Cette
année, c’est déjà la 8ème édition de la Fête des peuples sans
frontières qu’organise le Parti du Travail, du vendredi 3 au samedi 5 juillet,
dans le préau de l’école du Mail, une édition placée sous le triple signe de
l’héritage, de l’internationalisme et de l’avenir, et du lien indissoluble qui
les unit. Car si nous oublions, si nous négligeons notre héritage, notre
héritage de pensée et de luttes que nos prédécesseurs nous ont légués, si nous
nous limitons à l’ici et au maintenant le plus étroit, ou bien si nous cédons à
l’utopie illusoire de tout réinventer en faisant table rase du passé, l’on se
condamne au mieux à réinventer l’eau tiède, et au pire à tourner en rond ou
bien à céder à toutes les modes, de ne produire qu’une nouveauté purement
marketing. Or il en faut bien plus pour tenir tête à l’ennemi de classe et à
son écrasante hégémonie idéologique. Ainsi que le disait Thomas Sankara,
« En ces temps de tempête, nous ne pouvons pas laisser à nos seuls ennemis
d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée et de la créativité ».
Et
cette pensée et cette créativité, on ne peut pas les avoir si on ne se fonde
pas aussi sur une connaissance approfondie de notre propre héritage, qu’il ne
s’agit certes pas de simplement conserver, à la façon d’un antiquaire, ou en
révérer une image figée – ce serait là le trahir – mais dont il convient de
tirer l’inspiration et les enseignements utiles pour les luttes à venir. C’est
aussi cela le but de la Fête des peuples.
Cette
année, il sera même doublement atteint, puisque nous aurons deux thèmes
principaux, avec les deux invités d’honneur que cela implique, ce qui n’était
pas tout à fait prévu au départ – mais peu importe, les choses se passent
rarement exactement telles qu’on les prévoit. Deux thèmes donc, qui évoquent le
tout début, un peu avant même, de la grande vague révolutionnaire qui commence
avec la Révolution d’octobre, et sa toute fin, dans les années 80, peu avant la
tragique liquidation du socialisme dans la plupart des pays qui l’avaient
édifié, en passant par son sommet le plus glorieux, la Grande Victoire de
1945.
Le
tout début donc, il y cent ans, en 1915, en pleine Première Guerre mondiale,
les socialistes qui refusaient cette boucherie impérialistes et la trahison de
leurs chefs qui avaient conclu les Unions sacrées avec la bourgeoisie, se
réunissaient dans le village de Zimmerwald, dans le canton de Berne, pour une
conférence internationale à ce sujet et qui allait signer le début d’une
nécessaire rupture de tous les militants restés fidèles à leurs principes avec
une Deuxième internationale définitivement et totalement faillie, et jeter les
bases de ce qui serait le Komintern, le début aussi de notre propre histoire.
En 1945 bien sûr, le drapeau rouge était hissé sur le Reichstag, signifiant la
défaite totale de la barbarie nazie et le triomphe de l’URSS qui avait supporté
le plus gros de l’effort de guerre pour vaincre les hordes hitlériennes, et
ouvrit ainsi une étape glorieuse de luttes de libération nationale et pour le
socialisme. De 1983 à 1987 enfin, une des révolutions les plus tardives du XXème
siècle, celle qui eut lieu au Burkina Faso sous l’impulsion de Thomas Sankara,
remporta des succès remarquables, mais fut assassinée, de même que son leader,
par les agents de l’impérialisme. Une révolution tardive certes, mais en tout
cas pas la dernière, car contrairement à ce que la propagande bourgeoise peut
prétendre, la lutte des peuples pour le socialisme n’a jamais cessé et ne
cessera jamais, jusqu’à la victoire finale.
Pour
en parler, comme invités d’honneur, le Parti communiste de la Fédération de
Russie, l’héritier le plus direct et le plus légitime du PCUS, du Parti de
Lénine, dont même la trahison de Gorbatchev et de son équipe ne pourra jamais
ternir la gloire éternelle, et le Centre Europe Tiers Monde, organisation
anti-impérialiste qui a, parmi nombre de publications intéressantes, réédité
des discours de révolutionnaires africains, y compris de Sankara. Sans oublier
les nombreuses autres organisations qui apportent une contribution précieuse à
notre fête.
Puisse
la 8ème édition de la Fête des peuples être mémorable !
Alexander Eniline
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