10 juin 2014

Ukraine: un oligarque président d'un Etat en guerre contre son propre peuple

L’oligarque Petro Porochenko a donc été élu président de l’Ukraine, au terme d’un scrutin se déroulant en pleine guerre civile et massivement boycottée par les électeurs du Sud-Est du pays. C’est donc cela la triste issue de l’Euromaïdan ce mouvement qui se voulait démocratique, mais qui était noyauté par les fascistes, qui voulait en finir avec le pouvoir des oligarques et la corruption et qui se clôt par l’élection d’un oligarque à la magistrature suprême après que d’autres oligarques aient été nommés gouverneurs de régions. Le nouveau président a d’ores et déjà le ferme appui des Etats-Unis et de l’Union européenne, ses sponsors.

Pendant ce temps, le gouvernement intérimaire illégitime issu du coup d’Etat qui a renversé Ianoukovitch continue une opération de guerre criminelle contre les insurgés des régions de Lougansk et de Donetsk, dépêchant contre ces régions rebelles l’armée régulière, la milice néo-nazie Secteur droit et la Garde nationale, où sont massivement enrôlés les fascistes des divers groupuscules d’extrême-droite de Maïdan, et n’hésitant pas à tirer sur les civils et à bombarder à coups de mortier des hôpitaux, des écoles et des quartiers d’habitation. L’opération de guerre a déjà fait des centaines de morts et des milliers de déplacés.

La propagande gouvernementale ukrainienne, reprise sans aucun esprit critique par les médias bourgeois occidentaux, présente les insurgés du Sud-Est de l’Ukraine comme des séparatistes, des terroristes et par dessus tout des marionnettes de Moscou. Naturellement, l’histoire est un peu différente.

La révolte dans les régions du Sud-Est de l’Ukraine est partie de la protestation contre la fascisation du pays – le gouvernement illégitime formé après le coup d’Etat comprend des ministres issus du parti néo-nazi Svoboda, laisse les groupuscules néo-nazis semer impunément la terreur dans le pays, a voulu interdire la langue russe, qui est pourtant la langue maternelle de la moitié de la population du pays, et réhabilite les nationalistes ukrainiens qui ont combattu du côté des nazis durant la deuxième guerre mondiale – et d’une protestation sociale contre la hausse de 50% des tarifs du gaz et de la baisse des retraites décidées par le nouveau gouvernement. Il s’agit d’un authentique mouvement populaire anti-fasciste, qui s’est affiché pro-russe car il espérait le soutien de la Russie, mais qui n’est guère soutenu dans les faits par celle-ci et qui en tout cas n’est pas contrôlé par le Kremlin. Le gouvernement illégitime de Kiev ayant refusé de discuter de leur proposition légitime d’une fédéralisation du pays, les insurgés n’eurent d’autre choix que d’organiser des référendums pour l’autodétermination de leurs régions. Ces référendums ne furent certes pas organisés de façon tout à fait régulière – mais comment l’auraient-ils pu l’être dans les conditions de début de guerre civile ? – il est néanmoins clair que la majorité des habitant des régions de Lougansk et de Donetsk se sont exprimés pour l’indépendance. Et maintenant, au lieu de négocier avec les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, le gouvernement putschiste de Kiev préfère mener une guerre sanglante et criminelle contre son propre peuple.

Et pendant ce temps, une demande d’interdiction du Parti communiste d’Ukraine (KPU), déposée par le président ad intérim Tourtchinov, est pendante devant la justice ukrainienne et c’est un procureur néo-nazi qui est chargé de l’instruire.


L’interdiction du Parti communiste est le premier pas vers l’instauration d’un régime fasciste, et la politique de guerre contre son propre peuple est une politique criminelle caractéristique d’un gouvernement fasciste. Le Parti du Travail exige l’arrêt de l’opération punitive menée par le gouvernement putschiste de Kiev et soutient le KPU qui doit lutter dans des conditions de plus en plus difficiles pour les seules solutions répondant effectivement aux intérêts et aspirations légitimes du peuples ukrainiens : la fédéralisation du pays, l’arrêt du démantèlement social, la nationalisation des biens des oligarques et le socialisme.

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