Vous vous en rappelez peut-être de l’étrange débat sur le « jour d’après », où des représentants de la droite disaient que c’est en temps de crise que l’on devient plus intelligent, que les services publics sont en réalité essentiels, que le marché ne fait pas tout, que le rôle des collectivités publiques est essentiel pour le bien commun. Auraient-ils compris quelque chose ?
Si vous ne vous en souvenez plus, ce n’est pas grave. Leur bavardage était hypocrite de toute façon. La preuve ? La pandémie est loin d’être terminée, et les voilà qui reviennent déjà à la charge avec leurs vielles recettes empoisonnées à base de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises, de démantèlement des services publics, de coupes dans les conquêtes sociales, de plus « d’ouvertures » au marché et à ses ravages.
Avec l’argent qui a été mis dans la lutte contre le Covid-19, les collectivités publiques ont plus que jamais besoin de recettes fiscales. Peu importe aux yeux de la droite qui revient avec des nouvelles idées de baisses d’impôts, dont toujours les mêmes bénéficieraient. L’Assemblée fédérale a ainsi décidé de supprimer le droit de timbre – impôt sur l’émission et la négociation de titres (actions et primes d’assurances essentiellement) – un des seuls impôts que certaines entreprises de la finance payent, qui est presque indolore pour elles, et qui rapporte 2,2 milliards de francs par année à la Confédération. La droite veut néanmoins le supprimer, sans même qu’il y ait une justification économique un tant soit peu plausible à ce scandaleux cadeau. A Genève, le PLR a lancé une initiative pour supprimer la taxe professionnelle communale, ce qui ferait perdre des rentrées fiscales indispensables aux communes.
Pendant ce temps, le Conseil fédéral souhaite privatiser Postfinance – pour achever le démantèlement du service public essentiel qu’est la Poste – privatisation purement idéologique, qui coûterait en plus cher au lieu de rapporter. Le même Conseil fédéral souhaite libéraliser totalement le marché de l’électricité ; ce qui impliquerait de rendre impossible de faire primer une politique énergétique un tant soit peu rationnelle sur la recherche du profit à court terme des entreprises privées actives dans ce secteur. Il n’est que logique hélas que le gouvernement de la bourgeoisie, même à l’heure de l’urgence climatique, ne pense qu’au profit du capital, plutôt qu’à l’écologie.
Et la majorité de droite de l’Assemblée fédérale veut faire passer une réforme de l’AVS sur le dos des femmes. C’est qu’il n’y aurait plus d’argent…évidemment, quand on le laisse s’accumuler dans les poches des plus riches !
La droite, représentation politique de la bourgeoisie, ne changera jamais. Elle ne peut que mener la même politique de classe, une politique qu’il faut résolument combattre. Jamais le jour d’après n’adviendra avant que fussent battu ceux qui ont régné sur le jour d’avant.
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