Pour annoncer le 1er mai de 1895,
la 5ème édition de la Journée revendicative internationale des
travailleuses et travailleurs, la proclamation suivante était placardée dans
les rues de Genève :
« Le
premier mai s’approche.
Cette date doit
parler au coeur de la classe ouvrière et travailleuse tout entière.
Elle doit
penser que, ce jour-là, le premier mai , les ouvriers du monde entier se lèvent
pour réclamer des améliorations qui, appliquées, seront celles de tous.
L’oeuvre de
tous ne doit et ne peut être faite par quelques-uns ; il faut que chacun
se lève pour l’accomplir.
La classe
ouvrière et travailleuse doit savoir, par expérience, qu’elle n’a jamais rien
obtenu et n’obtiendra jamais rien si elle ne le réclame hautement.
Le premier mai
est le jour où toutes ses revendications, toutes ses réclamations, doivent
faire énergiquement entre leurs voix.
Les
manifestations précédentes du premier mai ont déjà obtenu un résultat :
elles ont forcé nos Chambres fédérales à discuter la réduction des heures de
travail, l’organisation de bourses de travail, des lois protégeant les
ouvriers.
Voilà c qui a
déjà été obtenu par la manifestation du premier mai.
Il ne faut pas
abandonner une oeuvre si bien commencée.
Que chacun de
nos camarades ouvriers, travailleurs de toute nature, s’apprête à faire son
devoir le premier mai, qu’il pousse tous ceux qui l’entourent à le faire
également.
Tous débout,
dans la classe des travailleurs, tous debout, le premier mai, pour défendre les
intérêts de tous.
La Commission
d’Organisation
Programme
Rendez-vous à 1 heure précise, Grand Quai , en face du Jardin Anglais - Départ du cortège à 1heure et demie, arrivée à Carouge à 3 heures.
Monteurs de Boîtes
Sculpteurs et Mouleurs
Mouleurs en fer
Brasseurs
Cordonniers
Tailleurs d’habits
Maçons
Marchinistes
Mécaniciens
Ebénistes
Charpentiers
Carrossiers
Teinturiers et dégraisseurs
Société du Grütli
Société Allemande
Parti ouvrier socialiste »
Sculpteurs et Mouleurs
Mouleurs en fer
Brasseurs
Cordonniers
Tailleurs d’habits
Maçons
Marchinistes
Mécaniciens
Ebénistes
Charpentiers
Carrossiers
Teinturiers et dégraisseurs
Société du Grütli
Société Allemande
Parti ouvrier socialiste »
Les
organisations représentatives des travailleurs – partis et syndicats – ne sont
aujourd’hui plus les mêmes que celles de 1895, mais le sens même du 1er
mai, sa raison d’être, n’est en rien différent de celui qui fut le sien il y a
plus d’un siècle. Comme le dit si bien la proclamation de 1895 « Le
premier mai est le jour où toutes ses revendications, toutes ses réclamations,
doivent faire énergiquement entre leurs voix », car « La classe
ouvrière et travailleuse doit savoir, par expérience, qu’elle n’a jamais rien
obtenu et n’obtiendra jamais rien si elle ne le réclame hautement ».
Il était
important de rappeler de nos jours ce sens du 1er mai comme journée
de lutte, unitaire et collective de la classe ouvrière, des travailleurs, pour
leurs revendications, pour le progrès social (rappel si essentiel à notre
époque, où l’individualisme néolibéral a fait tant de mal), d’inscrire notre
action d’aujourd’hui dans la longue et glorieuse tradition du mouvement
ouvrier, qui, s’il n’a pas réussi à ce jour à renverser sur la majeure partie
du globe l’oppression capitaliste, et a subi de douloureux échecs, n’en a pas
moin été la seule force qui a pu rendre notre monde quelque peu plus humain et
plus vivable (notre pays et notre canton également).
Cette année, le 1er
mai a pour thème mis en exergue la lutte contre la précarité, pour l’égalité
salariale et pour un salaire minimum ; plus précisément pour l’initiative
« 23,- c’est un minimum », lancée par la CGAS, avec le soutien des
partis de gauche. C’est un combat que le Parti du Travail considère comme
hautement prioritaire, et soutient avec détermination. Il faut en effet savoir
que beaucoup trop de travailleuses et travailleurs (en fait, une majorité nette
de travailleuses) ne gagnent qu’un salaire trop bas pour vivre, même en
travaillant à plein temps. D’après le rapport du Conseil d’Etat sur la pauvreté
à Genève, 30'000 salariés touchent moins de 4'000.- par mois dans notre canton,
et la moitié en touche même moins de 3'500,-. 18% des bénéficiaires de
l’Hospice Général en fait travail, mais n’arrivent pas à subvenir à leurs
besoins avec leurs salaires de misère, et sont condamnés à devoir recourir à
l’aide sociale, avec toutes les humiliations que le processus implique.
Ces chiffres sont inadmissibles, puisque c’est le travail qui produit toute
richesse. Il est intolérable que des travailleuses et des travailleurs ne
gagnent pas même l’équivalent de la valeur de leur force de travail en 40
heures par semaines, pour que quelques exploiteurs puissent s’enrichir sans
vergogne sur leur dos. Pour interdire cette forme d’exploitation
particulièrement intolérable, il n’est que grand temps d’imposer un salaire
minimum. C’est désormais le cas dans le canton de Neuchâtel. Ce doit l’être
aussi à Genève.
Le Parti du Travail vous souhaite un bon 1er mai, résolument
combatif !
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