Malgré toutes les pressions, malgré tous les cris d’orfraie des européistes de toute sorte, malgré les sondages de dernière minute, le peuple britannique se sera prononcé à une majorité certes pas écrasante mais claire et avec une participation très importante pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne : le Brexit.
Cette décision souveraine du peuple britannique a soulevé une véritable hystérie dans les classes dirigeantes d’Europe, mêlant mépris de classe même pas déguisé et haine de la démocratie déclarée. Tous y sont allés de leur couplet, de l’inénarrable BHL, au pathétique Cohn-Bendit – « le peuple n’a pas toujours raison » –, en passant par l’ « analyste » (paraît-il) néo-libéral Alain Minc – « Ce référendum n'est pas la victoire des peuples sur les élites, mais des gens peu formés sur les gens éduqués ». Comme à chaque fois que le peuple est appelé à voter, et a l’outrecuidance de ne pas voter comme les eurocrates le voudraient, c’est le même cinéma révoltant. Si le peuple a voté autrement que ce que l’on voulait, c’est qu’il aurait « mal compris », qu’on lui aurait « mal expliqué », que le sujet était « trop compliqué », qu’il n’aurait pas vraiment répondu à la question posée, aurait voté de façon purement émotive et irrationnelle (euphémisme poli pour ne pas dire que le peuple est simplement stupide)…l’idée que le corps électoral puisse simplement voter en connaissance de cause l’option contraire à celle préconisée par ses dirigeants ne semble même pas effleurer les cerveaux des eurocrates. Pour ce qui concerne le peuple britannique tout particulièrement, la presse mainstream a dépeint les partisans du « leave » comme étant tous des vieux aigris, racistes, xénophobes, incultes (de nouveau masque poli du mépris de classe). Tous les citoyens jeunes, éclairés, intelligents ont eux forcément voté pour le « remain », puisque l’on ne peut être que pour l’UE…ou pour l’UE. C’est là une évidence parfaitement mathématique évidemment.
C’est le poème la Solution de Bertolt Brecht qui résume parfaitement la pensée de ces autoproclamées élites européennes :
« Le peuple, y lisait-on, a par sa faute
Perdu la confiance du gouvernement
Et ce n'est qu'en redoublant d'efforts
Qu'il peut la regagner.
Ne serait-il pas
Plus simple alors pour le gouvernement
De dissoudre le peuple
Et d'en élire un autre ? »
La réaction la plus édifiante aura été celle de Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne, et empereur autoproclamé du Saint-Empire austéritaire eurocratique, devant le parlement européen. M. Juncker a dit textuellement : « Il faut savoir que ceux qui nous observent de loin sont inquiets. J’ai vu, entendu et écouté plusieurs dirigeants d’autres planètes qui sont très inquiets parce qu’ils s’interrogent sur la voie que l’Union Européenne va poursuivre. Donc il faut rassurer et les Européens et ceux qui nous observent de plus loin ». On peut y voire la preuve du complot extraterrestre. Ou tirer de ce lapsus une conclusion plus triviale et simplement vraie : les dirigeants européens vivent réellement sur une autre planète que ceux qu’ils dirigent.
Mais admettons que les eurocrates et les éditocrates ne font que leur travail…au service de la classe dirigeante. Plus préoccupante est la réaction de tant de jeunes, britanniques ou pas, et de bien de celles et ceux qui se considèrent de gauche, parfois radicale, et profondément traumatisés par le résultats : c’est atroce, les vieux racistes aigris m’ont volé mon avenir (mais oui, c’est terrible de ne pas pouvoir se faire imposer l’austérité à perpétuité par des eurocrates non élus…pauvres chéris), l’UE c’est l’ouverture au monde, la liberté, etc., la quitter c’est le retour des barbelés, des heures les plus sombres de l’histoires, si ce n’est de la Waffen SS…Tout ce baratin absurde témoigne d’un lavage de cerveau redoutable accompli par les classes dirigeantes européennes, jusqu’à y compris celles et ceux qui devraient être les plus vigilants face à la propagande dominante. Une pétition a même fait plus de 300'000 signatures (bon, beaucoup de fausses quand même) demandant de refaire le vote parce que soi-disant il n’est pas normale qu’une telle décision soit prise sans atteindre au moins 60% de OUI ou de NON, ainsi qu’au moins 75% de participation. Une majorité qualifiée, doublée d’une participation qualifiée, dont il n’avait jamais été question auparavant, et qui est sortie tout droit du chapeau de ceux qui l’on inventé. Mais qu’importe, parce que si on est pour l’UE c’est trop pas juste que l’on puisse perdre… Les initiants de cette pétition se rendent-ils seulement compte qu’ils copient les pires méthodes anti-démocratiques des eurocrates, consistants à casser, ou à faire fi, des votes qui ne leurs plaisent pas. Soumission volontaire quand tu nous tiens…
Pour des communistes dignes de ce nom, il ne saurait y avoir d’ambiguïté quand à l’attitude à adopter face au Brexit : il convient de le saluer avec enthousiasme. Car indépendamment et au-delà de la campagne xénophobe et réactionnaire de l’UKIP et de certains tories, il s’agit avant tout d’un vote de classe (le mépris de classe des éditocrates à la solde des classes dominantes en est le signal le plus sûr), d’une sanction populaire légitime et bienvenu face à la caste des eurocrates non-élus qui prétendent imposer leur ligne néolibérale au mépris et contre la volonté des peuples, ainsi que d’un coup majeur porté à l’UE elle-même, qui, loin de l’image idyllique qu’en donne la propagande dominante, est une construction entièrement réactionnaire, une arme de guerre de la classe dirigeante contre les travailleurs, un Saint-Empire capitaliste austéritaire.
Un Saint-Empire capitaliste
Bien avant que les négociations sur le premier traité à l’origine de l’UE aient seulement été programmées, les classiques du marxisme avaient clairement compris ce que celle-ci ne pourrait que nécessairement être en régime capitaliste. A propos du projet nébuleux des « Etats-Unis d’Europe », qui séduisait jusqu’à une partie des socialistes dont les idées en matière de marxisme étaient passablement confuses, ils ont parfaitement su voir, derrière tout le brouillard pacifiste, le contenu entièrement réactionnaire. Le jugement de Lénine à cet égard est bien connu :
« Au point de vue des conditions économiques de l’impérialisme, c’est-à-dire des exportations de capitaux et du partage du monde par les puissances coloniales « avancées » et « civilisées », les Etats-Unis d’Europe sont, en régime capitaliste, ou bien impossibles, ou bien réactionnaires ».
C’est moins connu, mais Jean Jaurès a soutenu sensiblement la même position. Du reste il serait plus que profitable à ses héritiers européistes de gauche auto-proclamés d’étudier sérieusement son œuvre :
« Tant que le prolétariat international ne sera pas assez organisé pour amener l’Europe à l’état d’unité, l’Europe ne pourra être unifiée que par une sorte de césarisme monstrueux, par un saint empire capitaliste qui écraserait à la fois les fiertés nationales et les revendications prolétariennes ».
Un Saint-Empire capitaliste, un césarisme bureaucratique monstrueux, qui écrase à la fois les fiertés nationales et les revendications prolétariennes…c’est bien ce que l’UE est. C’est exactement ce qu’elle est. Et c’est tout ce qu’elle est. On ne pourrait en donner une meilleure définition. Ceux qui disent que ce n’est pas là l’idée européenne, qui fut noble, mais tout au plus une condamnable dérive ne font au mieux qu’exprimer leur nostalgie d’un « rêve européen » qui n’a jamais existé que dans leur imagination, ou dans les faux-semblants de la propagande officielle. Croire en une chimère est peut-être respectable, ce n’est en tout cas pas sérieux. Car il n’y a jamais eu d’ « idée européenne » substantiellement différente de celle qui s’incarne dans l’UE telle qu’elle est. L’UE est aujourd’hui exactement ce qu’au départ elle était sensée être. Ce n’est pas que le projet ait changé, c’est juste que sa nature réactionnaire s’est de plus en plus nettement révélée à mesure qu’il approchait de l’achèvement, si bien qu’il faut aujourd’hui être aveugle pour ne pas la voire.
Conçue comme une vaste zone de libre-échange continentale, comme un bloc réactionnaire dirigé contre le bloc socialiste par un fonctionnaire étatsunien à l’ombre du Plan Marshall ; constituée dès les touts premiers traités fondateurs comme grand marché, doublée d’une structure de technocrates non-élus, avec le but explicite d’imposer par en haut des choix politiques qu’il ne serait pas possible de faire passer au niveau des parlements nationaux, l’UE n’a jamais été autre chose que ce qu’elle ne pouvait qu’être. La philosophie fondatrice de l’UE, gravée comme telle dans le marbre des traités fondateurs sous l’impulsion des négociateurs allemands principalement est l’ordolibéralisme, dont l’idée maîtresse est que jamais les peuples n’accepteront le libéralisme économique de leur plein gré, et que donc il doit leur être imposé de force, par des instances technocratiques non-élues, de façon à soustraire le domaine économique au débat démocratique. Une idéologie particulièrement détestable au service des classes dominantes, et qui servait leurs objectifs de reprendre de force tout ce qu’ils ont dû concéder aux travailleurs au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Si ce caractère profondément réactionnaire de la construction européenne – que nombre de partis communistes d’Europe avaient du reste très bien compris et analysé dès le commencement – n’était pas alors immédiatement évident pour tout le monde, c’est que les instances technocratiques d’une structure alors embryonnaire ne disposaient avant l’instauration de la monnaie unique, l’euro, de fort peu d’instruments pour s’acquitter de leur tâche. Cela allait changer.
Désormais que les pays de la zone euro étaient dépossédés de leur souveraineté monétaire, c’est-à-dire de toute souveraineté, les eurocrates non-élus étaient pleinement en mesure de faire leur travail au service des monopoles : application imposée des « critères de convergence et de stabilité », c’est-à-dire l’austérité à perpétuité, libéralisations et privatisations à grande échelle, démantèlement des droits des travailleurs, traités de plus en plus contraignants et limitant de plus en plus toute démocratie imposés les uns à la suite des autres. Tous les rares votes populaires qui eurent lieu sur tel ou tel aspect de la construction européenne, et qui donnèrent presque invariablement le résultat contraire à celui voulu par les eurocrates, furent contournés ou bafoués d’une façon éhontée. Le NON du peuple français et néerlandais à feu la Constitution européenne fut scandaleusement contourné grâce au traité de Lisbonne. Le peuple irlandais, qui eut l’outrecuidance de voter NON au traité de Lisbonne, fut contraint de revoter (on estima en effet que le peuple avait « mal voté ») avec un chantage ignoble à l’appui. On lui promettait la catastrophe en cas d’un deuxième NON. Il se résigna à voter OUI, mais eut la catastrophe quand même. Avec la crise dite de la dette, au lieu de sanctionner les prédateurs de la finance internationale qui amenèrent des Etats au bord de la faillite, ce sont les Etats périphériques de l’UE – la Grèce, le Portugal, l’Italie, l’Irlande, l’Espagne – qui furent astreints à des plans d’austérité d’une brutalité telle qu’on pensait que seul le FMI pouvait en infliger aux pays du Tiers Monde. Le peuple grec, qui s’est élevé contre cette tyrannie, s’est vu condamné par la clique des eurocrates à une punition collective qui l’a amené au bord de la famine, afin que plus personne n’ose protester. Ce qui prétendait être une « Union » européenne s’est révélé être un Saint-Empire capitaliste tyrannique, doublé d’une exploitation néocoloniale des pays périphériques par l’Allemagne (renaissance de l’impérialisme allemand qui est tout autant une mauvaise affaire pour les travailleurs allemands, qui la payent d’une précarisation à grande échelle).
Les communistes qui se respectent se doivent de combattre cette construction réactionnaire. C’est aussi le cas pour les communistes britanniques.
Un OUI de gauche
Car, à part le OUI de droite au Brexit, le NON de droite de Cameron, le NON de gauche euroconstructif du Labour Party, a aussi existé un OUI de gauche, celui de certains syndicats qui n’ont pas plié face à la pression des directions centrales, mais aussi et surtout celui des communistes. Donnons la parole à Robert Griffiths, secrétaire général du Parti communiste britannique (CPB). Nous citons un article publié dans le Morning Star :
« L’UKIP récupère également de nombreuses voix de la classe ouvrière parce que le Parti Travailliste refuse de s’opposer à l’UE et à ses traités fondateurs, qui exposent les travailleurs et leurs communautés directement au capitalisme monopoliste et à son « marché libre ».
Les règles de l’UE autorisent les entreprises à délocaliser le capital et les emplois n’importe où en Europe et dans le monde, sans freins ni obstacles. Les subventions en faveur de la sidérurgie et des autres industries stratégiques sont interdites, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. Aucune mesure ne peut être prise contre les importations depuis le reste de l’UE.
En choisissant cette position pro-UE, le Parti Travailliste passe à coté d’une opportunité historique de prouver qu’il défend les intérêts de la classe ouvrière.
De fait, plusieurs leaders syndicaux ou travaillistes cherchent tellement à soutenir l’UE qu’ils vont jusqu’à dénigrer les conquêtes passées du mouvement travailliste. Dans leur soutien à la cause de l’UE, ils semblent attribuer à l’UE pratiquement toutes les anciennes réformes progressistes du travail.
C’est comme si toutes les luttes dans les entreprises et les campagnes de masse pour la reconnaissance des syndicats, les droits aux négociations collectives, le droit de grève, l’égalité des salaires hommes-femmes, un salaire minimum national et de meilleurs droits à la sécurité sociale, n’avaient jamais existé.
Est-ce que ce ne sont pas des gouvernements travaillistes qui ont fait voter « l’Employment Protection Act » [1975, loi sur les droits des travailleurs] le « Health and Safety at Work Act » [1974, loi sur la préservation de la santé et la sécurité au travail], le « National Minimum Wage Act » [1998, première loi définissant un salaire minimum], le Trade Union Act [1974, loi renforçant les droits syndicaux] et bien d’autres lois? A l’inverse, les traités de l’UE interdisent explicitement toute action européenne pour un renforcement de la reconnaissance syndicale, du droit de grève, ou pour un salaire minimum légal.
Plus encore, un silence extraordinaire s’est abattu sur une série de jugements de la Cour de Justice Européenne pénalisant les travailleurs et les syndicats.
Une nouvelle fois, c’est comme si n’avaient jamais existé les jugements de la Cour européenne condamnant les actions pour l’industrie, les législations régionales ou nationales pour l’égalité de traitement des travailleurs immigrés ou « détachés ». Les syndicats britanniques (TUC : Trade Union Congress) et européens, avaient plein de reproches à leur faire, … avant que la campagne du référendum commence.
Les communistes britanniques doivent rejeter la vision erronée et défaitiste suivant laquelle l’appartenance à l’UE constituerait une quelconque protection contre l’érosion des droits des travailleurs et des syndicats. L’UE n’a jamais levé le petit doigt pour protéger les travailleurs contre les lois antisyndicales, parce que sa priorité de l’UE est de favoriser le monde des affaires, l’austérité et les privatisations sur tout le continent.
Quel que soit le résultat du référendum à venir, les travailleurs et leurs syndicats, qu’ils soient de Grande-Bretagne ou des autres pays, devront continuer à compter sur leurs seules forces et leur solidarité.
D’ici là, le Parti communiste place tous ses efforts dans le « Lexit » - la campagne de gauche pour la sortie de l’UE [Left-Exit] - avec tous les socialistes et les syndicalistes qui comprennent la nécessité de s’unir dans un mouvement de gauche, anti-impérialiste opposé à l’UE.
Partager une position politique avec des nationalistes du parti conservateur ou du parti UKIP, qui condamnent les immigrés, soutiennent l’OTAN, et qui ne veulent pas remettre en cause la « Forteresse Europe » ou le caractère capitaliste monopoliste de l’UE, prête à illusion et confusion.
Pour notre part, nous insistons sur l’égalité des droits de tous les travailleurs, quelles que soient leurs nationalités. Nous nous prononçons pour la solidarité internationale contre l’UE, et pour la souveraineté populaire, contre elle, ici en Grande Bretagne. »
Il n’y a rien à rajouter en particulier. Cette position est incontestablement juste.
OUI à la démocratie (et au socialisme), NON à l’UE
Le Brexit est avant tout une défaite cinglante pour les eurocrates non-élus, et les grands monopoles pour lesquels ils travaillent, et donc une victoire pour les travailleurs et les peuples. Gageons que ces messieurs de la commission ne pourront pas briser le peuple britannique, ni bafouer effrontément son choix souverain, comme ils l’ont fait avec le peuple grec. Ils continuent bien sûr avec leurs mêmes méthodes ordolibérales tyranniques (tentative d’imposer le CETA, traité de libre-échange avec le Canada, sans consulter les parlements nationaux, sanctions décidées contre le Portugal et l’Espagne pour ne pas avoir atteint les absurdes objectifs d’austérité…), mais leurs discours – « les règles de l’UE et du néolibéralisme sont éternelles, indiscutables et intangibles ; on ne peut aller que vers plus d’Europe ; etc. » – sonne désormais indiscutablement faux.
Quelle sera la portée immédiate du Brexit ? David Cameron a annoncé sa démission prochaine, et a différé l’appel à l’article 50 du traité de Lisbonne, prévoyant le retrait unilatéral de l’UE. Essaye-t-il de se donner le temps, ou de le donner à son successeur, de ne pas mettre en application la volonté clairement exprimée du peuple britannique ? Les éditocrates et autres plumitifs à la solde du pouvoir débattent déjà de comment bafouer ce vote démocratique. Les eurocrates, Hollande et Merkel discutent bien sûr de comment renforcer encore l’intégration européenne dans un sens réactionnaire.
Toutefois, ce scénario réactionnaire est loin d’être gagné pour les élites. Même au Royaume-Uni, la sortie très à droite de l’UE que prédisait la « gôche » europhile ne se concrétise guère. Le Parti conservateur continue à se déchirer, sans pouvoir surmonter ses propres contradictions. L’UKIP a pour le moins le triomphe modeste. Robert Griffiths voit même une possibilité d’issue progressiste : « La première priorité des communistes, des socialistes et des syndicalistes, devrait être d’infliger le 23 juin une défaite populaire au premier ministre James Cameron, à George Osborne [Chancelier de l’Echiquier, Ministre de l’Economie], à la CBI [Confederation of British Industry, l’équivalent du MEDEF], à l’IoD [Institute of Directors regroupant 34500 patrons], au FMI, au Pentagone et à l’OTAN.
Cela éclaircirait la voie à la chute du pouvoir conservateur, divisé, et à l’élection anticipée d’un gouvernement travailliste, libre d’appliquer une politique de gauche progressiste. » C’est là une hypothèse optimiste. Se réalisera-t-elle ? L’avenir nous le dira.
Mais l’essentiel n’est pas là. La défaite cinglante que les classes dirigeantes d’Europe viennent de subir affaiblit ces classes dirigeantes et leur appareil de domination qu’est l’UE. Cette défaite ouvre de nouvelles opportunités de lutte, pour briser enfin la chape de plomb du Saint-Empire euro-austéritaire, préalable nécessaire pour rompre avec le pouvoir des monopoles et ouvrir la voie d’un autre avenir, le socialisme.