29 juin 2007

Le 18 brumaire de Nicolas Sarkozy

Source: http://www.imedias.biz/presidentielle/?2007/04/29/245-sa-caricature-choque-sarkozy

Jean Spielmann

Discours de Jean Spielmann, membre éminent du Parti du Travail, lors d'un débat politique:

Notre ambition, l'ambition du Parti du Travail en lançant ces cycles de débats, ces forums de discussion va bien sur au-delà d'une simple discussion. Ce qui est visé c'est affûter nos connaissances et nos analyses politiques pour trouver des réponses à l'évolution du monde contemporain soumise aux stratégies destructrices du libéralisme. C'est ensuite traduire les réponses théoriques dans l'action collective du parti, car, comme le dit la maxime gravée sur la tombe de Marx: "les philosophes ont pour vocation de trouver des réponses théoriques, ma volonté a été de les traduire dans la pratique politique."

Pour lancer le débat et tenter de démontrer l'importance de la lutte idéologique dans l'action politique je vais prendre pour levier les récentes élections en France qui ont conduit à la victoire Sarkozy.

Ce résultat est:

Plus une victoire de la droite qu'une défaite de la gauche.

Plus une défaite idéologique qu'une défaite politique.

Une droite qui veut clairement briser la résistance populaire et non négocier avec les syndicats. Des syndicats faibles parce que faibles dans les épreuves de force dans les luttes, mais surtout sur le plan idéologique. Durant cette campagne, on a vu Sarkozy et sa coalition qui avait un programme, un proejet, une vision de la société, qui est une vision de droite et simultanément d'extrême droite.

Nous l'avons tous vu et entendu, de manière on ne peut plus claire. En face de cette offensive il y avait un vide énorme, pas seulement dans la campagne de Ségolène ou dans celle du PS, pour autant que l'on puisse estimer qu'il y a eu une campagne du PS.

Que dire aussi des forces de gauche incapables de rassembler et de porter sur le terrain politique les combats menés avec succés: tels que le CPE, le traité constitutionnel européen et la victoire du REFERENDUM de 2005, ainsi que de traduire sur le terrain politque la révolte des banlieues.

Personne n'a porté tous ces combats. Si l'on essaie de comprendre pourquoi? La première réponse qui vient à l'esprit, certainement pas la seule, c'est qu'il n'y a plus à gauche de programme, de vision, de projet de ce que pourrait être une évolution non libérale, voire non capitaliste de nos sociétés; et c'est ce vide qui a été le terreau de la victoire de Sarkozy.

Le soir de la défaite, on a entendu certains dirigeants du PS se demander ce qui n'avait pas été fait depuis 2002. C'est une date importante, mais il faut remonter plus loin, à l'échec de la vision sociale-démocrate nordique de l'évolution de la société. De l'autre côté du mur de Berlin et la fin des expériences communistes.

Et aussi le fait que de nombreux pays européens qui ont conduit les libéralisations, la privatisation des services publics ont eu à leur tête des gouvernements sociaux-démocrates: la France de Jospin et de Mitterand, l'Allemagne de Schröder, l'Espagne de Gonzales, l'Angleterre de Blair, etc. La caractéristique principale de la social-démocratie est de n'avoir nulle part et jamais, même en étant au pouvoir de l'Etat, construit une société socialiste! Comme la responsabilité des partis communistes dans le socialisme de caserne des anciens pays de l'Est non seulement d'avoir échoué, mais je dirai surtout d'avoir tué une bonne partie des espoirs nés de la révolution de 1917. Ne parlons même plus de la force propulsive des soviets!

La gauche n'a plus de points de référence: pas forcement servile, on pouvait avoir de l'intérêt pour les modèles sociaux-démocrates du nord sans en partager toutes les options, on pouvait avoir un regard sur ce qui ce passait à l'Est sans partager tout ce qui s'y faisait.

Mais depuis, il n'y a même plus de regard. C'est le vide sidéral et ce vide est plus impressionnant, inquiétant et destabilisant que nous ne nous l'étions immaginé, nous autres militants de gauche, mais aussi les journalistes, les chercheurs et les philosophes. Cette réflexion doit nous conduire à préparer les thèmes à venir.
Au fond, cette victoire de la droite française n'est pas une première dans le monde qui surfe depuis des décennies sur les vagues de l'ultra-libéralisme. Cela peut aussi être le début d'une chance car cela va nous amener les uns les autres à favoriser le dialogue et la réflexion, pas seulement en France, car il n'existe pas de monopole dans un monde sans cesse plus interdépendant. Je ne pense pas sur le plan de la politique politicienne, pas sur les petites questions stratégiques d'alliance ou des questions quotidiennes où nous devons bien sûr continuer d'être présents et actifs. Je pense surtout au débat d'idées sur le type de société que nous voulons construire et la manière d'aller vers cette société nouvelle, vers ce socialisme démocratique que nous voulons contribuer à construire.
Pour cela, tous les scientifiques, les sociologues, les militants syndicaux et politiques, les spécialistes des questions sociales et environnementales, nous sommes tous interpellés par ce résultat et devons approfondir nos connaissances, revoir nos théories, réapprendre afin de jeter les bases de ce projet de société que nous avons l'ambition de construire. Nous ne partons pas de rien, il y a des acquis, des textes, des travaux innombrables sur le marxisme, la philosophie qui doit nous permettre d'affûter nos connaissances aux service de notre ambition de transformer cette société toujours plus injuste que nous préparent la droite et l'extrême droite.
Pour bien tenter d'expliquer l'importance de la lutte idéologique, je vais reprendre l'analyse commencée et en cours sur la victoire idéologique de la droite en France en tentant de la mettre en perspective.
Le vainqueur Sarkozy, alors qu'il s'était déjà autoproclamé candidat président, a fait le voyage aux USA, et on l'a vu aux côtés de Bush, puis plus rien. Durant la campagne, silence Radio.
Pourtant, la campagne de Sarkozy est directement inspirée des techniques qui ont fait le succès de la droite américaine ces dernières années.D'abord, il faut savoir reconnaître des dons d'artiste à Sarkozy et aux médias serviles qui lui ont permis de réussir trois grandes performances.
  • La première: se présenter comme persécuté par le politiquement correct. Cela, il fallait le faire quand on sait qu'il a été ministre d'Etat quatre des cinq dernières années, et a présidé un parti qui disposait de la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.

  • La deuxième: se présenter comme le candidat de la rupture, de la modernité alors qu'on sait que ce qu'il a obtenu aux urnes, c'est l'appui massif des retraités.

  • La troisième: lui, l'élu de Neuilly, le porte-parole de la grande bourgeoisie, il parle pour le peuple. Aucun candidat n'a autant invoqué le peuple que lui, alors qu'il a le soutient enthousiaste du MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) et des grands patrons cotés au CAC 40.

En fait, l'imitation de l'exemple américain tient à ces trois registres principaux: d'abord se présenter comme hors du système politique, ensuite insister sur la bataille des idées, puis mener le combat pour ces idées.
Alors que l'idée dominante en France durant cette campagne était que les gens en ont assez des discours des politiciens, des idéologies, du clivage gauche-droite, etc... Nicolas Sarkozy a pris le contre-pied de ces idées, au contraire, sa perception à lui, c'est qu'il fallait créer un corpus idéologiue de droite et le faire triompher à l'issue de la campagne électorale.
Enfin, dernière technique qu'il emprunte directement à la droite américaine: la redéfinition de la lutte des classes. Et oui, il y a de la lutte des classes dans le discours de Sarkozy! Mais la ligne de clivage, la ligne de tension ne passe plus entre les petits et les gros, entre le travail et le capital, mais entre ceux qui se lèvent tôt et les assistés, c'est à dire deux fractions que nous qualifions de prolétaires.
Si l'on prend le politiquement correct, Sarkozy fait ce que Nixon a fait dans les années soixante. Il se présente comme le porte-parole d'une majorité silencieuse qui a été terrorisée par un consensus de gauche, et c'est ce qu'il déclare au Figaro le 17 avril dernier, je cite: "depuis 2002 , je me suis construit en marge d'un système qui ne voulait pas de moi comme président de l'UMP, qui recusait mes idées comme ministre de l'Intérieur et qui contestait mes propositions."
Donc Nicolas Sarkozy est le candidat rebelle qui va parler pour les rebelles qui en ont assez des politiques menées, alors qu'il est ministre d'Etat¨!
On va le suivre pour bien comprendre que son combat est avant tout idéologique. Encore dans le Figaro, le 17 avril: " Le vrai sujet de cette présidentielle, ce sont les valeurs. Derrière les apparences, tout - le travail, l'éducation, l'immigration, la sécurité - s'ordonnent autour de la crise d'identité que traverse la France. D'où ma campagne sur le sens et sur les valeurs, qui désoriente certains commentateurs, mais dont les Français ont bien compris la nouveauté: je ne mène pas un combat politique mais un combat idéologique."

Lors de son meeting à Marseille, le 19 avril dernier, il prétend, je cite: "j'ai été injurié et insulté, traîné dans la boue par tous les adeptes du politiquement correct et de la pensée unique." Et il demande au patronat présent dans la salle: "je vous demande de vous lever, d'exprimer votre sentiment de cette majorité silencieuse qui ne veut plus que la pensée unique parle en son nom." La majorité silencieuse, c'est vraiment le thème de Richard Nixon pendant la campagne de 1968 aux USA après les émeutes, après le chaos dans l'agitation des années soixante, il parle au nom de la majorité silencieuse, celle qui n'était pas dans les rues, qui était chez elle et qui a souffert. C'est la copie conforme de ces thèses qui ont conduit Sarkozy reprendre le thème de mai 68 dans les derniers jours de sa campagne.
Le douze avril à Toulouse, il précise: " si je suis élu président, tout ce que la droite républiquaine n'osait plus faire parce qu'elle avait honte d'être de droite, je le ferais." Dnc réaffirmation d'un discours de droite qui a été réduite au silence à cause d'une pseudo-dictature de la gauche!
C'est tout de même paradoxal quand on sait à quel point la droite a conduit la politique de la France ces dernières années, y compris sur des orientations très à droite. Chirac a conduit, comme premier ministre en 1966-8, des politiques ultra-libérales, sans plus aucune prétention au gaulisme.
Le travail idéologique
Le travail de rupture, le travail de construction d'un corpus idéologique pour la droite. Il est intéressant de voir que les deux candidats à avoir nommément cité Antonio Gramsci, le communiste italien, sont Le Pen et Sarkozy.
Dans un entretient au Figaro toujours, ce dernier explique: " Au fond, j'ai fait mienne l'analyse de Gramsci: le pouvoir se gagne par les idées." C'est la première fois qu'un homme de droite assume cette bataille-là.
Il poursuit dans la même interwiew: "En 2002, quinze jours après mon arrivée au ministère de l'intérieur, une certaine presse a commencé à m'attaquer sur le thème: "Sarkozy fait la guerre aux pauvres." Je me suis dit: soit je cède et je ne pourrai plus rien faire, soit j'engage la bataille idéologique, en démontrant que la sécurité est avant tout au service des plus pauvres. Depuis 2002, j'ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d'idées. Tous les soirs, je parle de l'école, en dénonçant l'héritage de 1968. Je dénonce le relativsme intellectuel, culturel, moral...Et la violence de la gauche à mon endroit vient du fait qu'elle a compris de quoi il s'agissait.
Une déclaration pour le moins explicite de son combat idéologique.
Il y a donc bel et bien eu une bataille idéologique, mais cette bataille a été menée par un seul camps, celui de la droite, et c'est ce camps qui a gagné.
Le Pen, dans son discours du premier mai, s'est pleint d'avoir été pillé par Sarkozy. Il l'a dénoncé d'avoir fait deux hold-up sur son programme et de surfer sur le triomphe des idées du Front National. Et Le Pen lui aussi de citer Gramsci: "Notre insuccès arithmétique, celui du Front National, masque une victoire idéologique évidente. C'est l'écrivain communiste italien Gramsci qui a écrit: les victoires idéologiques précédent toujours les victoires électorales..."
On assiste à une véritable révolution culturelle
Avant lui, on a entendu Rüter, le dirigeant de la Nouvelle Droite Hollandaise, qui lui aussi apprécie les idées de Gramsci, cet intellectuel communiste enterré vivant durant des années dans les prisons de Mussolini. Selon Gramsci, les révolutions ne peuvent réussir que lorsque la culture d'un pays connaît également un changement profond, lorsque "l'hégémonie culturelle" de l'élite est brisée. C'est pourquoi, il faut d'abord que se produise une "révolution culturelle", et c'est précisement le souhait de Rüter. Il faut subvertir le "consensus entre la gauche et les libéraux", consensus maintenant à la mode. Selon Rüter, ce consensus nous est imposé par le "grand capital" et organisé par l'Etat. Rüter veut que notre organisation sociale et notre façon de penser reposent désormais sur le nationalisme inspiré de la Nouvelle Droite. Voilà qui est clair.
Mais comment et pourquoi ces références à Gramsci?
Après avoir analysé la manière dont se forme une nouvelle classe dirigeante, Gramsci introduit une importante distinction - marquée avant lui par Lénine - entre "direction" et "domination", pour souligner plus clairement les différences entre l'itilisation de la force (dans la phase dite "temporaire" de dictature du prolétariat) et celle du recours à l'hégémonie culturelle pour obtenir le consentement du peuple. Cependant, cette distinction a bien sûr un sens différent pour Gramsci, qui dit que la société est "dirigée" par une nouvelle classe sociale "avant" que celle-ci n'accéde au pouvoir. La fonction des intellectuels "organiques" est la direction "intellectuelle et morale" de la société par l'éducation et l'organisation de la culture, plutôt que par les moyens traditionnels de coercition légale et physique.
Dans les dixième et onzième cahiers, qui traitent de la "philosophie" et évoquent le rôle important joué par l'intellectuel italien Benedetto Croce pendant la Première Guerre mondiale, puis sous le régime fasciste, nous trouvons la même analyse et d'autres développements importants. Le thème central en est "l'hégémonie politique" comme processus éducatif.
"Il faut - dit-il - détruire le préjugé fort répandu selon lequel la philosophie serait une chose très difficile, parce qu'elle serait l'activité intellectuelle propre d'une catégorie déterminée de savants spécialisés ou de philosophes professionnels et faiseurs de systèmes. Il faut démontrer au préalable que tous les hommes sont "philosophes" en définissant les limites et les caractères de la "philosophie spontannée" qui est celle de "tout le monde"." ... Cette philosophie est contenue dans la langue même, dans le "sens commun" et dans la religion populaire, c'est à dire "dans tout le système de croyances, de superstitions, d'opinions, de façons de voir et d'agir". Le vrai problème consiste donc à savoir non pas tant si l'on est philosophe ou non, mais plutôt s'il convient " "de participer" à une conception du monde "imposée" mécaniquement par le milieu extérieur, autrement dit par l'un des nombreux groupes sociaux dans lesquels chacun se voit automatiquement impliquer dès son entrée dans le monde conscient", ou "d'élaborer sa propre conception du monde de façon consciente et critique, et ainsi, en connexion avec ce travail que l'on doit à son propre cerveau, choisir sa propre sphère d'activité, de participer activement à la production de l'histoire du monde, d'être le guide de soi-même au lieu d'accepter passivement et lâchement que le sceau sooit mis de l'extérieur à notre propre personnalité"
Voilà en fait quelles sont les conceptions de Gramsci, qui ne sont pas exactement celles des citations faites tant par Le Pen que par Sarkozy.
La dimension très forte d'un discours idéologique chez Sarkozy conduit à une victoire qui n'est pas sur le thème: les électeurs du centre se gagnent au centre; soyons consensuels; faisons des débats; parlons-nous; aimons-nous les uns les autres.
Mais bien l'affirmation d'un corpus idéologique. Et à ce corpus de la droite s'oppose le vide du camps adverse. Et le vide face à quelque chose qui est affirmé, avec lequel on n'est pas tooujours d'accord est en définitive préféré, car on a le sentiment de savoir où il va!
Le grand triomphe de la droite américaine et de la droite anglaise depuis 25 ans est le soutient des plus privilégiés. La sociologie de Sarkozy est une celle de la droite classique qui donne effectivement les scores que l'on connaît à Neuilly (86,8%) et dans le 16e (80,8%). Et lui, Sarkozy, se permet encore de se présenter comme l'avocat du peuple, alors que les propositions économiques qu'il fait vont toutes dans le sens d'un accroissement des avantages concédés aux privilégiés.
A Clermons Ferrant, le 27 avril dernier, il explique: "Dans cette campagne, j'ai voulu m'adresser à la France exaspérée, à cette France qui souffre, à laquelle personne ne parlait plus, sauf les extrêmes, et le miracle s'est produit, le peuple a répondu, le peuple s'est levé, il a choisi et ce n'est pas conforme à la pensée unique. Maintenant. On veut le faire se rasseoir, et bien moi, je veux être le candidat du peuple, le porte-parole de ceux qui en ont assez d'être mis de côté! Je veux que vous vous leviez, levez-vous." dit-il à la salle. Quand on pense que ce discours a été tenu alors que, dans la salle, il y avait notamment: Giscard, Baro, Raffarin; on ne peut que dire bravo!
Parce que le peuple qui s'est levé, il n'était en tout cas pas au premier rang de son assistance!
Se présenter comme le représentant du peuple et utiliser le fait que des intellectuels, des journalistes tiennent toujours le même discours d'affolement anti-Bush, anti-Sarkozy pour dire: "regardez les dominants, regardez cette France Parisienne, etc...qui s'agite, parce que moi, je vais lui arracher un certain nombre de privilèges" au momment précis ou lui se prépare à lui concéder de nouveaux privilèges. C'est tout de même une performance absolue!
Une performance réalisée parce que, comme les Américains, Sarkozy a redéfini la question sociale. Comme Nixon, comme Reagan, comme Bush, il a fait passer la ligne de démarcation non plus entre les riches et les pauvres, entre les capitalistes et les travailleurs, mais entre les salariés et les assistés, entre les ouvriers et les fraudeurs.
Au premiers, aux salariés, aux pauvres, il dit avec des trémolos dans la voix: "après tout la souffrance et la dureté de la vie ne se limite pas à la France de la précarité, je vous parle d'une autre souffrance bien plus réelle qui ne doit pas être sous-estimée: celle de la France qui n'est pas dans la précarité, qui se lève tôt, qui travaille dur, qui se donne du mal pour nourrir sa famille et élever ses enfants" et aux autres, et là, le ton devient beaucoup plus dur, destiné aux assistés, ceux qui vivent d'assistance, et le terme d'assistanat a fait son apparition éclatante durant cette campagne.

Un terme repris par Ségolène, puis dimanche après la débacle par Fabius. Car, avant Sarkozy, on parlait du moins à gauche de solidarité sociale. Maintenant c'est d'assistanat, inventé par Sarkozy durant la campagne. Quand je vous parlais de vide idéologique!
Donc aux assistés Sarkozy dit: "je n'accepte pas que des personnes reçoivent le RMI et qui à la fin du mois aient autant d'argent que vous, les salariés qui se lèvent tôt le matin."
Et ça, c'est tous les discours de la droite anti-sociale qui disent: vous payez trop d'impôts, vous les ouvriers, les employés, pour financer des allocations versées à plus pauvre que vous!
En faisant une analyse de la campagne pour la présidentielle en France sur ces trois thèmes, on se rend compte que le Paria, la personne qui mène la lutte idéologique et ceux qui arrivent à redéfinir la question sociale sont une immitation parfaite de ce qu'ont réussi Bush, Reagan et Nixon aux USA.
Un discours médiatique omni-présent qui rejoint celui de ceux qui disent que la gauche doit s'allier au centre.
Il faut tout de même rappeler que c'est la stratégie menée par la gauche française entre1988 et 1993, avec pour résultat le désastre électoral de 1993. C'est aussi la stratégie d'ouverture sociale-démocrate, de renaissance du marché, de privatisation, construite par Lionel Jospin entre 1992 et 1997, avec les résultats que l'on connaît.

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