Bien
qu’Ensemble à Gauche ait franchi cette fois le quorum, ce fut avec un score
plus bas qu’en 2013, et avec moins d’un point au-dessus des 7%. Par ailleurs,
trois autres listes qui s’étaient présentées ont été estampillées comme étant
de gauche radicale par les médias (même si aucune des trois ne s’est réclamé de
ce positionnement). Ces éléments, et quelques autres, ont contribué à alimenter
quelques vagues spéculations sur l’avenir d’Ensemble à Gauche, et de ses partis
membres, dont bien sûr le Parti du Travail. Je pense notamment à un article du
Courrier, signé Christiane Pasteur et daté du 20 avril 2018, évoquant des
hypothèses de « recomposition de la gauche de la gauche », voire de
« Big Bang de la gauche radicale ».
En
ma qualité de président du Parti du Travail je me devais de répondre à ses
spéculations, afin d’y mettre un terme. Quelques faits élémentaires doivent en
effet être rappelés. Ensemble à Gauche n’est en effet pas un parti, fût-ce en
devenir, mais une alliance entre partis existants, qui gardent leurs
différences politiques et idéologiques, et leur entière souveraineté.
La
campagne électorale s’étant passée dans de particulièrement bonnes conditions
et ayant été particulièrement unitaire, cette unité a pu sans doute créer
l’illusion qu’Ensemble à Gauche ne formerait plus qu’un seul parti, au prix
d’un oubli de l’existence des partis qui précisément la composent. Les médias
ont bien souvent, par facilité sans doute, joué ce jeu de considérer Ensemble à
Gauche comme une entité unique. Mais ce n’est précisément pas le cas, et il
conviendrait, aux représentants des médias notamment, de ne pas l’oublier.
Le
Parti du Travail, pour ce qui le concerne, demeure précisément un parti (pour
être plus précis, une section cantonale d’un parti national, le Parti Suisse du
Travail, actif dans 9 cantons, et qui vient récemment de se doter d’une
organisation de jeunesse nationale – Jeunes POP/ Jeunesse communiste suisse),
qui existe depuis 1943 à Genève, qui a une longue et glorieuse histoire de
luttes aux côtés des travailleurs et des classes populaires, pour le progrès
social et démocratique, pour le socialisme, qui s’inscrit dans une tradition,
celle du Mouvement communiste international, à laquelle il entend rester fidèle,
et qui par dessus tout entend rester le parti qu’il est, parti qui demeure
indispensable et irremplaçable pour le combat auquel nous croyons.
Il
est en particulier hors de question pour nous d’envisager toute dissolution
dans quelque regroupement indéfini que ce soit, qui, au nom d’un postmoderne et
fantomatique verbiage sur la nouveauté, ferait l’impasse sur l’histoire, et
sous ses couverts de modernité ne serait qu’une vague réédition de la vielle
social-démocratie d’avant 1914, avec son « unité » et sa
juxtaposition incohérente de courants et de tendances ; forme
d’organisation politique définitivement faillie et dépassée par l’histoire.
L’ « unité » ne saurait être tout, ce qui est essentiel pour une
force politique est sa cohérence, sa consistance politique et idéologique.
Alors, unité (dans le respect des forces existantes) oui, dissolution, non.
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