10 décembre 2007

Poutine...Tsar de toutes les Russies

Le deux décembre 2007, les Russes se sont rendus aux urnes pour élire la Douma, la chambre basse du parlement. Sans surprise, le parti du président sortant Vladimir Poutine, «Russie Unie», parti officiellement de centre-droit mais sans idéologie et dont le seul programme est de soutenir un président dont le discours peut librement changer plusieurs fois par jour selon la conjoncture, remporte la majorité absolue avec 64,1% des voix et 315 sièges sur les 450 que compte l’hémicycle. Des fraudes massives furent constatées, et il pourrait presque être étonnant que ce parti n’ait pas les deux tiers des sièges qui lui permettraient de changer la constitution à sa guise.

Mais il faut savoir que «Russie Juste», l’aile officiellement sociale-démocrate du pouvoir, parti entièrement fidèle à Poutine, remporte 7,8% des voix et 38 sièges… deux tiers donc au pouvoir, et la possibilité de jouer à la coalition centriste pour les médias en plus ! Parmi les partis proches du pouvoir qui remportent des sièges à la Douma figure également le « Parti Libéral-Démocrate», avec 8,2% des voix et 40 élus, en fait plutôt un conglomérat d’anonymes rassemblés autour d’un leader démagogue, ultranationaliste, populiste au point que comparé à lui Eric Stauffer ferait figure de grand philosophe, Vladimir Jirinovski. Cet homme participa à moult bagarres au sein même de la Douma, et joue à peu près le rôle de clown de service du parlement, il sert également à séduire les couches les plus déracinées et les moins cultivées de la population. Son parti obéit fidèlement au président.

Le seul parti d’opposition sera le «Parti Communiste de la Fédération de Russie», dirigé par Guennadi Ziouganov, avec 11,6% des voix et 57 sièges, ce qui en fait la deuxième force au parlement. Le Parti Communiste n’a quasiment aucune possibilité de manœuvres face à un pouvoir détenu par un clan mafieux, celui du président, dictatorial et néolibéral. Néanmoins, les communistes, à présent que tous les carriéristes sont partis dans les structures gouvernementales ou criminelles et que seuls les militants intègres dévoués à la cause des opprimés y sont restés, ont tiré la leçon de leurs erreurs passées, ont admis que leur gestion de l'ex URSS fut à bien des égards catastrophiques, ont corrigé leur programme en conséquence dans le sens d'une véritable démocratie socialiste et ont pu acquérir une certaine crédibilité grâce à leur opposition systématique aux réformes néolibérales du pouvoir, ce qui les rend capables d’organiser des manifestations de masse contre les décisions les plus scandaleuses.

Les autres partis qui s'étaient présentés à ces élections totalisaient tous ensemble un peu moins de 7%, donc même si les divers partis libéraux s'étaient présentés sur une liste unitaire, ils n'auraient pas atteint le quorum. En effet, les partis de droite, libéraux prétendument "démocrates", dont les médias occidentaux parlèrent tant, sont parfaitement marginaux en Russie, pâle reflet de ce qu'ils furent dans les années nonante. Car ces partis avaient dirigé le pays juste après la chute de l'URSS. Aujourd'hui ils payent pour avoir vendu leur patrie à l'impérialisme nord-américain, pour avoir démantelé, pour avoir privatisé toute l'industrie soviétique qu'ils vendirent à bas prix à des gangsters devenus ainsi "oligarques", pour avoir fait disparaître une grande partie de l'industrie nationale et avoir réduit la Russie à n'être qu'un pays dévasté exportateur de matières premières, pour avoir condamné la population au chômage, à la criminalité généralisée et à la misère endèmique.

Reste une inconnue, selon la constitution, la présidence de Poutine prendra fin début 2008, plus de deux mandats consécutifs étant interdits. Or celui-ci a à peine 50 ans et souhaite rester maître du pays pour longtemps. Alors que fera-t-il? Le parti «Russie Unie», avec le soutient de «Russie Juste », et sous le patronage de Poutine bien entendu, a d’ors et déjà annoncé la candidature de Dmitry Medvedev, imbécile notoire et plus mauvais orateur dans sa langue maternelle que Blocher ne l’est en Français, au poste de président. On peut en déduire que Poutine a décidé de placer un président fantoche sur le trône, tout en devenant premier ministre et restant le véritable tsar de toutes les Russies, peut-être avec une modification de la constitution concentrant tous les pouvoirs entre les mains du chef de l’exécutif.

03 décembre 2007

La mendicité désormais interdite à Genève

Vendredi 30 octobre, le Grand Conseil de la république et canton de Genève adopte un projet de loi du libéral Olivier Jornot (qui avait milité dans un parti d'extrême-droite dans sa jeunesse) interdisant la mendicité et la rendant punissable par l'amende. L'entente (radicaux; libéraux; PDC), l'UDC et le MCG votent oui, les socialistes et les Verts votent non. La droite classique pétendument "humaniste", pour citer le député libéral Pierre Weiss, montre une fois de plus son vrai visage. Car "droite humaniste" forme une parfaite oxymore, monsieur Weiss. A vrai dire, en voyant ce genre de vote, je n'arrive pas à comprendre par quel ridicule caprice le PDC s'obstine à refuser l'entrée de l'UDC dans l'Entente, alors que cette division de la droite lui fait perdre des voix. Trève d'hypocrisie, messieurs les démocrates-chrétiens, aujourd'hui il n'y a pratiquement pas de différences entre vous et les blochériens, seul quelques détails de vocabulaire vous séparent encore, la politique menée est la même: même démantellement des acquis sociaux, même ultra-libéralisme économique, même folie sécuritaire. Certes le PDC genevois était contre les fameuses lex Blocher, mais rappelons tout de même que le parti national y était favorable. Des nuances d'un même corpus idéologique séparent les différents partis de droite, mais elles ne sont pas plus importantes que celles qui distingue l'aile gauche de l'aile droite de l'UMP, parti au pouvoir en France.

Pour en revenir à l'interdiction de la mendicité, la droite a une fois de plus montré l'absurdité profonde de sa politique, elle a voté une loi inhumaine en se fondant sur une argumentation aberrante. Selon les principes mêmes de l'Etat bourgeois, la liberté s'arrête là où commence celle des autres. Alors pourquoi interdire la mendicité? Il faudrait rapporter les paroles de Monica Bonfanti, cheffe de la police genevoise, institution qui n'est pourtant pas réputée pour son esprit d'ouverture. Interdire la mendicité?Pourquoi? Après tout, les mendiants ne font que tendre la main! On donne si on veut, sinon on ne donne pas. La mendicité n'est pas du vol, il n'y a personne qui en soit lésé. D'ailleurs le conseiller d'Etat en charge de la police, le socialiste Laurent Moutinot, exprima son dégout quant aux mesures que la droite le força de prendre à l'égard des mendiants roms. Et quand la cheffe de la police et son ministre de tutelle expriment publiquement qu'une mesure de "sécurité" leur pose un grave problème de conscience, ce n'est tout de même pas anodin!

Mais plutôt que de reconnaître ce qui est évident, la droite préféra avancer un argumentaire délirant. Premièrement, les mendiants accroîtraient le sentiment d'insécurité. Depuis quand peut-on criminaliser quelqu'un sur la base d'un vague sentiment, qui est d'ailleurs parfaitement infondé? Vivons-nous encore dans un Etat de droit? Il ne semble pas. Mais, voyons, il s'agit de pauvres, en majorité de Roms, personnes non-rentable pour l'économie capitaliste, donc, selon la logique des possédants, ne bénéficient pas des droits fondamentaux. Les Genevois se sentiraient agressés? Encore un vague sentiment infondé, dont l'existence n'est d'ailleurs démontrée par aucune statistique fiable. Car, généralement, les Roms ne font que mendier, ils ne vivent pas de vol. Les arguments que la droite avance contre les Roms montre que les préjugés racistes contre les Tziganes n'ont pas disparu. Ils sont mêmes tellement vivaces que l'on oublie généralement de dire que durant la Deuxième Guerre mondiale les nazis exterminaient les Tziganes au même titre que les Juifs. Ce qui, en passant, n'est pas étonnant, vu que les Etats européens continuèrent de mener une politique violement raciste contre cette minorité jusque bien après la fin de la guerre (en Suisse, les enfants tziganes étaient retirés à leurs parents et placés en famille d'accueil jusque dans les années 70) En réalité, les Roms ne représentent évidemment aucune danger pour Genève. Ce peuple est nomade, il est persécuté partout encore aujourd'hui, dont en Roumanie, d'où cette branche des Tziganes est originaire. Il est donc normal qu'ils viennent à Genève, qui menait une politique humaine à leur égard jusqu'à aujourd'hui. Et rappelons qu'ils ne commettaient que très peu de délits, d'ailleurs en tant que citoyens européens ils le droit à trois mois de séjour en Suisse, alors de quel droit les expulse-t-on? Et il ne faut pas oublier que parmi les mendiants genevois, s'il y avait 70% de Roms, 30% sont des résidents genevois permanents, contraints de tendre la main par leur misère.

En vérité, la bourgeoisie, qui est l'hypocrisie incarnée, ne supporte pas de voir la misère qu'elle crée par sa voracité. C'est pour cela, et pour rien d'autre, que la droite, bras politique de la bourgeoisie, interdit la mendicité, pour ne pas être dérangé par sa conscience. La présence de mendiants serait indigne de Genève? Que la misère existe, mais surtout cachons la pour ne pas gâcher l'image de ce meilleur des mondes du néo-libéralisme! Rappelons que la droite a voté au printemps dernier une loi (la LASI) réduisant considérablement l'aide sociale, et précipitant les gens qui étaient déjà pauvres dans la misère, ne leur laissant pas d'autres ressources que de tendre la main pour survivre. Rappelons aussi au Parti démocrate-chrétien, qu'au Moyen Age, quand l'Eglise était toute puissante, donner l'aumône aux mendiants était un devoir sacré, la charité, pour les chrétiens. Non décidemment la droite moderne n'est pas l'héritière des Lumières, elle nous propose aujourd'hui une barbarie pire que celle du Moyen Age, une barbarie d'un genre nouveau, une société que Ray Bradbury imagina dans Fahrenheit 451.

02 décembre 2007

Votez non à la nouvelle loi sur le chomage!

Texte rédigé par le Comité référendaire contre la nouvelle loi sur le chômage:

En avril 2005, les électeurs-trices genevois disaient très nettement non à la suppression des emplois temporaires cantonaux (ETC) pour les chômeurs-euses de longue durée. La majorité de droite du Grand Conseil a récidivé, nous voterons donc à nouveau sur leur suppression et leur remplacement par des emplois dits « sociaux et solidaires » (ESS), rétribués avec comme seule limite inférieure le niveau de l’aide sociale. Nous sommes toutes et tous concernés par cette nouvelle offensive, en effet, chacun-e peut être licencié même si l’entreprise fait des bénéfices.
Les emplois temporaires cantonaux (ETC) pas responsables du taux de chômage genevois

A Genève le taux de chômage est de 5,9 % soit 19 058 chômeurs-euses indemnisés et deman- deurs d’emplois. Depuis 2005, le nombre des postes vacants recensés par les offices régionaux de placement ne figure plus dans les statistiques. Les derniers chiffres disponibles faisaient état de quelques centaines, ce qui est dérisoire. Dès lors, prétendre que le taux de chômage de no- tre canton provient des chômeurs-euses genevois, qui abuseraient des ressources de l’assurance chômage, est insultant et exprime du mépris envers ces personnes qui désespèrent de retrouver un emploi et qui voient leurs conditions de vie se dégrader, puisqu’elles vivent avec 20 à 30% de moins que leurs derniers salaires.

Un filet de sauvetage indispensable

Les ETC ne sont pas un passage obligé, mais, depuis plus de 20 ans, ils font partie du dispositif pour faire face à la situation particulière du canton en matière de pénurie d’emplois. De plus, ils permettent à 35% des bénéficiaires de retrouver un travail. Pendant la durée de ces emplois, les salarié-e-s concernés s’acquittent de l’ensemble des cotisations sociales ordinaires et regagnent légitimement un nouveau droit à des indemnités-chômage, si leurs recherches d’emploi sont restées vaines.
Le modeste salaire plancher de 3300 Fr. des ETC actuels représente une garantie contre la misère et un cran d’arrêt contre la spirale de la sous-enchère salariale sur le marché du travail. En effet, si des personnes se trouvent contraintes, à cause du raccourcissement de leur droit au chômage, d’accepter des salaires inférieurs - pour ne pas sombrer dans la grande pauvreté - aux salaires usuels, comment sera-t-il possible pour les autres salarié-e-s d’obtenir un salaire décent en échange de leur travail ?


Un déni démocratique

Avec cette nouvelle loi prônant la suppression des ETC et la relégation des chômeurs-euses de longue durée dans un marché « secondaire » de l’emploi, l’offensive contre les droits des chômeurs-euses réapparaît au mépris du vote populaire du 24 avril 2005. Le Conseil d’Etat va diminuer artificiellement le taux de chômage en supprimant les ETC, qu’ils rendent responsables du fort taux de chômage. Il exclut précocement du droit aux indemnités une partie des chômeurs et il en oriente une autre sur des emplois sous-payés.

Faire le lit de la sous-enchère salariale et de la déréglementation Ce faisant, les autorités contribuent à la déréglementation du marché du travail. D’une part, cette loi permet de nier la réalité objective du chômage en raccourcissant la durée de protection des chômeurs-euses, d’autre part, elle opère une forme aggravée de sous-enchère salariale par le biais des emplois sociaux et solidaires (ESS). Plus grave encore, elle les détourne pour en faire une sorte de sas sous payé entre l’emploi et le non emploi, alors qu’ils sont destinés à des personnes qui, en raison de difficultés personnelles et professionnelles, ont besoin d’un encadrement socio-éducatif. Cette loi participe à la supercherie prétendant qu’un emploi sous-payé ne relève plus de l’exploitation, mais de la « solidarité ».

A qui profite le crime ?

Aux entreprises privées qui profitent du dumping salarial et aux institutions publiques ou subventionnées qui s’apprêtent, pour un coût moindre encore, à remplacer les ETC par des ESS, dans des services où les autorités continuent à réduire les « vrais « postes et, ainsi, à affaiblir le service public.

L’envers du décor

La nouvelle loi s’appuie sur le mythe des abus généralisés pour affaiblir l’assurance chômage. Pour faire baisser le taux de chômage, elle s’attaque aux droits des chômeurs-euses et non au chômage en appliquant une politique volontariste de maintien et de créations d’emplois. Dans cette logique, il suffirait de supprimer l’assurance-chômage pour supprimer le chômage !

Faux prétextes

La loi supprime, avec les ETC, une protection importante pour tous les salarié-e-s, prétextant que nos mesures cantonales ne seraient pas agréées par Berne. Or ceci ne se justifie par aucune disposition du droit fédéral actuel, le chantage du Conseil fédéral en la matière peut et doit être combattu.

Pour les chômeurs-euses en fin de période d’indemnisation, elle prévoit un accès éventuel à des « programmes d’emploi et de formation » cantonaux de 6 mois, soumis à cotisation, mais dont la durée ne pourra s’additionner à la durée d’autres mesures. Les chômeurs-euses ne cotiseront donc jamais assez longtemps pour se voir rouvrir des droits au chômage.

De plus, la « compensation financière » de ces programmes n’a aucun montant minimum garanti. Cette mesure ne peut en aucun cas justifier la suppression des ETC, même si elle devait permettre à certain-e-s d’augmenter leur « plaçabilité ». Ces deux mesures ne doivent pas s’exclure mais se compléter, d’autant que l’aspect formation est présent dans la loi actuelle !

Des chiffres contre d’autres !

La nouvelle loi vise des économies sur le dos des plus démuni-e-s et une diminution artificielle du taux de chômage genevois en précipitant des chômeurs-euses à l’assistance et d’autres dans le no man’s land de la pauvreté, car trop « riches » pour toucher l’aide sociale et trop pauvres pour pouvoir vivre dignement.
On met en avant le taux de chômage de Bâle par exemple, inférieur de 2,7 % à celui de Genève en ne précisant pas qu’à Bâle le taux de personnes assistées ou à l’AI est bien supérieur aux taux genevois et que globalement, Genève fait mieux que Bâle.
Pour combattre le chômage, ce n’est pas aux chômeurs-euses qu’il faut s’attaquer. Il faut promouvoir des emplois socialement utiles, combattre les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, combattre les heures supplémentaires excessives, réduire et non augmenter l’âge de la retraite, instituer de réelles mesures contre le dumping salarial, notamment par des salaires minimaux légaux et l’extension de conventions collectives, mener une politique fiscale qui permette et encourage la création d’emplois, favoriser les PME locales plutôt que les multinationales, et cesser enfin de supprimer des postes dans le secteur public, comme le fait le Conseil d’Etat qui a produit cette loi.

C’est pourquoi, avec les syndicats, nous vous invitons à rejeter pour la deuxième fois cette loi, qui dégradera les conditions de travail de l’ensemble de la population, si elle était adoptée.

Votez et faites voter NON.

01 octobre 2007

Nous accusons le Conseil d'Etat

Le Conseil d'Etat
Malgré la crise du logement qui n’a jamais été aussi aiguë, le projet des VERGERS (1200 logements prévus) risque d’être bloqué par la spéculation foncière et ne jamais voir le jour. C’est un scandale que nous dénonçons.

D’autre part, malgré la pétition d’un grand nombre d’habitants et l’action déterminée de l’AHVM (Association des Habitants de la Ville de Meyrin), appuyée par la résolution du Conseil municipal, le tramway (TCMC) risque fort de ne pas desservir le cartier des Champs-Fréchets, ni celui des VERGERS, pour autant qu’il soit construit, ni le périmètre du centre sportif et de l’établissement scolaire post-obligatoire (800 élèves) planifié.

Bien que l’Administration meyrinoise et la Commission des transports du Conseil municipal aient fait plusieurs demandes pour être reçues, l’Administration cantonale a refusé de leur donner des informations, sous prétexte d’avoir été mal accueillie lors d’une réunion précédente.

Le Conseil d’Etat n’en fait qu’à sa guise! Il reste sourd et muet face aux demandes, pourtant légitimes, des habitants. Aux yeux du Conseil d’Etat, les Meyrinois(es) n’ont qu’à la boucler.

1) Quartier des VERGERS :

Jusqu’ici, tout a été exemplaire dans la conception de ce projet. Les autorités meyrinoises ont été unanimes pour que ce futur quartier soit un modèle du genre, où il aurait fait bon vivre, conçu en tenant compte du développement durable, avec un niveau qualitatif et environnemental élevé (logements insonorisés, mixité, gestion adéquate de l’énergie, de l’eau et de la mobilité, espaces verts bien conçus, etc.) Le prix du terrain avait été fixé par le Conseil d’Etat à 100 francs le mètre carré pour permettre un aménagement de qualité, avec des loyers à prix abordables, répondant aux besoins de la majorité de la population.

Un nouveau Conseil d’Etat… et tout est chamboulé. Or, depuis l’élection du nouveau Conseil d’Etat en novembre 2005 et l’arrivée de Mark Müller, libéral, ancien président de la Chambre Genevoise Immobilière (représentant les promoteurs), tout est chambardé. Le Conseil d’Etat ne tient plus compte de ses engagements antérieurs. Il n’a ni le courage, ni la volonté, ni la clairvoyance de confirmer le prix de 100 francs le mètre carré. Il s’en suit que tout est remis en question et que la spéculation foncière pointe le bout de son nez!

Il faut savoir que le terrain agricole vaut actuellement 8 francs le mètre carré environ. En le déclassant en zone de développement, il prend de la valeur, bien que restant « nu ». Le prix de 100 francs par mètre carré, admis par toutes les autorités, permettait de réaliser ce quartier exemplaire, souhaité par tous !

Or, que se passe-t-il maintenant ? Une promesse d’achat (et de vente) a été faite par un promoteur au prix de 542 francs par mètre carré, pour un terrain agricole déclassé de 3300 mètres carrés. Il va de soi qu’avec un prix pareil, l’ensemble du projet des VERGERS, qui devait être un exemple, tombe à l’eau, à moins…à moins qu’il ne devienne un quartier de très haut standing, accessible à des privilégiés seulement.

Tout cela par la seule volonté du Conseil d’Etat !

2) Un tramway pour qui ?

La branche nord-est du tram sur l’Avenue de Vaudagne, selon le projet du Conseil d’Etat, a été prévue pour permettre un éventuel prolongement en direction de (ou jusqu’à) Ferney-Voltaire, en passant par le fameux « Rectangle d’Or » (à construire notamment le long de l’Avenue Auguste-François Dubois). Or, ce prolongement est purement hypothétique et ne verra probablement jamais le jour, pas plus que l’inacceptable « Rectangle d’Or » !

Ce qui importe aux Meyrinois, c’est que le tram desserve le maximum de quartiers, comme le fait actuellement le bus No 9.

Ce sont des demandes qui paraissent raisonnables, sensées et compréhensibles.

En faisant la sourde oreille et en restant intransigeant, le Conseil d’Etat fait preuve d’un inquiétant mépris à l’égard de la population meyrinoise.


Tract publié par A Gauche Toute! de Meyrin-Cointrin

Auteur: Carlo Baumgartner

Editeur responsable: Johann Ballaman

29 juin 2007

programme politique du Parti du Travail


Parti du Travail Genève
Congrès cantonal 23 juin 2007

Résolution politique:préambule

Au plan national, le Parti du Travail est un petit parti, mais il base son action sur une idéologie porteuse d'avenir. Aujourd'hui, une réflexion politique générale et une redéfinition de nos objectifs est nécessaire. Elle porte sur la société et l'évolution du monde.

Notre action doit s'inscrire dans les deux axes principaux qui sont la définition de la société socialiste et démocratique que nous voulons contribuer à construire et le chemin et les moyens politiques de la transformation de la société que nous voulons mettre en oeuvre. C'est dans cette perspectives que doit s' inscrivent l'activité du parti et de ses militantes et militants en adéquation et harmonie avec l'ensemble des forces de progrès qui luttent partout dans le monde pour la construction d'une autre société basé sur le progrès social, la solidarité internationale et la paix.

Notre projet et nos actions politiques permettront à la population de mieux connaître et participer à nos objectifs généraux, à nos propositions concrètes.

Considérations générales
Nous restons convaincus que la société actuelle construite sur la domination, la violence, l'exploitation humaine et le pillage des ressources naturelles, conduit nos sociétés à leur perte. Le système capitaliste doit être combattu et dépassé par les forces du progrès social et du développement durable. Dans ce but il est nécessaire de renverser les rôles de l'économie, de l'environnement et de l'Etat, de mettre enfin l'être humains et la protection de son environnement au centre des priorités.

La société capitaliste

La société capitaliste ne considère l'être humains qu'au travers de son utilité commerciale et marchande, en sa qualité de producteur et consommateur de biens. L'être humains est relégué au niveau d'une marchandise, la société à un marché et la culture à une publicité...

Cette course effrénée aux profits est en marche sur toute la planète, elle accroît chaque jour le fossé entre riches et pauvres.

A cette situation il convient d'ajouter la situation des personnes contraintes de choisir la fuite, l'exil en raison de la misère qui frappe la grande majorité des peuples du Tiers Monde. Après des années d'exploitation et d'oppression coloniale, ces personnes sont victimes d'une plus grande exploitation en raison de leur situation difficile ou de leur statut de réfugiés ; elles sont exploitées, précarisées bien davantage encore que les autres couches de la population.

Paradoxalement, d'un autre côté, une minorité de possédants accumule les fortunes et les milliards au détriment des familles ; l'écart ne cesse de croître. Les injustices, l'inhumanité du système capitaliste provoquent chaque jour de nouvelles inégalités de nouvelles injustices, de nouvelles victimes innocentes. La seule perspective de cette dérive qui s'accélère est un monde de violences et de guerres.

Les contradictions du développement capitaliste exploitant les ressources et les travailleurs de la planète vont croître. La seule véritable alternative est la transformation radicale et profonde de la société. Une transformation pour garantir universellement l'accès aux biens communs, de l'eau, à l'énergie, au logement, au travail, à la santé, à la formation et à la dignité.

Pour engager cette profonde transformation il faut commencer par replacer l'être humain au centre des préoccupations de la société, et l'économie, à son service, une économie, un système politique permettant de gérer les forces productives au service de toutes et tous.

Il s'agira de remplacer la doctrine actuelle par des systèmes coopératifs permettant une relation équilibrée entre la production des biens et l'ensemble de la société.

Enfin, l'évolution économique doit se faire dans le respect absolu de la nature et de l'environnement.

Dans cette perspective, nous devons produire des biens socialement utiles et respectueux de la nature

L’environnement

La nature évolue et certains changements mettent en déséquilibre les conditions de vie de l'être humain. En accélérant ou en aggravant ces modifications par ses propres activités, l'être humains augmente le danger et la situation deviendra irréversible si des mesures de protection de l'environnement et de réduction des nuisances provoquée par nos sociétés industrielles ne sont pas prises rapidement. C'est l'existence même de notre planète qui est remise en question. Les observations scientifiques démontrent que les dangers mettent en péril de manière irréversible notre environnement. Nous pouvons déjà en constater les conséquences.


Pour sortir de cette spirale infernale, le dépassement du capitalisme est inévitable. Ce sont principalement les règles du capitalisme mondialisé qui accélèrent ces processus destructifs sur toute la planète.

Marx le disait magistralement : La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du processus de production sociale qu'en épuisant en même temps les deux sources d'où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur.

Les écologistes qui ont pris conscience des liens liant la production capitaliste et la menace sur l'environnement doivent être éthiquement au coté de ceux qui luttent contre la société capitaliste. Une société basée sur l'intérêt individuel et la privatisation des moyens de production ne peut qu'être nuisible à la survie de notre planète.

" Tant que nos petites cervelles biodégradables laisseront l'intérêt privé primer sur l'intérêt collectif ", il y a danger pour les générations futures ! Encore faut-t-il relativiser la part de responsabilité individuelle des personnes subissant l'idéologie dominante. Cette dernière s'efforce de faire reporter la responsabilité du dérèglement climatique sur chaque individu.

Dans leur cheminement aveugle et obtus le capitalisme et les propriétaires des grands moyens de production ne pensent qu'à développer leurs profits et ignorent ainsi la destruction de l'environnement. Pour atteindre leurs objectifs économiques, ils n'hésitent pas à provoquer des conflits et des guerres pour s'assurer la maîtrise du pétrole, de l'eau et d'autres ressources principales.

Dans un monde unipolaire dans lequel le capitalisme n'a plus d'adversaire, le terrorisme demeure l'unique arme des faibles pour harceler les puissants dans des conflits asymétriques. La seule véritable solution serait le respect du droit international. Cela ni les puissants, ni les Etats ne le veulent. Les USA poursuivent leur guerre illégale en Irak en toute impunité. Les résolutions des Nations Unies ne sont pas appliquées en Palestine où le non-droit reste la règle : assassinats d'hommes d'Etat élus démocratiquement, déportation de populations, punitions collectives, occupations illégales, etc... Des centres de détentions illégaux sont opérationnels en Europe, en Pologne et Roumanie, comme à Guantanamo.

Ces violences favorisent le développement du commerce de l'armement. La Suisse participe à cette expansion des moyens de guerre et envoie des soldats ; elle soutient ainsi indirectement les fauteurs de guerres.

Le rôle de l’Etat
Il est urgent de redéfinir le rôle de l'Etat et de son pouvoir. Nous conservons la conviction marxiste visant à terme à la disparition de l'Etat. Ce mouvement se réalisera au fur et à mesure que l'émancipation de la société civile se construira. Ainsi, notre relation au pouvoir d'Etat devra être constamment réexaminée. L'Etat ne doit pas régner au-dessus des intérêts populaires. Notre but n'est pas d' "Étatiser " la vie sociale mais de socialiser l'Etat.

L'Etat répond de moins en moins à la défense des plus humbles de ses habitants. Par son soutien systématique aux possesseurs des moyens économiques et financiers il crée un déséquilibre grave. Il met en oeuvre un rôle répressif à l'égard de celles et de ceux qui résistent au " tout marchand " ou qui ont une autre conception de l'Etat.

Nous ne voulons pas un Etat vivant au-dessus des habitants. Nous ne voulons pas d'un Etat permettant à celles et ceux qui gouvernent de donner libre court à leur soif de pouvoir, notamment économique.

Nous voulons un Etat soucieux du bien commun dans une nature préservée. Un Etat soucieux de construire sur la Terre, avec les autres Etats, les conditions permettant l'épanouissement maximum de chaque être humain. Un Etat en liaison constante avec le peuple et les mouvements sociaux pour lui permettre de conduire son rôle avec cohérence. Un Etat que nous imaginons capable de favoriser l'approfondissement des liens entre les habitants de manière à leur permettre de mieux comprendre et de mieux décider pour mieux agir. Un Etat favorisant la citoyenneté de tous les habitants.

Notre but politique ne consiste pas seulement à changer ceux qui détiennent le pouvoir avec les forces qu'ils représentent, mais de changer également la conception même du pouvoir. La politique appartient à chacun et à chacune. Cela signifie gouverner au service du peuple et non pas mettre le peuple au service de l'Etat.

L'Etat que nous souhaitons défendra, dans un premier temps, les intérêts des plus humbles de ses membres pour éliminer progressivement les intérêts de classes. La construction d'une société socialiste évoluant vers une société communiste est notre objectif à long terme. Une société communiste ayant pour objectif de mettre en équilibre ce qui est nécessaire à chacune et à chacun pour s'épanouir au maximum en relation étroite avec ce qui est indispensable a la collectivité.

Une société commune sans pouvoir ni exclusion, une société qui tisse sans cesse des liens entre les intérêts collectifs et les intérêts individuels dans le but de permettre le plus grand épanouissement de chacune et chacun. Notre démarche s'inscrira dans des alliances entre les diverses forces politiques et citoyennes avec qui nous pourrons établir des alliances de progrès.

Nous avons choisi la société que nous voulons, entre les objectifs économiques et sociaux, entre le développement humain et la barbarie, entre le chaos et le progrès.

La lutte idéologique
L'ambition du Parti du Travail va bien sur au-delà d'un simple débat. Nous voulons développer nos connaissances, affûter nos analyses politiques, pour trouver des réponses à l'évolution du monde contemporain soumise aux stratégies destructives du libéralisme.

Aujourd'hui, dans nos sociétés le combat idéologique est conduit par la droite qui veut clairement briser la résistance populaire et remettre en cause les acquis sociaux.

Nous devons répondre à cette lutte idéologique inspirée par l'exemple américain. Non seulement l'idée dominante est que les gens en ont assez des discours des politiciens, des idéologies, du combat gauche-droite etc. Mais de plus on assiste à la création d'un corpus idéologique de la droite et une redéfinition de la lutte des classes. La ligne de tension ne passe plus entre les petits et les gros, entre le travail et le capital mais entre ceux qui se lèvent tôt et les assistés c'est-à-dire entre deux fractions de prolétaires.


La question sociale a été redéfinie, la ligne de démarcation est tracée non plus entre les riches et les pauvres, entre les capitalistes et les travailleurs, mais entre les salariés et les assistés, entre les ouvriers et les fraudeurs. Cela, on l’entend dans tous les discours de la droite antisociale : « vous payer trop d'impôts, vous les ouvriers, les employés, pour financer des allocations qui sont versées à plus pauvres que vous ! »

Ce sont ces arguments qui sont développés pour faire voter le peuple contre ladégradation des assurances sociales, voter sur la révision de l'AI, sur l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes, contre les initiatives sur la caisse maladie, la fiscalité etc. etc.

Demain si nous ne régissons pas sur le taux de conversion LPP, ce sera moins 200 CHF par mois de rente et augmentations des cotisations pour les actifs. Nous devons réagir contre l'augmentation des franchises dans les centres de soins de 10 à 20%,contre de nouvelles augmentations de la TVA, contre la modification de l'assiette fiscale au détriment des plus démunis etc.…

Ce qui manque à la gauche c'est un programme, une vision de la société, un projet de ce qui pourrait être une évolution non libérale, voire non capitaliste de nos sociétés. C'est ce vide qui est le terreau des victoires politiques de la droite et du démantèlement social qui poursuit sa marche en avant.

De nombreux pays européens qui ont conduit les libéralisations, la privatisation des services publics ont eu à leur tête des gouvernements sociaux-démocrates : laFrance de Jospin et Mitterrand, l'Allemagne de Schröder, l'Espagne de Gonzales,l'Angleterre de Blair etc.La caractéristique principale de la social-démocratie c'est de n'avoir nulle part et jamais, même en étant au pouvoir de l'État, construit une société socialiste !

La responsabilité des partis communistes dans les anciens pays de l'Est est d'avoir non seulement échoué, mais surtout, d'avoir tué une bonne partie des espoirs nés de la révolution de 1917 !

La raison de ce manque d'idées résulte aussi de l'échec de la vision sociale-démocrate nordique et de la fin des expériences communistes de l'autre côté du mur de Berlin.

Ces réalités font que la gauche manque de points de références : fini l'intérêt pour les modèle sociaux démocrates du nord, fini le regard sur ce qui se passait à l'Est, même sans partager tout ce qui s'y faisait.

Il n'y a même plus de regard. C'est le vide et ce vide est plus impressionnant, inquiétant et déstabilisant que l'on nous ne l'avons imaginé, nous autres militants de gauche, mais aussi les chercheurs et les philosophes.

Nous devons entamer le débat sur le type de société socialiste et la manière d'aller vers cette société nouvelle, vers ce socialisme démocratique que nous voulons contribuer à construire.

Nous ne partons pas de rien, il y a des acquis, des textes, des travaux innombrables sur le marxisme, la philosophie, qui doivent nous permettre d'affûter nos connaissances au service de notre ambition de transformer cette société toujours plus injuste que nous préparent la droite et l'extrême droite.

Nous ne pouvons nous satisfaire d'une société où les médias forment les opinions et remplacent le rôle des partis politiques. Nous devons relancer le débat, organiser la formation, affûter nos connaissances, nos bases théoriques, car comme le disait Gramsci « les luttes pour des idées précèdent les victoires électorales ». Pour l'instant nos priorités ne sont plus les élections mais la formation et le fonctionnement du Parti du Travail.

Quelques propositions fondamentales

Le Parti du travail s'engage à:

a) défendre et promouvoir les intérêts matériel et culturel de la population de la Suisse, sur la base d'un socialisme démocratique s'inspirant en permanence de l'analyse scientifique de la société et des traditions humanistes; il entend par là le développement libre, pacifique, digne et humain de chacun-e comme condition du libre développement de toutes et tous et cela en harmonie avec la nature et l'environnement;

b) réaliser l'égalité des droits entre femmes et hommes et contribuer à les libérer de toute exploitation et de tout assujettissement;

c) défendre et développer les droits démocratiques de toutes et tous et dans tous les domaines;

d) contribuer à réunir une large majorité en faveur du dépassement du capitalisme et du développement socialiste de la société suisse;

e) contribuer à la recherche et à la consolidation de la paix dans le monde;

f) développer la solidarité internationale entre les peuples, entre les travailleuses et travailleurs, entre les femmes, les hommes et les enfants de la terre; contribuer à réaliser l'égalité des droits entre les peuples et à libérer ceux-ci de toute exploitation et de tout assujettissement.

g) coopérer avec des organisations, des mouvements et des personnes qui visent des buts généraux ou particuliers convergents aux siens.

Quelques propositions concrètes

  • Appliquer partout et avec rigueur les règles de l'Agenda 21
  • Maintien des différents systèmes de sécurité sociale
  • Maintien de l'âge de la retraite
  • Égalité des droits sociaux pour chaque habitant-e.
  • Formation obligatoire et gratuite jusqu'à 18 ans
  • Fin de la concurrence fiscale entre les cantons
  • Soutien à une culture décentralisée et populaire
  • Limitation de la publicité commerciale et politique selon des règles éthiques
  • Civilisation numérique : pour une société de la connaissance partagée
  • Logiciel et contenus libres, format ouvert et interopérabilité
  • Lutter contre le Big Brother numérique en défendant les droits les libertés et la démocratie
  • Infrastructures : réfléchir à de nouvelles missions de Service Public
  • Rechercher de nouveaux moyens financiers par des impôts plus justes, plus efficaces, pour répondre aux besoins sociaux et de service public
  • Emploi pour tous, construire une sécurité de l'emploi et de formation pour en finir avec les bas salaires
  • Un système de santé efficace et solidaire
  • La retraite : un droit humains à garantir par une nouvelle répartition des richesses
  • Financement de la protection sociale : il est temps de faire du neuf
  • Paix, sécurité et désarment et droit des peuples.

Le 18 brumaire de Nicolas Sarkozy

Source: http://www.imedias.biz/presidentielle/?2007/04/29/245-sa-caricature-choque-sarkozy

Jean Spielmann

Discours de Jean Spielmann, membre éminent du Parti du Travail, lors d'un débat politique:

Notre ambition, l'ambition du Parti du Travail en lançant ces cycles de débats, ces forums de discussion va bien sur au-delà d'une simple discussion. Ce qui est visé c'est affûter nos connaissances et nos analyses politiques pour trouver des réponses à l'évolution du monde contemporain soumise aux stratégies destructrices du libéralisme. C'est ensuite traduire les réponses théoriques dans l'action collective du parti, car, comme le dit la maxime gravée sur la tombe de Marx: "les philosophes ont pour vocation de trouver des réponses théoriques, ma volonté a été de les traduire dans la pratique politique."

Pour lancer le débat et tenter de démontrer l'importance de la lutte idéologique dans l'action politique je vais prendre pour levier les récentes élections en France qui ont conduit à la victoire Sarkozy.

Ce résultat est:

Plus une victoire de la droite qu'une défaite de la gauche.

Plus une défaite idéologique qu'une défaite politique.

Une droite qui veut clairement briser la résistance populaire et non négocier avec les syndicats. Des syndicats faibles parce que faibles dans les épreuves de force dans les luttes, mais surtout sur le plan idéologique. Durant cette campagne, on a vu Sarkozy et sa coalition qui avait un programme, un proejet, une vision de la société, qui est une vision de droite et simultanément d'extrême droite.

Nous l'avons tous vu et entendu, de manière on ne peut plus claire. En face de cette offensive il y avait un vide énorme, pas seulement dans la campagne de Ségolène ou dans celle du PS, pour autant que l'on puisse estimer qu'il y a eu une campagne du PS.

Que dire aussi des forces de gauche incapables de rassembler et de porter sur le terrain politique les combats menés avec succés: tels que le CPE, le traité constitutionnel européen et la victoire du REFERENDUM de 2005, ainsi que de traduire sur le terrain politque la révolte des banlieues.

Personne n'a porté tous ces combats. Si l'on essaie de comprendre pourquoi? La première réponse qui vient à l'esprit, certainement pas la seule, c'est qu'il n'y a plus à gauche de programme, de vision, de projet de ce que pourrait être une évolution non libérale, voire non capitaliste de nos sociétés; et c'est ce vide qui a été le terreau de la victoire de Sarkozy.

Le soir de la défaite, on a entendu certains dirigeants du PS se demander ce qui n'avait pas été fait depuis 2002. C'est une date importante, mais il faut remonter plus loin, à l'échec de la vision sociale-démocrate nordique de l'évolution de la société. De l'autre côté du mur de Berlin et la fin des expériences communistes.

Et aussi le fait que de nombreux pays européens qui ont conduit les libéralisations, la privatisation des services publics ont eu à leur tête des gouvernements sociaux-démocrates: la France de Jospin et de Mitterand, l'Allemagne de Schröder, l'Espagne de Gonzales, l'Angleterre de Blair, etc. La caractéristique principale de la social-démocratie est de n'avoir nulle part et jamais, même en étant au pouvoir de l'Etat, construit une société socialiste! Comme la responsabilité des partis communistes dans le socialisme de caserne des anciens pays de l'Est non seulement d'avoir échoué, mais je dirai surtout d'avoir tué une bonne partie des espoirs nés de la révolution de 1917. Ne parlons même plus de la force propulsive des soviets!

La gauche n'a plus de points de référence: pas forcement servile, on pouvait avoir de l'intérêt pour les modèles sociaux-démocrates du nord sans en partager toutes les options, on pouvait avoir un regard sur ce qui ce passait à l'Est sans partager tout ce qui s'y faisait.

Mais depuis, il n'y a même plus de regard. C'est le vide sidéral et ce vide est plus impressionnant, inquiétant et destabilisant que nous ne nous l'étions immaginé, nous autres militants de gauche, mais aussi les journalistes, les chercheurs et les philosophes. Cette réflexion doit nous conduire à préparer les thèmes à venir.
Au fond, cette victoire de la droite française n'est pas une première dans le monde qui surfe depuis des décennies sur les vagues de l'ultra-libéralisme. Cela peut aussi être le début d'une chance car cela va nous amener les uns les autres à favoriser le dialogue et la réflexion, pas seulement en France, car il n'existe pas de monopole dans un monde sans cesse plus interdépendant. Je ne pense pas sur le plan de la politique politicienne, pas sur les petites questions stratégiques d'alliance ou des questions quotidiennes où nous devons bien sûr continuer d'être présents et actifs. Je pense surtout au débat d'idées sur le type de société que nous voulons construire et la manière d'aller vers cette société nouvelle, vers ce socialisme démocratique que nous voulons contribuer à construire.
Pour cela, tous les scientifiques, les sociologues, les militants syndicaux et politiques, les spécialistes des questions sociales et environnementales, nous sommes tous interpellés par ce résultat et devons approfondir nos connaissances, revoir nos théories, réapprendre afin de jeter les bases de ce projet de société que nous avons l'ambition de construire. Nous ne partons pas de rien, il y a des acquis, des textes, des travaux innombrables sur le marxisme, la philosophie qui doit nous permettre d'affûter nos connaissances aux service de notre ambition de transformer cette société toujours plus injuste que nous préparent la droite et l'extrême droite.
Pour bien tenter d'expliquer l'importance de la lutte idéologique, je vais reprendre l'analyse commencée et en cours sur la victoire idéologique de la droite en France en tentant de la mettre en perspective.
Le vainqueur Sarkozy, alors qu'il s'était déjà autoproclamé candidat président, a fait le voyage aux USA, et on l'a vu aux côtés de Bush, puis plus rien. Durant la campagne, silence Radio.
Pourtant, la campagne de Sarkozy est directement inspirée des techniques qui ont fait le succès de la droite américaine ces dernières années.D'abord, il faut savoir reconnaître des dons d'artiste à Sarkozy et aux médias serviles qui lui ont permis de réussir trois grandes performances.
  • La première: se présenter comme persécuté par le politiquement correct. Cela, il fallait le faire quand on sait qu'il a été ministre d'Etat quatre des cinq dernières années, et a présidé un parti qui disposait de la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.

  • La deuxième: se présenter comme le candidat de la rupture, de la modernité alors qu'on sait que ce qu'il a obtenu aux urnes, c'est l'appui massif des retraités.

  • La troisième: lui, l'élu de Neuilly, le porte-parole de la grande bourgeoisie, il parle pour le peuple. Aucun candidat n'a autant invoqué le peuple que lui, alors qu'il a le soutient enthousiaste du MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) et des grands patrons cotés au CAC 40.

En fait, l'imitation de l'exemple américain tient à ces trois registres principaux: d'abord se présenter comme hors du système politique, ensuite insister sur la bataille des idées, puis mener le combat pour ces idées.
Alors que l'idée dominante en France durant cette campagne était que les gens en ont assez des discours des politiciens, des idéologies, du clivage gauche-droite, etc... Nicolas Sarkozy a pris le contre-pied de ces idées, au contraire, sa perception à lui, c'est qu'il fallait créer un corpus idéologiue de droite et le faire triompher à l'issue de la campagne électorale.
Enfin, dernière technique qu'il emprunte directement à la droite américaine: la redéfinition de la lutte des classes. Et oui, il y a de la lutte des classes dans le discours de Sarkozy! Mais la ligne de clivage, la ligne de tension ne passe plus entre les petits et les gros, entre le travail et le capital, mais entre ceux qui se lèvent tôt et les assistés, c'est à dire deux fractions que nous qualifions de prolétaires.
Si l'on prend le politiquement correct, Sarkozy fait ce que Nixon a fait dans les années soixante. Il se présente comme le porte-parole d'une majorité silencieuse qui a été terrorisée par un consensus de gauche, et c'est ce qu'il déclare au Figaro le 17 avril dernier, je cite: "depuis 2002 , je me suis construit en marge d'un système qui ne voulait pas de moi comme président de l'UMP, qui recusait mes idées comme ministre de l'Intérieur et qui contestait mes propositions."
Donc Nicolas Sarkozy est le candidat rebelle qui va parler pour les rebelles qui en ont assez des politiques menées, alors qu'il est ministre d'Etat¨!
On va le suivre pour bien comprendre que son combat est avant tout idéologique. Encore dans le Figaro, le 17 avril: " Le vrai sujet de cette présidentielle, ce sont les valeurs. Derrière les apparences, tout - le travail, l'éducation, l'immigration, la sécurité - s'ordonnent autour de la crise d'identité que traverse la France. D'où ma campagne sur le sens et sur les valeurs, qui désoriente certains commentateurs, mais dont les Français ont bien compris la nouveauté: je ne mène pas un combat politique mais un combat idéologique."

Lors de son meeting à Marseille, le 19 avril dernier, il prétend, je cite: "j'ai été injurié et insulté, traîné dans la boue par tous les adeptes du politiquement correct et de la pensée unique." Et il demande au patronat présent dans la salle: "je vous demande de vous lever, d'exprimer votre sentiment de cette majorité silencieuse qui ne veut plus que la pensée unique parle en son nom." La majorité silencieuse, c'est vraiment le thème de Richard Nixon pendant la campagne de 1968 aux USA après les émeutes, après le chaos dans l'agitation des années soixante, il parle au nom de la majorité silencieuse, celle qui n'était pas dans les rues, qui était chez elle et qui a souffert. C'est la copie conforme de ces thèses qui ont conduit Sarkozy reprendre le thème de mai 68 dans les derniers jours de sa campagne.
Le douze avril à Toulouse, il précise: " si je suis élu président, tout ce que la droite républiquaine n'osait plus faire parce qu'elle avait honte d'être de droite, je le ferais." Dnc réaffirmation d'un discours de droite qui a été réduite au silence à cause d'une pseudo-dictature de la gauche!
C'est tout de même paradoxal quand on sait à quel point la droite a conduit la politique de la France ces dernières années, y compris sur des orientations très à droite. Chirac a conduit, comme premier ministre en 1966-8, des politiques ultra-libérales, sans plus aucune prétention au gaulisme.
Le travail idéologique
Le travail de rupture, le travail de construction d'un corpus idéologique pour la droite. Il est intéressant de voir que les deux candidats à avoir nommément cité Antonio Gramsci, le communiste italien, sont Le Pen et Sarkozy.
Dans un entretient au Figaro toujours, ce dernier explique: " Au fond, j'ai fait mienne l'analyse de Gramsci: le pouvoir se gagne par les idées." C'est la première fois qu'un homme de droite assume cette bataille-là.
Il poursuit dans la même interwiew: "En 2002, quinze jours après mon arrivée au ministère de l'intérieur, une certaine presse a commencé à m'attaquer sur le thème: "Sarkozy fait la guerre aux pauvres." Je me suis dit: soit je cède et je ne pourrai plus rien faire, soit j'engage la bataille idéologique, en démontrant que la sécurité est avant tout au service des plus pauvres. Depuis 2002, j'ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d'idées. Tous les soirs, je parle de l'école, en dénonçant l'héritage de 1968. Je dénonce le relativsme intellectuel, culturel, moral...Et la violence de la gauche à mon endroit vient du fait qu'elle a compris de quoi il s'agissait.
Une déclaration pour le moins explicite de son combat idéologique.
Il y a donc bel et bien eu une bataille idéologique, mais cette bataille a été menée par un seul camps, celui de la droite, et c'est ce camps qui a gagné.
Le Pen, dans son discours du premier mai, s'est pleint d'avoir été pillé par Sarkozy. Il l'a dénoncé d'avoir fait deux hold-up sur son programme et de surfer sur le triomphe des idées du Front National. Et Le Pen lui aussi de citer Gramsci: "Notre insuccès arithmétique, celui du Front National, masque une victoire idéologique évidente. C'est l'écrivain communiste italien Gramsci qui a écrit: les victoires idéologiques précédent toujours les victoires électorales..."
On assiste à une véritable révolution culturelle
Avant lui, on a entendu Rüter, le dirigeant de la Nouvelle Droite Hollandaise, qui lui aussi apprécie les idées de Gramsci, cet intellectuel communiste enterré vivant durant des années dans les prisons de Mussolini. Selon Gramsci, les révolutions ne peuvent réussir que lorsque la culture d'un pays connaît également un changement profond, lorsque "l'hégémonie culturelle" de l'élite est brisée. C'est pourquoi, il faut d'abord que se produise une "révolution culturelle", et c'est précisement le souhait de Rüter. Il faut subvertir le "consensus entre la gauche et les libéraux", consensus maintenant à la mode. Selon Rüter, ce consensus nous est imposé par le "grand capital" et organisé par l'Etat. Rüter veut que notre organisation sociale et notre façon de penser reposent désormais sur le nationalisme inspiré de la Nouvelle Droite. Voilà qui est clair.
Mais comment et pourquoi ces références à Gramsci?
Après avoir analysé la manière dont se forme une nouvelle classe dirigeante, Gramsci introduit une importante distinction - marquée avant lui par Lénine - entre "direction" et "domination", pour souligner plus clairement les différences entre l'itilisation de la force (dans la phase dite "temporaire" de dictature du prolétariat) et celle du recours à l'hégémonie culturelle pour obtenir le consentement du peuple. Cependant, cette distinction a bien sûr un sens différent pour Gramsci, qui dit que la société est "dirigée" par une nouvelle classe sociale "avant" que celle-ci n'accéde au pouvoir. La fonction des intellectuels "organiques" est la direction "intellectuelle et morale" de la société par l'éducation et l'organisation de la culture, plutôt que par les moyens traditionnels de coercition légale et physique.
Dans les dixième et onzième cahiers, qui traitent de la "philosophie" et évoquent le rôle important joué par l'intellectuel italien Benedetto Croce pendant la Première Guerre mondiale, puis sous le régime fasciste, nous trouvons la même analyse et d'autres développements importants. Le thème central en est "l'hégémonie politique" comme processus éducatif.
"Il faut - dit-il - détruire le préjugé fort répandu selon lequel la philosophie serait une chose très difficile, parce qu'elle serait l'activité intellectuelle propre d'une catégorie déterminée de savants spécialisés ou de philosophes professionnels et faiseurs de systèmes. Il faut démontrer au préalable que tous les hommes sont "philosophes" en définissant les limites et les caractères de la "philosophie spontannée" qui est celle de "tout le monde"." ... Cette philosophie est contenue dans la langue même, dans le "sens commun" et dans la religion populaire, c'est à dire "dans tout le système de croyances, de superstitions, d'opinions, de façons de voir et d'agir". Le vrai problème consiste donc à savoir non pas tant si l'on est philosophe ou non, mais plutôt s'il convient " "de participer" à une conception du monde "imposée" mécaniquement par le milieu extérieur, autrement dit par l'un des nombreux groupes sociaux dans lesquels chacun se voit automatiquement impliquer dès son entrée dans le monde conscient", ou "d'élaborer sa propre conception du monde de façon consciente et critique, et ainsi, en connexion avec ce travail que l'on doit à son propre cerveau, choisir sa propre sphère d'activité, de participer activement à la production de l'histoire du monde, d'être le guide de soi-même au lieu d'accepter passivement et lâchement que le sceau sooit mis de l'extérieur à notre propre personnalité"
Voilà en fait quelles sont les conceptions de Gramsci, qui ne sont pas exactement celles des citations faites tant par Le Pen que par Sarkozy.
La dimension très forte d'un discours idéologique chez Sarkozy conduit à une victoire qui n'est pas sur le thème: les électeurs du centre se gagnent au centre; soyons consensuels; faisons des débats; parlons-nous; aimons-nous les uns les autres.
Mais bien l'affirmation d'un corpus idéologique. Et à ce corpus de la droite s'oppose le vide du camps adverse. Et le vide face à quelque chose qui est affirmé, avec lequel on n'est pas tooujours d'accord est en définitive préféré, car on a le sentiment de savoir où il va!
Le grand triomphe de la droite américaine et de la droite anglaise depuis 25 ans est le soutient des plus privilégiés. La sociologie de Sarkozy est une celle de la droite classique qui donne effectivement les scores que l'on connaît à Neuilly (86,8%) et dans le 16e (80,8%). Et lui, Sarkozy, se permet encore de se présenter comme l'avocat du peuple, alors que les propositions économiques qu'il fait vont toutes dans le sens d'un accroissement des avantages concédés aux privilégiés.
A Clermons Ferrant, le 27 avril dernier, il explique: "Dans cette campagne, j'ai voulu m'adresser à la France exaspérée, à cette France qui souffre, à laquelle personne ne parlait plus, sauf les extrêmes, et le miracle s'est produit, le peuple a répondu, le peuple s'est levé, il a choisi et ce n'est pas conforme à la pensée unique. Maintenant. On veut le faire se rasseoir, et bien moi, je veux être le candidat du peuple, le porte-parole de ceux qui en ont assez d'être mis de côté! Je veux que vous vous leviez, levez-vous." dit-il à la salle. Quand on pense que ce discours a été tenu alors que, dans la salle, il y avait notamment: Giscard, Baro, Raffarin; on ne peut que dire bravo!
Parce que le peuple qui s'est levé, il n'était en tout cas pas au premier rang de son assistance!
Se présenter comme le représentant du peuple et utiliser le fait que des intellectuels, des journalistes tiennent toujours le même discours d'affolement anti-Bush, anti-Sarkozy pour dire: "regardez les dominants, regardez cette France Parisienne, etc...qui s'agite, parce que moi, je vais lui arracher un certain nombre de privilèges" au momment précis ou lui se prépare à lui concéder de nouveaux privilèges. C'est tout de même une performance absolue!
Une performance réalisée parce que, comme les Américains, Sarkozy a redéfini la question sociale. Comme Nixon, comme Reagan, comme Bush, il a fait passer la ligne de démarcation non plus entre les riches et les pauvres, entre les capitalistes et les travailleurs, mais entre les salariés et les assistés, entre les ouvriers et les fraudeurs.
Au premiers, aux salariés, aux pauvres, il dit avec des trémolos dans la voix: "après tout la souffrance et la dureté de la vie ne se limite pas à la France de la précarité, je vous parle d'une autre souffrance bien plus réelle qui ne doit pas être sous-estimée: celle de la France qui n'est pas dans la précarité, qui se lève tôt, qui travaille dur, qui se donne du mal pour nourrir sa famille et élever ses enfants" et aux autres, et là, le ton devient beaucoup plus dur, destiné aux assistés, ceux qui vivent d'assistance, et le terme d'assistanat a fait son apparition éclatante durant cette campagne.

Un terme repris par Ségolène, puis dimanche après la débacle par Fabius. Car, avant Sarkozy, on parlait du moins à gauche de solidarité sociale. Maintenant c'est d'assistanat, inventé par Sarkozy durant la campagne. Quand je vous parlais de vide idéologique!
Donc aux assistés Sarkozy dit: "je n'accepte pas que des personnes reçoivent le RMI et qui à la fin du mois aient autant d'argent que vous, les salariés qui se lèvent tôt le matin."
Et ça, c'est tous les discours de la droite anti-sociale qui disent: vous payez trop d'impôts, vous les ouvriers, les employés, pour financer des allocations versées à plus pauvre que vous!
En faisant une analyse de la campagne pour la présidentielle en France sur ces trois thèmes, on se rend compte que le Paria, la personne qui mène la lutte idéologique et ceux qui arrivent à redéfinir la question sociale sont une immitation parfaite de ce qu'ont réussi Bush, Reagan et Nixon aux USA.
Un discours médiatique omni-présent qui rejoint celui de ceux qui disent que la gauche doit s'allier au centre.
Il faut tout de même rappeler que c'est la stratégie menée par la gauche française entre1988 et 1993, avec pour résultat le désastre électoral de 1993. C'est aussi la stratégie d'ouverture sociale-démocrate, de renaissance du marché, de privatisation, construite par Lionel Jospin entre 1992 et 1997, avec les résultats que l'on connaît.

25 avril 2007

Pourquoi voter Ségolène Royal au second tour?

Ségolène Royal, candidate de la gauche caviar; source : http://www.cannes-solidaire.com/segolene-royal.html


Nicolas Sarkozy, champion de la bourgeoisie; source: http://www.syti.net/Sarkoscope.html




Je ne me fais pas d'illusions sur Ségolène Royal, je sais bien qu'elle manque de compétences et que son programme se réduit à presque rien. Je désapprouve sa façon individualiste et "people" de faire de la politique. Néanmoins, j'aurais voté pour elle au second tour si j'avais été français. Il est clair qu'elle ne fera rien si elle est élue, mais entre deux maux il faut choisir le moindre, et Nicolas Sarkosy est un homme dangereux, l'équivalent de Blocher, mais avec encore plus de pouvoir que lui.


S'il est élu, il va mener à l'aggravation de la crise interne et l'explosion de la violence. Il est absolument scandaleux de parler comme il le fait, et il aurait dû être poursuivi en justice pour insulte raciste pour avoir traité les jeunes des banlieues de "racailles à nettoyer au kärcher". Il dangereux et irresponsable pour un homme politique de spéculer sur les préjugés et la peur des gens pour être élu, cela mène à la rupture de la cohésion sociale et au dépérissement de la démocratie républicaine, sans résoudre aucun problème; d'ailleurs Sarkozy le sait fort bien, mais là n'est pas son but.


Et il est absolument faux de croire que le candidat de l'UMP va résoudre les problèmes d'insécurité, bien au contraire. La violence est en grande partie due à la précarité sociale, que la droite n'a aucunement l'intention de résoudre. Et les jeunes de banlieues issus de l'immigration sont d'autant plus poussés à la délinquance par le manque de perspectives économiques que par l'attitude raciste partout manifestée à leur égard, attitude raciste qui est souvent l'oeuvre de la justice et de la police. Au pays des droits de l'homme, ils sont presque ouvertement traités comme des citoyens de seconde catégorie! Et si Sarkozy est élu, lui qui publiquement les insulte, qu'elle raison auraient-ils encore des respecter un Etat désormais ouvertement contre eux?


Et comme les travailleurs français de souche seront, pour beaucoup d'entre eux hélas, amenés à approuver le discours sécuritaire et raciste de Sarkozy; la droite aura réussi un coup historique: diviser le peuple pour le rendre faible et d'autant plus facile à diriger. Divide ut regnes!. Mais la politique ultrasécuritaire de l'UMP a aussi un autre but, non point d'assurer la sécurité, ce qui, en passant, est le moindre des soucis de ces gens; mais d'instaurer un Etat policier bafouant librement les libertés démocratiques (tel que les Etats-Unis de Bush), ce qui permettra à la classe dirigeante de défendre son propre pouvoir, le prolétariat n'étant qu'un instrument de production comme un autre pour elle.


Et de l'autre main, Sarkozy continuera le démantèlement des acquis sociaux et la déréglementation de l'économie. Un Etat policier avec un capitalisme sauvage et sans sécurité sociale, un peuple divisé et une démocratie républicaine vidée de son contenu, telle est la rupture selon Nicolas Sarkozy!

05 avril 2007

Rémy Pagani au Conseil Administratif de la ville de Genève



Discours de Rémy Pagani, notre candidat au Conseil Administratif, devant l'assemblée des militants d'«A gauche toute!»:

Chères amies, chers amis, Camarades,
Je me présente aujourd’hui à votre suffrage, comme je me suis présenté hier devant l’assemblée générale de mon organisation politique solidaritéS. Lorsque nous avons formé notre liste en novembre de l’an passé, je ne désirai pas être en tête de liste de notre nouvelle formation, la 5ème place me convenait. De plus, j’ai dit que si j’étais en deuxième position, je ne solliciterais pas vos suffrages. Après les résultats de ce dimanche, chacun connaît mon score. À ce sujet, je tiens à remercier toutes les personnes présentes et celles qui m’ont fait confiance notamment au sein de AGT dans la mesure où j’ai bénéficié du score le plus important parmi les électrices et électeurs de notre formation.
Nous sommes dans une situation politique extrêmement délicate. En effet, contrairement à ce que nous croyions les effets de la politique d’austérité du gouvernement cantonal, notamment de déréglementation des services publics et d’attaque des couches populaires n’ont malheureusement pas suffisamment sensibilisé notre électorat.
Ils n’ont pas rejoint en masse le pôle de résistance que nous tentons de reconstruire à la gauche du PS. Nous avons souffert de plusieurs handicaps : le nom pas encore très connu de notre nouvelle formation, notre lenteur de réaction du fait des procédures démocratiques que nous nous sommes données, l’absence d’un magistrat sortant en tête de notre liste. Pourtant, nous devons être fier de notre résultat dans la mesure ou nous sommes passé devant les radicaux et devant le PdC et que nous avons participé au maintien d’une majorité qui se refuse encore aujourd’hui a accompagné le pillage du capital sur le travail tel que le pratique le gouvernement cantonal. Pour consolider notre jeune formation, plusieurs objectifs doivent impérativement êtres maintenus. Nous devons gagner les prochaines votations de mai et juin notamment sur la cinquième révision de l’AI et contre le bradage de l’aéroport, des TPG et des SIG. C’est un autre impératif que de former un groupe parlementaire au Conseil national pour résister à la politique de Blocher. Ces échéances sont décisives pour nous permettre, dans deux ans, de reprendre la place qui doit être la nôtre au Gand Conseil représentants des salariés auxquels nous nous associons tous les jours dans la défense de leurs conditions de vie et de travail.
L’échéance de la bataille pour le Conseil administratif doit s’inscrire complètement dans cette stratégie. C’est pourquoi si vous m’accordez votre confiance, je serai le porteur de notre projet dans ce bastion.
Au niveau municipal, nous avons élaboré longuement 13 engagements puis toute une série de propositions concrètes, je m’engage à les défendre et à les promouvoir, tout au long de la campagne, pour le Conseil Administratif et lorsque, si nous y parvenons, je siègerai au sein de ce conseil. Plus précisément et comme vous l’avez constaté, je désire poursuivre dans la voie tracée par Christian Ferrazino et André Hédiger notamment la construction de logement bon marché en ville et dans les zones périurbaines ainsi que d’engager un programme intensif de rénovation et d’entretien des logements de la Ville de Genève pour défendre les intérêts des milieux populaires.
La lutte contre toutes les exploitations me tient à cœur, c’est pourquoi je poursuivrai le travail militant que j’ai entrepris depuis de longues années d’émancipation de tous les salariés avec elles et eux et pour elle et eux. À ce sujet, je ne conçois pas qu’il soit possible d’être élu au Conseil Administratif sans qu’à chaque instant un dialogue s’instaure avec vous. Il faut être cohérent ! Si nous pensons que la reconstruction d’une organisation de résistance et de contre-proposition au néolibéralisme passe par le Conseil Administratif cela veut dire que nous devons repenser le rôle de ce bastion dans cette reconstruction et pour ce faire j’ai besoin de vous, comme notre mouvement à besoin de moi, pour tous ensemble faire de la politique un instrument de libération. Ai-je besoin de m’engager pour vous dire que je participerai régulièrement aux réunions d’A Gauche toute ! ainsi qu’à celle de solidaritéS ? Pour moi cela va de soi. J’ai été 8 années député de l’Alliance de Gauche, je n’ai presque jamais manqué une réunion de la coordination tous les lundis soir et une fois par mois de l’Alliance de Gauche à l’assemblée des délégués et aux comités de liaison.
Je mettrais les compétences qui sont les miennes : mon expérience politique et syndicale, de même que dans le social, mon activité professionnelle d’assistant social que j’ai exercée durant plus de 10 années, dans la construction et l’aménagement du territoire par le fait que j’ai été membre et président à de multiples reprises et durant 8 ans de la commission de l’aménagement et des travaux du Grand Conseil. De plus, cela fait 9 années que je participe avec d’autres membres de nos formations à la construction de logement dans le cadre d’une fondation Étatique pour les constructions de logements HBM. Enfin, j’ai été engagé durant plusieurs années sur le terrain aux Grottes. Cette expérience intensive pour la sauvegarde de ce quartier m’a donné de bonnes basses pour mon activité de députés. Je crois humblement que cet apprentissage me donne de solides appuis pour relever les défis que je me suis fixés.
Enfin comme vous le savez, je ne veux faire de l’ombre à personne, encore moins porter préjudice à notre œuvre commune de reconstruction, c’est pourquoi je me soumettrai sans aucun commentaire à votre verdict. La procédure de candidature tant à solidaritéS qu’à l’intérieur de nos organisations respectives telle qu’elle s’est déroulée ce soir me paraît conforme à notre volonté commune de faire vraiment vivre une nouvelle organisation politique démocratique à la gauche du PS. Cette coalition doit être un rempart pour la majorité de la population contre le capitalisme qui broie nos vies et celle de nos enfants, ce système salarial injuste qu’il faut combattre pour y mettre fin.

Référendum contre la LASI


Non aux économies sur le dos des plus démunis!
960 francs par mois, ce n’est pas assez pour vivre! Signez le référendum!
La majorité du Grand Conseil, appuyée par le Conseil d’Etat, vient de voter une nouvelle loi sur l’assistance publique, la Loi sur l’aide sociale individuelle (LASI), véritable instrument de régression sociale. Non seulement la LASI entérine des baisses de prestations, mais fait aussi dépendre le minimum vital de la signature d’un Contrat d’aide sociale individualisé (CASI)
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L’aide sociale est un droit!

L’aide sociale est un droit reconnu par la Constitution fédérale et les conventions internationales. Il s’agit d’une aide minimale pour ne pas se retrouver à la rue et être réduit à la mendicité pour survivre. Ce n’est donc pas une faveur! Or, le montant de l’entretien de base est dorénavant fixé par le Conseil d’Etat à 960 francs par mois pour une personne, 1469 francs pour deux, 1786 pour trois personnes. Pour vivre dignement, c’est insuffisant. Les forfaits pour l’abonnement TPG, les vêtements et le téléphone ont été supprimés. Pour obtenir 300 francs de plus, le demandeur doit atteindre des objectifs fixés dans un contrat, le CASI. Alors même que les possibilités de réinsertion offertes diminuent, les objectifs à atteindre risquent fort de se limiter à des critères subjectifs et n’être que des alibis. Le CASI institue de fait une aide sociale «au mérite» en rendant le demandeur entièrement responsable de sa situation sociale. S’il est évident qu’un suivi social est indispensable, le CASI réduit les assistants sociaux au rôle de contrôleur. On n’aide pas en humiliant et en soumettant au chantage. LASI et CASI visent en fait à réaliser des économies sur le dos des plus démunis, entre 20 et 30 millions de francs par an.

Nous sommes tous menacés

Alors que notre canton n’a jamais été aussi riche (Genève compte plus de 10 000 millionnaires), nous subissons un taux élevé de chômage. Les profits des entreprises et actionnaires explosent et pourtant des milliers de personnes ne trouvent pas de travail et sont obligées de recourir à l’assistance publique. La presse fait ses choux gras d’une poignée d’abus dans l’aide sociale. Pour ces quelques cas, on jette le discrédit sur l’ensemble des demandeurs. De nécessaires contrôles ne doivent pas entraîner une punition collective des demandeurs honnêtes qui souffrent d’être obligés de s’adresser à l’Hospice général. Les demandeurs ne sont, dans leur grande majorité, ni des abuseurs, ni des fainéants, mais des chômeurs en fin de droit ou en attente de l’AI, des jeunes sans formation, des familles monoparentales ou des travailleurs sous-payés qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Aujourd’hui, plus personne n’est à l’abri. Chaque salarié peut être licencié du jour au lendemain et se retrouver plus rapidement qu’on ne le croit à devoir solliciter l’assistance publique. Le durcissement des conditions d’octroi de l’AI et la suppression programmée des occupations temporaires pour les chômeurs vont encore gonfler le nombre des demandeurs de l’aide sociale.Qui sème la misère, récolte la colère!Elu en 2005, le Conseil d’Etat s’est engagé à ne pas baisser les prestations ni augmenter les impôts, et il prétend toujours poursuivre cette politique. Or qu’observe-t-on? Le Conseil d’Etat veut augmenter les impôts des retraités. Il a gelé les subventions aux EMS et aux hôpitaux, supprimé une partie de l’aide aux femmes divorcées et annulé la possibilité d’obtenir le subside à l’assurance maladie en cours d’année. Il remet en cause le logement social et s’attaque aux bénéficiaires de l’aide sociale. Il s’en prend aux plus faibles tandis qu’il favorise les riches qui deviennent toujours plus riches. Face à cette politique antisociale, nous résistons pour défendre nos droits! Salariés, chômeurs ou retraités, nous devons être solidaires.
Nous demandons que les bénéficiaires de l’aide sociale soient assurés de percevoir un revenu permettant de vivre dignement, dont les montants seraient inscrits dans la loi, et de bénéficier de réelles mesures d’accompagnement social et de réinsertion professionnelle.

Signez et faites signer ce référendum! Pour le télécharger, allez sur
http://www.lasi-non.org/refLASI.pdf. A renvoyer avant le 10 mai 2007 au Comité référendaire contre la LASI, case postale 5407, 1211 Genève 11