19 octobre 2021

L’initiative pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes est enfin lancée, une lutte importante pour le Parti du Travail


 

L’initiative pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes est officiellement lancée.

 

Cette initiative est l’œuvre commune de tous les partis de gauche et des syndicats de ce canton. Il convient de le dire, cette initiative est à l’origine une idée du Parti du Travail, qui l’a proposé à tous ses alliés naturels, et s’est engagé activement pour que cette initiative soit lancée. Le texte de l’initiative effectivement lancée est toutefois issu d’un travail collectif, sérieux, approfondi et constructif de toute la gauche et des syndicats. Le texte de l’initiative a été travaillé dans le détail, sous toutes les coutures. Aussi est-il politiquement solide et techniquement sérieux.

 

Ce n’est pas que le Parti du Travail n’aurait pas été capable de faire aboutir cette initiative par ses seules forces. Nous avions, après tout, déposé dans un passé récent l’initiative pour le remboursement des soins dentaires avec plus de 18'000 signatures, et celle pour une caisse maladie publique genevoise à but social avec 14'000 signatures. Mais il était à nos yeux important que ce combat soit mené par un front commun rassemblant toutes les forces politiques et syndicales représentatives des classes populaires. Cette unité ne rendra que plus fort le projet qu’elle porte ; et pourra servir de socle à des luttes communes futures pour un changement durable des rapports de force dans l’intérêt des classes populaires et du progrès social.

 

Vous trouverez tous les détails sur l’initiative, ses tenants et aboutissants dans les pages qui suivent. Au-delà des aspects techniques, dont la complexité est réelle, nous voudrions insister sur une question de principe, beaucoup plus simple et nette que toutes les subtilités légales : la fiscalité est un enjeu central de la lutte des classes.

 

Depuis la contre-révolution néolibérale, ce sont les forces de droite qui mènent ce combat, et qui ont remporté des succès politiques et idéologiques malheureusement considérables. Cette offensive idéologique a été massive, et trop bien connue : les riches ont le droit de garder leur argent ; le problème de l’État, ce n’est pas le manque de revenus, mais l’excès de dépenses, qu’il faut réduire ; en général, il faut « dégraisser le mammouth » dans un souci d’ « efficacité » (paraît-il) ; le problème c’est la dette, face à laquelle sont nécessaires politique d’austérité et frein à l’endettement ; la politique économique par excellence c’est la « théorie du ruissellement » – il faut réduire les impôts sur les entreprises, ce qui favorisera l’activité économique, qui finira par profiter à tout le monde ; on doit imposer moins les plus riches, qui sinon partiraient sous des cieux fiscalement plus cléments…

 

Ces recettes empoisonnées ont été mises en application politiquement, avec des conséquences prévisibles : la seule chose qui a « ruisselé », c’est la richesse sociale…dans les poches de l’oligarchie. Les plus riches ne l’ont jamais été autant, dans toute l’histoire de l’humanité. Cette toute mince couche de privilégiés qui concentre entre ses mains plus de la moitié des richesses de la planète peut se réunir dans une salle, pas très grande de surcroît. Un niveau aussi abyssal des inégalités est indécent, et insoutenable.

 

L’efficacité économique de cette pseudo-théorie est en revanche des plus douteuse. Cette colossale répartition des richesses au profit du capital n’a permis de créer qu’une croissance financiarisée et spéculative, source d’instabilités, de désindustrialisation, de chômage. La grande majorité de la population n’en a connu que la la dégradation de ses conditions de vie et de ses services publics. Le néolibéralisme a donné une société moins vivable et moins humaine. Et cette politique de classe détruit à toute vitesse les conditions d’habitabilité de notre planète.

 

Et ce discours néolibéral au sujet de la fiscalité est entré dans le sens commun, ce qui permet à la droite de garder l’hégémonie dans ce domaine. Aurait-elle appris quelque chose de la crise du Covid ? Point du tout ! Avec la suppression du droit de timbre – avatar tardif de la pseudo théorie du ruissellement –, c’est un nouveau cadeau fiscal scandaleux qu’elle veut faire au capital. Jusqu’à ce jour, la gauche compte peu de victoires à son actif dans le domaine de la fiscalité. L’initiative « zéro pertes » a été un grand succès, mais son impact reste en pratique surtout symbolique. Avec cette initiative, ce serait la première fois que nous parviendrions à imposer de nouvelles rentrées fiscales. Ce serait une victoire majeure, et une occasion de passer à la contre-offensive sur ce terrain central de la lutte des classes.

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