Les 11 et 12 novembre derniers était réuni à Séoul, en Corée du Sud, le sommet du G 20, organisation formée des 20 pays les plus puissants du monde qui ensemble représentent 80% du commerce mondial et plus de 90% du PIB de la planète et qui ensemble s’entendent de ce qu’il en est des grandes questions économiques mondiales, sans demander l’avis des 162 autres pays souverains membres de l’ONU. Font partie de ce club de grandes puissances les grandes puissances capitalistes membres du G 8, à savoir les USA, les USA, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada et la Russie ; cinq grands pays émergents que sont la Chine, le Brésil, l’Inde, le Mexique et l’Afrique du Sud ; ainsi que l’Australie, la Corée du Sud, la Turquie, l’Arabie Saoudite, l’Argentine et l’Indonésie ; le vingtième membre étant l’Union européenne.
«Qui ensemble s’entendent» avions nous dit…disons plutôt font semblent de vouloir s’entendre car à Séoul ils ne se sont pas entendus sur grand-chose, les divergences ayant été trop fortes : le sommet a fini par adopter une déclaration en 22 points tellement minimale (elle ne prévoit que des «directives indicatives») qu’elle mérite à peine d’être qualifiée d’accord. C’est que nous sommes en pleine crise systémique du capitalisme mondial, l’économie est en récession et les fondés de pouvoir de la bourgeoisie ne croient guère à leurs fables sur la reprise irréversible dont ils ne se privent pas de nous abreuver. Dans cette situation de contraction des débouchés pour le capital, la concurrence entre les grandes puissances capitalistes pour le contrôle du marché mondial se durcit, ce qui conduit inévitablement à des antagonismes entre elles. A Séoul le point d’achoppement porta sur la politique monétaire. En effet, en période de crise plus encore que de coutume, chaque puissance capitaliste a intérêt à dévaluer sa monnaie afin de favoriser ses exportations en assurant ainsi leur bon marché…mais chacune a par la même occasion intérêt à ce que les autres n’en fassent pas de même afin d’assurer des débouchés à ses exportations. Dans une situation de concurrence acharnée pour le contrôle de parts de marché, cette réalité ne peut mener qu’à une guerre des changes acharnée.
Or justement à la veille du sommet la Réserve fédérale avait annoncé l’achat de 600 milliards de dollars, une façon d’inonder le monde de billets verts, d’en baisser ainsi le prix et en favorisant les exportations américaine de rééquilibrer un peu la balance commerciale fortement déficitaire de l’Empire dont la dette se monte aujourd’hui à 14 billions de dollars, l’équivalent de son PIB, dont le budget reste fortement déficitaire à cause des cadeaux aux banques et à des dépenses militaires équivalentes à ceux de tous les autres Etats de la planète réunis, et qui plus est en hausse constante, où le chômage dépasse les 10% et des milliers de familles font l’objet d’une saisie. Cette mesure a provoqué l’ire de la Chine et du Brésil, mais aussi de l’Union Européenne, en particulier de l’Allemagne, qui n’ont pas manqué d’accuser les USA de «dumping monétaire». Luiz Inácio Lula da Silva, président sortant du Brésil, a déclaré : « Si les pays les plus riches ne consomment pas et que tous veuillent favoriser leur économie à partir des exportations, le monde fera faillite parce que plus personne n’achètera. Tout le monde veut vendre… »
De leur côté, les USA ont tenté de forcer la Chine, qu’ils accusent de se livrer à une concurrence monétaire déloyale en sous-évaluant le yuan, de réévaluer. Sans surprise ils ont reçu une fin de non-recevoir de la Chine, qui refuse toute ingérence extérieure dans sa politique ; ce d’autant que le yuan a déjà été réévalué depuis 2005 de 8,28 pour un dollar à moins de 6,70 aujourd’hui et qu’une dévaluation brutale aurait pour conséquence la faillite de nombreuses entreprises chinoises avec des conséquences économiques et sociales catastrophiques. Dans ces conditions pas étonnant que le G 20 ne débouche sur pas grand-chose. Hu Jintao, président de la République populaire de Chine, a déclaré : « La relance n’est pas solide et les déficits causent une grande incertitude. […] La situation de l’emploi dans les pays développés est sombre et les marchés émergents font face à des pressions inflationnistes et à des bulles des cours des actifs. » Quant aux mesures sur lesquelles les 20 ont réussi à s’entendre, elles constituent plus qu’autre chose une fuite en avant, le renforcement des politiques néolibérales qui ont précipité l’économie mondiale dans la crise : droit de veto des USA préservé pour la réforme du FMI, non remise en cause de la suprématie du dollar, aboutissement du Cycle de Doha et libéralisation des échanges.
Pendant que les leaders des grandes puissances capitalistes montraient une totale incapacité de faire face à la situation, plus généralement le non-sens des solutions capitaliste face à la crise du capitalisme, près de 40'000 travailleurs étaient rassemblés à Séoul pour manifester contre le G 20 à l’appel des syndicats sud-coréens. Ils manifestaient contre les décideurs du G 20 qui n’ont d’autre solutions à la crise que de la faire payer aux travailleurs par le démantèlement de leurs droits et de l’Etat social, , la baisse de leurs salaires, ainsi que pour dénoncer l’illégitimité fondamentale du G 20, ce club de quelques grandes puissances qui décide au nom de tous sans même consulter les 162 autres pays du monde. Face à la manifestation pacifique des travailleurs l’Etat sud-coréen a déployé plus de 70'000 policiers qui ont dispersé la foule à coup de lacrymogènes et de matraques. C’est que la Corée du Sud reste un pays où la dictature patronale n’est pas même dissimulée, où le droit d’association et de négociation collective ne sont pas garantit et où l’Etat réprime les syndicats dans le privé, mais aussi dans le public.
Une révolution poétique…
RépondreSupprimerVous rendez-vous compte ? Qu’il existe quelque part en Europe, toute une population active qui travaille dans une coopérative agricole : Et où chacun reçoit le même salaire, soit 47 euros par jour. Ce salaire quotidien ferait rêver plus d’un parce qu’il est librement consenti par des gens qui ne demandent pas mieux que de vivre en paix en s’inspirant d’un seul principe, simple comme un bonjour : le libre communisme. Ah ! ah ! ah ! Je vous vois revenir : que ce n’est que l’arbre qui cache la forêt, que l’inégalité des traitements est plus stimulante, la compétitivité plus enrichissante. Pas mieux que le capitalisme n’est-ce pas ? Pour nous garantir la prospérité. Et alors ? Ça ne nous empêche pas de tendre l’oreille à ces Andalous qui viennent de je ne sais où et qui se sont donnés les moyens de partager le pain et le levain comme pour nous indiquer le chemin : qu’il y a une autre politique possible … laquelle ? hi hi hi !!!! Pardi… Celle qui nous laisserait le temps de faire autre chose que de la politique… Quand j’étais petite, je rêvais de révolution… poétique… d’un poème pour résoudre tous les problèmes… je vous demande pardon… d’avoir été si petite.
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