L’oligarque Petro Porochenko a donc
été élu président de l’Ukraine, au terme d’un scrutin se déroulant en pleine
guerre civile et massivement boycottée par les électeurs du Sud-Est du pays.
C’est donc cela la triste issue de l’Euromaïdan ce mouvement qui se voulait
démocratique, mais qui était noyauté par les fascistes, qui voulait en finir
avec le pouvoir des oligarques et la corruption et qui se clôt par l’élection
d’un oligarque à la magistrature suprême après que d’autres oligarques aient
été nommés gouverneurs de régions. Le nouveau président a d’ores et déjà le ferme
appui des Etats-Unis et de l’Union européenne, ses sponsors.
Pendant ce temps, le gouvernement
intérimaire illégitime issu du coup d’Etat qui a renversé Ianoukovitch continue
une opération de guerre criminelle contre les insurgés des régions de Lougansk
et de Donetsk, dépêchant contre ces régions rebelles l’armée régulière, la
milice néo-nazie Secteur droit et la Garde nationale, où sont massivement
enrôlés les fascistes des divers groupuscules d’extrême-droite de Maïdan, et
n’hésitant pas à tirer sur les civils et à bombarder à coups de mortier des
hôpitaux, des écoles et des quartiers d’habitation. L’opération de guerre a
déjà fait des centaines de morts et des milliers de déplacés.
La propagande gouvernementale
ukrainienne, reprise sans aucun esprit critique par les médias bourgeois
occidentaux, présente les insurgés du Sud-Est de l’Ukraine comme des
séparatistes, des terroristes et par dessus tout des marionnettes de Moscou.
Naturellement, l’histoire est un peu différente.
La révolte dans les régions du
Sud-Est de l’Ukraine est partie de la protestation contre la fascisation du
pays – le gouvernement illégitime formé après le coup d’Etat comprend des
ministres issus du parti néo-nazi Svoboda, laisse les groupuscules néo-nazis
semer impunément la terreur dans le pays, a voulu interdire la langue russe,
qui est pourtant la langue maternelle de la moitié de la population du pays, et
réhabilite les nationalistes ukrainiens qui ont combattu du côté des nazis
durant la deuxième guerre mondiale – et d’une protestation sociale contre la
hausse de 50% des tarifs du gaz et de la baisse des retraites décidées par le
nouveau gouvernement. Il s’agit d’un authentique mouvement populaire
anti-fasciste, qui s’est affiché pro-russe car il espérait le soutien de la Russie,
mais qui n’est guère soutenu dans les faits par celle-ci et qui en tout cas
n’est pas contrôlé par le Kremlin. Le gouvernement illégitime de Kiev ayant
refusé de discuter de leur proposition légitime d’une fédéralisation du pays,
les insurgés n’eurent d’autre choix que d’organiser des référendums pour
l’autodétermination de leurs régions. Ces référendums ne furent certes pas
organisés de façon tout à fait régulière – mais comment l’auraient-ils pu
l’être dans les conditions de début de guerre civile ? – il est néanmoins
clair que la majorité des habitant des régions de Lougansk et de Donetsk se
sont exprimés pour l’indépendance. Et maintenant, au lieu de négocier avec les
Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, le gouvernement putschiste de
Kiev préfère mener une guerre sanglante et criminelle contre son propre peuple.
Et pendant ce temps, une demande
d’interdiction du Parti communiste d’Ukraine (KPU), déposée par le président ad
intérim Tourtchinov, est pendante devant la justice ukrainienne et c’est un
procureur néo-nazi qui est chargé de l’instruire.
L’interdiction du Parti communiste
est le premier pas vers l’instauration d’un régime fasciste, et la politique de
guerre contre son propre peuple est une politique criminelle caractéristique d’un
gouvernement fasciste. Le Parti du Travail exige l’arrêt de l’opération
punitive menée par le gouvernement putschiste de Kiev et soutient le KPU qui
doit lutter dans des conditions de plus en plus difficiles pour les seules
solutions répondant effectivement aux intérêts et aspirations légitimes du
peuples ukrainiens : la fédéralisation du pays, l’arrêt du démantèlement
social, la nationalisation des biens des oligarques et le socialisme.