01 février 2019

Entre faux débat et vraie répression, le peuple face au président des riches




Ni ses manœuvres d’enfumage, ni les hordes de CRS à ses ordres, ni les mensonges et la propagande permanente des médias bourgeois, ni toute son armée de communicants et d’éditorialistes n’ont permis à Macron et à son régime d’en venir à bout du mouvement des Gilets jaunes. Si vous entendez dire que le mouvement s’essouffle, on vous ment. Il n’a rien perdu de son ampleur, ni de sa détermination.

Il ne le peut d’ailleurs pas, étant donné ce que ce mouvement représente, les raisons qui poussent ses participants à se lever, et la réponse (ou la non-réponse) que lui apporte le pouvoir en place. Car, malgré ou grâce sa diversité irréductible, le mouvement des Gilets jaunes est en son essence un grand mouvement populaire, la convergence de toutes les exaspérations sociales de toutes les classes et couches de la population que le règne du grand capital opprime, une protestation contre la pauvreté, la concentration de la richesse entre quelques mains, l’abandon de régions entières, le démantèlement des services publics, l’exigence d’une vie digne, de justice sociale, de services publics qui répondent aux besoins. Certes, des idées rétrogrades ont pu être exprimes ça ou là, puisque ces idées sont présentes dans une partie des classes populaires, mais, quoi qu’en dise la presse aux ordres, elles sont minoritaires dans le mouvement, et ce n’est pas autour d’elles qu’il se structure. Malgré toutes ses tentatives d’infiltrer le mouvement, l’extrême-droite n’est jamais parvenue d’en prendre la tête, tout simplement puisque ses idées nauséabondes sont en décalages complet avec les revendications sociales qui s’y expriment. Il s’agit tout simplement du plus grand mouvement social en France depuis mai 68. Et, avec la rentrée, les mouvements des étudiants et des lycéens devraient reprendre.

Le régime de Macron, président des riches, au service exclusif de la grande bourgeoisie et refusant de faire quelque concession que ce soit à la moindre revendication de justice sociale, n’a sur répondre que par le mépris de classe, des tentatives d’enfumage tellement grotesques qu’elles ont toujours été contreproductives, et par une escalade de la répression de plus en plus massive.

Face à une foule désarmée, la police française utilise des méthodes de répression inouïes en temps de paix : tirs  sans sommation et à large échelle au gaz lacrymogène, au LBD 40 (tirant des balles de caoutchouc de 40 mm, un calibre militaire, et faisant des centaines de blessés, don beaucoup de très graves ; le LBD 40 est équipé d’un viseur, donc les blessures infligées le sont intentionnellement), tabassages, blindés…une véritable guerre civile du gouvernement des riches contre son propre peuple.

Le gouvernement recourt à des mesures de plus en plus dictatoriales (et souvent illégales) : durcissements de la loi, arrestations préventives, diffusion de fake news accusant les manifestants d’être financés par l’étranger, poursuites pénales contre des opposants pour leurs propos (instauration d’un délit d’opinion). Au fond, c’est la démocratie elle-même qui est de plus en plus menacée en France, par une bourgeoisie aux abois prête à instaurer une dictature ouverte pour préserver ses privilèges.

Outre la répression, Macron tente actuellement une manœuvre de diversion : un grand débat public, certes, mais avec des questions choisies par lui : exclu de parler de rétablir l’ISF, d’une répartition plus juste des richesses, par contre, il convient de discuter de quels services publics il faudrait supprimer afin de pouvoir baisser les impôts (question en décalage complet avec les exigence claires du peuple français). De toute manière, son gouvernement a assez clairement annoncé que, quoiqu’il advienne, il ne changera pas de cap. Causez toujours, on décidera à votre place !


Dans ces conditions, le mouvement de Gilets jaunes n’est pas prêt de s’éteindre, puisque le gouvernement ne fait qu’attiser les causes qui lui ont donné naissance. Difficile à dire à ce stade qu’elle en sera l’issue, mais il est incontestable qu’il est porteur en tout cas que virtualités révolutionnaires bien réelles et dont notre époque à tant besoin. Certes, une issue réactionnaire n’est pas non plus impossible. La responsabilité des communistes de France n’en n’est que plus grande. Quoi qu’il en soit, la France ne sera plus à l’issue celle qu’elle était auparavant, ni son peuple n’oubliera l’expérience qu’il aura acquise dans la lutte et qui l’aura inévitablement transformé. Un mouvement auquel nous ne pouvons par rester indifférents à Genève : l’exigence de justice sociale, cela nous concerne aussi.

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