Tous
les partis représentés aux chambres fédérales soutiennent, à quelques nuances
près, le maintien de l’ordre établi et du système capitaliste, et ne diffèrent
en réalité que dans les modalités de sa gestion qu’ils proposent. La droite,
largement majoritaire, totalement aux ordres des grandes entreprises et des
assurances qui en paient les élus – la quasi-totalité des élus de droite aux
chambres fédérales siège dans plusieurs conseils d’administration de grandes
entreprises, de caisses d’assurance-maladie, etc. – profite de sa position
de force pour mener une politique au service exclusif d’une toute petite
minorité et au détriment des intérêts les plus fondamentaux d’une large
majorité de la population : baisses d’impôts successives pour les plus
riches et les grandes entreprises, libéralisation et privatisation, et
démantèlement social pour tous les autres. Les effets de cette politique ne
manquent pas de se faire sentir : de plus en plus de gens tombent dans la
précarité, ce alors que l’argent ne manque pas, et que seul Singapour présente
une répartition plus inégale de la fortune sur notre planète. Pendant ce temps,
le Parti socialiste, embourbé qu’il est dans sa politique de collaboration
gouvernementale avec la droite, et les Verts ont des votes pour le moins à
géométrie variable, préfèrent quand au fond la politique du compromis avec
l’adversaire de classe à la lutte, et n’ont ni la capacité ni la volonté
d’incarner une véritable alternative au service des travailleurs de ce pays.
Cette
alternative, seul le Parti Suisse du Travail peut véritablement l’incarner,
c’est dans ce but qu’il fut fondé en 1944. Pour relever ce défi, nous
présenterons des listes aux prochaines élections fédérales fixées au 18 octobre
prochain dans sept cantons – Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Berne, Zürich
et Tessin – sous notre propre nom, ou dans le cadre d’une alliance avec
d’autres forces. A Genève, Ensemble à Gauche présentera une liste principale au
Conseil national, assortie d’une liste jeunes et d’une liste internationale
sous-apparentées, ainsi que d’une liste pour le premier tour de l’élection du
Conseil aux Etats. Seuls des candidats du Parti du Travail et de solidaritéS y
figureront, les autres composantes d’Ensemble à Gauche ayant fait le choix de
ne pas participer à cette élection.
Il
y a cette fois-ci des chances bien réelles de décrocher un siège dans plusieurs
cantons, voire d’en faire les cinq nécessaires pour former un groupe parlementaire.
Certes, pourrait-on se dire, quelques sièges sur les deux cent que compte le
Conseil national ne feront pas vraiment la différence. Certes, mais c’est le
début d’une contre-offensive. Nous comptons utiliser cette présence politique
aux chambres fédérales pour y mener une lutte politique différente de celle que
fait le Parti socialiste, une lutte de classe sans concessions, et donner ainsi
un appui indispensable pour fédérer les luttes au niveau fédéral contre les
politiques antipopulaires de la droite et pour un meilleur avenir. Ainsi que
l’a dit Lénine dans le Discours sur
le parlementarisme, en 1920 : « Ce n’est qu’en faisant partie du
parlement bourgeois que l’on peut, partant des conditions historiques données,
lutter contre la société bourgeois… Aux conditions qui déterminent la ligne
politique de toutes les classes de la société contemporaine vous substituerez
votre propre volonté révolutionnaire ».
Nos
éventuels élus au Conseil national s’engagent à mener une lutte sans concession
contre toute régression sociale, qu’elle soit impulsée ouvertement par la
droite ou par des personnes soi-disant de gauche, comme le conseiller fédéral
« socialiste » Berset, pour une meilleure réparation des richesses,
pour le progrès social, pour la défense des droits démocratiques et contre la
dérive sécuritaire qui nous amène aux portes d’une dictature déclarée, contre
les traités de libre-échange dont le seul but est de donner les pleins pouvoirs
aux multinationales et de réduire toute démocratie à néant ; et au-delà de
ça d’utiliser notre présence politique au Conseil national pour montrer à tous
que les contradictions de plus en plus profondes du capitalisme ne peuvent être
résolues dans le cadre du capitalisme même et que leurs solution nécessite une
rupture radicale et profonde, pour construire la lutte pour cette nécessaire
rupture avec l’ordre établi, oppressif et injuste : le socialisme.
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