Tract du PdT pour les votations nationales du 26.09.10, rédigé par mes soins
Le 26 septembre, non au démantèlement de la LACI !Le 16 mars 2010, l’Assemblée fédérale votait la 4ème révision de la LACI (loi sur l’assurance chômage et insolvabilité), un texte d’inspiration violemment patronale et antisociale. Cette révision constitue une baisse des prestations aussi énorme que scandaleuse, avec quasiment aucune contrepartie. Cette révision est surtout une attaque frontale contre les jeunes travailleurs, dont elle réduit les droits d’une façon aussi injuste qu’arbitraire. Aussi un front de résistance s’est-il rapidement constitué contre cette régression sociale, rassemblant les partis politiques de gauche, les syndicats et les associations progressistes. Le Parti Suisse du Travail s’est beaucoup impliqué dans cette lutte, tant dans le Comité national contre le démantèlement de la LACI que dans la rue. Sachant que les opposants à cette régression n’auront aucune peine à récolter les 50'000 signatures nécessaires pour le référendum, le Conseil fédéral a avant même le dépôt des signatures fixé la date de la votation à ce 26 septembre 2010 pour réduire la durée de la campagne pour les opposants, qui effectivement on récolté plus de 150'000 signatures, et pour que les étudiants, qui sont parmi les principales victimes de la révisions, votent tout de suite dès le début des cours, sans que les syndicats étudiants aient pu faire campagne. Le 26 septembre, un NON s’impose face à cette inacceptable régression sociale !
Le démantèlement en chiffres
Pour continuer de toucher 400 jours d’indemnités, il faudra avoir cotisé 18 mois, contre 12 aujourd’hui. 12 mois de cotisations ne donneront plus le droit qu’à 260 jours d’indemnités.
Le démantèlement en chiffres
Pour continuer de toucher 400 jours d’indemnités, il faudra avoir cotisé 18 mois, contre 12 aujourd’hui. 12 mois de cotisations ne donneront plus le droit qu’à 260 jours d’indemnités.
Ceux qui n’auront pas pu cotiser suffisamment (interruption de carrière, maladie, sortie de formation,…) n’auront plus le droit qu’à 90 jours d’indemnités.
Les jeunes de moins de 25 ans n’auront plus le droit qu’à 200 jours d’indemnités contre 400 aujourd’hui, tout à fait arbitrairement, pour le seul tort d’avoir moins de 25 ans. Les étudiants en fin de formation n’auront plus le droit qu’à 90 jours d’indemnisations, contre 260 aujourd’hui.
Les jeunes de moins de 30 ans seront contraints d’accepter un travail sans aucun rapport avec leur formation, de fait n’importe quel travail et à n’importe quel salaire.
Les assurés de plus de 55 ans devront avoir cotisé 24 mois au lieu de 18 aujourd’hui pour continuer à pouvoir toucher 520 indemnités (ou 640 dès 61 an)
Le délai d’attente sans indemnisation passera de 5 jours aujourd’hui à 10, 15 ou 20 selon le revenu.
Les cantons connaissant un fort taux de chômage ne pourront plus demander 120 jours d’indemnités supplémentaires (comme c’est le cas à Genève aujourd’hui).
Les revenus de programmes d’emplois publics ne seront plus considérés comme périodes de cotisation.
Les cotisations seront augmentées de 2% aujourd’hui à 2,2%, ou à 2,5% si la révision est refusée par le peuple.
1% de solidarité sera prélevé temporairement sur les hauts salaires entre 126'000,- et 315'000,-. Actuellement, pour le calcul des cotisations, les salaires sont plafonnés à 126'000,- ce qui signifie que ceux qui gagnent plus que cette somme ne payent la cotisation de 2% que sur cette part de 126'000,-, le reste du salaire n’étant simplement pas compté, et ceux aussi riches soient-ils. Avec la révision, les hauts-revenus paieraient en plus 1% dit de solidarité sur la tranche de leur salaire entre 126'000,- et 315'000,-, soit toujours une part ridiculement faible de leur démesuré revenu.
Cette révision est inacceptable, les arguments de la droite ne sont que démagogie !
Après le camouflet reçu lorsque les trois quarts des électeurs suisses ont dit NON au vol des rentes du deuxième pilier, les organisations patronales et leurs représentants politiques que sont les partis de droite mettent toutes leurs forces dans la campagne pour essayer de faire passer le démantèlement de la LACI. Les politiciens bourgeois prétendent se soucier de la dette de l’assurance chômage, mais ils parlent beaucoup moins de l’origine de cette dette, dont ils sont entièrement responsables. En effet, en 2004 la majorité bourgeoise de l’Assemblée fédérale décidait de baisser les cotisations pour la LACI de 3% à 2%, soit disant parce que les dettes des années 90 avaient été épongées et que le taux de chômage n’augmenterait plus jamais. Aujourd’hui que le capitalisme entre dans une crise systémique, que le chômage augmente et ne va faire qu’augmenter et que donc l’assurance chômage devient plus indispensable que jamais pour les travailleurs laissés sans emploi, et en particulier pour les jeunes qui sont particulièrement touchés par le chômage. Mais la droite se refuse à augmenter les cotisations, arguant que le pouvoir d’achat de la population baisserait. Au lieu de cela elle préfère continuer son offensive de démantèlement social, qui est une véritable entreprise de guerre contre les travailleurs, contre la majorité de la population de ce pays ; elle démantèle une assurance indispensable pour tous, et s’attaque de façon tout à fait arbitraire et injuste de ce pays. L’argumentation de la droite qui en gros se résume à : « il est indispensable de réduire les prestations pour continuer à toucher des bonnes prestations (sic !), et de toute façon les chômeurs, et en particulier les jeunes, ne sont que des profiteurs qui n’ont qu’à chercher du travail au lieu de demander le chômage », n’est que démagogie sans nom. Le discours méritocratique comme quoi les jeunes qui sont motivés n’ont pas de peine à trouver un emploi est tout simplement contraire à la vérité, le chômage existe objectivement, et il est difficile de trouver un emploi, en particulier pour les jeunes sans grande expérience professionnelle, ainsi qu’après la cinquantaine.
Non seulement cette révision n’est pas nécessaire, mais elle n’est tout simplement pas justifiable. La Confédération n’a eu aucun problème pour offrir un cadeau de 60 milliards à l’UBS, elle n’a pas hésité une seconde pour sauver les profits des spéculateurs, les vrais et richissimes profiteurs de la finance, avec l’argent public. Ces calculs d’épiciers pour économiser sur le dos des chômeurs, de ceux qui sont mis à la rue, victimes de licenciements économiques, pour que les spéculateurs aidés sans contrepartie avec l’argent public s’enrichissent toujours plus est tout simplement révoltant. Or l’argent pour financer l’assurance chômage existe, il suffirait pour cela de déplafonner les salaires et de faire payer les riches sur la totalité de leur salaire et pas sur la seule tranche de 126'000, qui correspond à un salaire de représentant de la classe moyenne. La droite s’y refuse en prétendant que la cotisation pour la LACI deviendrait alors un impôt déguisé. Mais en quoi cela serait-il injuste ? Car la véritable injustice, proprement scandaleuse, n’est-elle pas dans le privilège quasi-féodal accordé aux multimillionnaires de ne payer qu’une infime part de leur immense salaire, proportionnellement bien moindre que ceux qui gagnent beaucoup moins qu’eux, ce qui au fond constitue un impôt dégressif ? Ce serait tout de même le minimum, que tout le monde cotise, si ce n’est à taux progressif, du moins au même taux !
Enfin, si les politiciens de droite peuvent tenter de faire croire que ce qui les préoccupe est la dette de l’assurance-chômage, il est clair que les associations patronales ne sont pas du tout intéressées par le bien commun, leur seule préoccupation étant le profit de leurs membres. Si elles s’engagent tant dans la campagne pour la 4ème révision de la LACI, c’est parce que le démantèlement de cette assurance sociale sert leurs intérêts, aux détriments des intérêts des travailleurs : il permettra d’accroître la concurrence entre travailleurs, pour finalement baisser les salaires pour tous. En effet, bénéficier d’une assurance-chômage de qualité rend l’armée de réserve du capital que sont les chômeurs moins démunis et vulnérables face au patronat, moins contraints d’accepter n’importe quel emploi avec n’importe quel salaire pour survivre. Ainsi, l’assurance-chômage permet aux travailleurs de s’organiser plus facilement afin de lutter pour leurs droits et ainsi améliorer leurs conditions de vie. La droite à la solde du patronat veut justement démanteler cette précieuse assurance afin de rendre les travailleurs plus vulnérables face au capital, dans le but de baisser les salaires et détériorer les conditions de travail pour augmenter encore les profits d’une toute petite élite. L’obligation, tout à fait arbitraire, pour les jeunes de moins de trente ans d’accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire vise à les mettre en concurrence avec les travailleurs plus âgés, afin de baisser les salaires pour tous.
Pour toutes ces raisons, le Parti du Travail vous appelle à voter NON à la 4ème révision de la LACI !