16 juillet 2022

Les combats poujadistes d’une droite rétrograde

 


Mis à part son combat traditionnel pour les privilèges des plus riches – «nous, les bourgeois, devons assumer ensemble nos responsabilités pour le bien de tous les habitants de la Suisse et mettre résolument un frein à l’appel de la gauche pour plus de redistribution, plus de nivellement et plus d’État», a déclaré Thierry Burkart, président du PLR suisse à la dernière Assemblée des délégués de ce parti ; c’est rare d’assumer avec une telle franchise conduire une lutte de classe…du côté de la bourgeoisie – le PLR a cherché à se profiler sur deux thèmes plus « porteurs » : la dénonciation, sur un ton outrancier, des « dérives sociétales » et des actions de désobéissance civile menées face à l’inaction des autorités eu égard à l’urgence climatique.

 

Nous nous concentrerons sur ce second aspect. Non pas que nécessairement toutes les actions choisies par les mouvements de désobéissance civile soient tactiquement pertinentes, ni que le fait de poursuivre une juste cause légitime par ce seul fait une violation de la loi. Le fait est en tout cas que l’urgence climatique est une réalité, et que ce qui est réellement criminel et « extrémiste » c’est l’inaction – voire la hausse des investissements dans les énergies fossiles –, de la part de la bourgeoisie et de ses gouvernements.

 

Que révèle du PLR le choix de ses combats, et la façon dont il les mène ? Le fait est que le PLR s’acharne sur la moindre action de désobéissance civile menée au nom de l’écologie, quand bien même elle n’impliqué aucun dommage à la propriété, et se limite à des perturbations mineures du trafic ou du fonctionnement ordinaire d’une agence bancaire. A entendre ces gens, la violation la plus légère de la loi est un scandale absolu, si ce n’est pas le plus grand problème de notre société, et justifierait la riposte la plus drastique.

 

Ce ton tapageur des critiques laisse entendre qu’aux yeux du PLR le problème dénoncé – le changement climatique ; ou plus spécifiquement les îlots de chaleurs urbains – est tout à fait mineur. Impression que confirme sa défense passionnée, et poujadiste, de la place de la bagnole en ville, au nom de la « liberté » ou des intérêts – réels ou supposés – des entreprises. La détestation quasi-irrationnelle envers tout mouvement écologiste vient visiblement de faits qu’on les voit au PLR comme des empêcheurs du business as usual. Notre profit d’abord ! Ensuite, la planète n’a qu’à brûler !

 

Pourtant, la sécheresse qui frappe aujourd’hui l’Italie montre bien que les restrictions à la « liberté » que dénonce le PLR paraîtront bientôt au mieux une aimable plaisanterie. Ce caractère rétrograde, pour ne pas dire attardé, des combats du PLR montre bien en tout cas la nocivité de ce parti, qui ne fait pas moins partie du problème que les climatosceptiques déclarés

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