17 mai 2018

Quelques hypothèses sur l’avenir d’Ensemble à Gauche…

Bien qu’Ensemble à Gauche ait franchi cette fois le quorum, ce fut avec un score plus bas qu’en 2013, et avec moins d’un point au-dessus des 7%. Par ailleurs, trois autres listes qui s’étaient présentées ont été estampillées comme étant de gauche radicale par les médias (même si aucune des trois ne s’est réclamé de ce positionnement). Ces éléments, et quelques autres, ont contribué à alimenter quelques vagues spéculations sur l’avenir d’Ensemble à Gauche, et de ses partis membres, dont bien sûr le Parti du Travail. Je pense notamment à un article du Courrier, signé Christiane Pasteur et daté du 20 avril 2018, évoquant des hypothèses de « recomposition de la gauche de la gauche », voire de « Big Bang de la gauche radicale ».

En ma qualité de président du Parti du Travail je me devais de répondre à ses spéculations, afin d’y mettre un terme. Quelques faits élémentaires doivent en effet être rappelés. Ensemble à Gauche n’est en effet pas un parti, fût-ce en devenir, mais une alliance entre partis existants, qui gardent leurs différences politiques et idéologiques, et leur entière souveraineté.

La campagne électorale s’étant passée dans de particulièrement bonnes conditions et ayant été particulièrement unitaire, cette unité a pu sans doute créer l’illusion qu’Ensemble à Gauche ne formerait plus qu’un seul parti, au prix d’un oubli de l’existence des partis qui précisément la composent. Les médias ont bien souvent, par facilité sans doute, joué ce jeu de considérer Ensemble à Gauche comme une entité unique. Mais ce n’est précisément pas le cas, et il conviendrait, aux représentants des médias notamment, de ne pas l’oublier.

Le Parti du Travail, pour ce qui le concerne, demeure précisément un parti (pour être plus précis, une section cantonale d’un parti national, le Parti Suisse du Travail, actif dans 9 cantons, et qui vient récemment de se doter d’une organisation de jeunesse nationale – Jeunes POP/ Jeunesse communiste suisse), qui existe depuis 1943 à Genève, qui a une longue et glorieuse histoire de luttes aux côtés des travailleurs et des classes populaires, pour le progrès social et démocratique, pour le socialisme, qui s’inscrit dans une tradition, celle du Mouvement communiste international, à laquelle il entend rester fidèle, et qui par dessus tout entend rester le parti qu’il est, parti qui demeure indispensable et irremplaçable pour le combat auquel nous croyons.


Il est en particulier hors de question pour nous d’envisager toute dissolution dans quelque regroupement indéfini que ce soit, qui, au nom d’un postmoderne et fantomatique verbiage sur la nouveauté, ferait l’impasse sur l’histoire, et sous ses couverts de modernité ne serait qu’une vague réédition de la vielle social-démocratie d’avant 1914, avec son « unité » et sa juxtaposition incohérente de courants et de tendances ; forme d’organisation politique définitivement faillie et dépassée par l’histoire. L’ « unité » ne saurait être tout, ce qui est essentiel pour une force politique est sa cohérence, sa consistance politique et idéologique. Alors, unité (dans le respect des forces existantes) oui, dissolution, non.

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