29 juin 2015

Le 18 octobre prochain, faire entendre une autre voix sous la coupole



Tous les partis représentés aux chambres fédérales soutiennent, à quelques nuances près, le maintien de l’ordre établi et du système capitaliste, et ne diffèrent en réalité que dans les modalités de sa gestion qu’ils proposent. La droite, largement majoritaire, totalement aux ordres des grandes entreprises et des assurances qui en paient les élus – la quasi-totalité des élus de droite aux chambres fédérales siège dans plusieurs conseils d’administration de grandes entreprises, de caisses d’assurance-maladie, etc. – profite de sa position de force pour mener une politique au service exclusif d’une toute petite minorité et au détriment des intérêts les plus fondamentaux d’une large majorité de la population : baisses d’impôts successives pour les plus riches et les grandes entreprises, libéralisation et privatisation, et démantèlement social pour tous les autres. Les effets de cette politique ne manquent pas de se faire sentir : de plus en plus de gens tombent dans la précarité, ce alors que l’argent ne manque pas, et que seul Singapour présente une répartition plus inégale de la fortune sur notre planète. Pendant ce temps, le Parti socialiste, embourbé qu’il est dans sa politique de collaboration gouvernementale avec la droite, et les Verts ont des votes pour le moins à géométrie variable, préfèrent quand au fond la politique du compromis avec l’adversaire de classe à la lutte, et n’ont ni la capacité ni la volonté d’incarner une véritable alternative au service des travailleurs de ce pays.

Cette alternative, seul le Parti Suisse du Travail peut véritablement l’incarner, c’est dans ce but qu’il fut fondé en 1944. Pour relever ce défi, nous présenterons des listes aux prochaines élections fédérales fixées au 18 octobre prochain dans sept cantons – Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Berne, Zürich et Tessin – sous notre propre nom, ou dans le cadre d’une alliance avec d’autres forces. A Genève, Ensemble à Gauche présentera une liste principale au Conseil national, assortie d’une liste jeunes et d’une liste internationale sous-apparentées, ainsi que d’une liste pour le premier tour de l’élection du Conseil aux Etats. Seuls des candidats du Parti du Travail et de solidaritéS y figureront, les autres composantes d’Ensemble à Gauche ayant fait le choix de ne pas participer  à cette élection.

Il y a cette fois-ci des chances bien réelles de décrocher un siège dans plusieurs cantons, voire d’en faire les cinq nécessaires pour former un groupe parlementaire. Certes, pourrait-on se dire, quelques sièges sur les deux cent que compte le Conseil national ne feront pas vraiment la différence. Certes, mais c’est le début d’une contre-offensive. Nous comptons utiliser cette présence politique aux chambres fédérales pour y mener une lutte politique différente de celle que fait le Parti socialiste, une lutte de classe sans concessions, et donner ainsi un appui indispensable pour fédérer les luttes au niveau fédéral contre les politiques antipopulaires de la droite et pour un meilleur avenir. Ainsi que l’a dit Lénine dans le Discours sur le parlementarisme, en 1920 : « Ce n’est qu’en faisant partie du parlement bourgeois que l’on peut, partant des conditions historiques données, lutter contre la société bourgeois… Aux conditions qui déterminent la ligne politique de toutes les classes de la société contemporaine vous substituerez votre propre volonté révolutionnaire ».


Nos éventuels élus au Conseil national s’engagent à mener une lutte sans concession contre toute régression sociale, qu’elle soit impulsée ouvertement par la droite ou par des personnes soi-disant de gauche, comme le conseiller fédéral « socialiste » Berset, pour une meilleure réparation des richesses, pour le progrès social, pour la défense des droits démocratiques et contre la dérive sécuritaire qui nous amène aux portes d’une dictature déclarée, contre les traités de libre-échange dont le seul but est de donner les pleins pouvoirs aux multinationales et de réduire toute démocratie à néant ; et au-delà de ça d’utiliser notre présence politique au Conseil national pour montrer à tous que les contradictions de plus en plus profondes du capitalisme ne peuvent être résolues dans le cadre du capitalisme même et que leurs solution nécessite une rupture radicale et profonde, pour construire la lutte pour cette nécessaire rupture avec l’ordre établi, oppressif et injuste : le socialisme.