09 mai 2017

Oui (critique) à la loi sur l’énergie

Le Parti du Travail appelle clairement et sans réserves à voter Oui à la loi fédérale sur l’énergie, mise en votations le 21 mai prochain. Cela dans la mesure où il s’agit d’un pas dans la bonne direction. En effet, l’objectif de la nouvelle loi est que d’ici 2050 la totalité de la consommation énergétique de la Suisse soit couverte par des énergies renouvelables. Pour atteindre cet objectif, trois axes sont prévus. Premièrement, l’augmentation de l’efficacité énergétique (mesures d’assainissement des bâtiments, réduction des émissions de CO2 sur les voitures importées, remplacement des technologies obsolètes dans l’industrie, réduction de la consommation électrique des appareils). Deuxièmement, le développement des énergies renouvelables (encouragements financiers à la commercialisation, aux investissements et moyens attribués à la rétribution à prix coûtant pour les énergies renouvelables ; amélioration des condition-cadres juridiques avec des objectifs de réduction du CO2). Troisièmement, une sortie à terme du nucléaire (interdiction de construire de nouvelles centrales, arrêt progressif des 5 centrales existantes).

Il s’agit d’un objectif à la fois réaliste et nécessaire. Réaliste, car les énergies renouvelables sont désormais devenues, avec le développement scientifique et technologique, tout aussi efficaces, voire plus, que les énergies fossiles et le nucléaire. Nécessaire, car il est plus qu’urgent de sortir du modèle actuel du tout aux énergies fossiles, polluant, dévastateur pour l’environnement. Il est vital d’en changer du tout au tout, si on veut que simplement notre espèce continue à exister et que notre planète reste pour nous vivable. Nécessaire, car il est plus que temps de sortir du nucléaire. La campagne des opposants (UDC, certains PLR) est absolument mensongère et grotesque, et trahit leur absolue cécité politique. Même Donald Trump n’aurait pu faire aussi caricatural.

S’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, c’est pourtant un petit pas, malgré l’objectif ambitieux affiché. Un pas absolument insuffisant. Car la nouvelle loi ne prévoit pas de véritables investissements des collectivités publiques, et compte sur des mécanismes de marché pour atteindre ses objectifs. Selon nous, entre l’environnement et le capitalisme, la majorité des chambres fédérales choisit le capitalisme, et lui seul. Car il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir de capitalisme vert. Mu par sa seule exigence d’accumulation, le capitalisme est toujours et nécessairement destructeur de l’environnement. Ainsi que Marx l’avait écrit : « la production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur ». Pour atteindre un modèle économique réellement soutenable sur le long terme, il est en vérité nécessaire de rompre avec le capitalisme. Seule une société socialiste pourra être véritablement « verte ».


Mais tout pas dans la bonne direction, fût-il limité, mérite d’être soutenu.

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