22 février 2019

Deux occasions manquées d’un réel progrès social



Le 10 février 2019, le peuple genevois devait se prononcer sur les deux initiatives que le Parti du Travail avait lancées et déposées avec les seules forces de ses militants, l'initiative pour le remboursement des soins dentaires et celle pour une caisse maladie publique, avec respectivement 18'000 et 14'000 signatures. Malheureusement, nos deux initiatives ont été refusées par les citoyens, même si près de 45% d’entre eux se sont tout de même prononcés pour le OUI. Ce sont hélas deux occasions perdues d'un progrès social indispensable, d’une réponse juste à une véritable urgence sociale.

Remboursement des soins dentaires

Notre initiative avait pour but d’instaurer une assurance publique et obligatoire pour le remboursement des soins dentaires, financée selon le modèle éprouvé et juste socialement de l’AVS. Rien à voire donc avec le système frauduleux de la LAMAL, avec ses caisses privées et ses primes qui augmentent chaque année. Cela aurait permis à toutes et tous de pouvoir enfin se soigner les dents. Aujourd’hui, près d’un genevois sur cinq est obligé d’y renoncer pour des raisons financières, ou alors se ruine pour pouvoir payer les tarifs complètement surévalués des dentistes.

Malheureusement, nous avons dû faire face à une campagne massive, avec des moyens très nettement supérieurs aux nôtres, de nos adversaires, mêlant l'appel à l'égoïsme le plus primaire et des fake news flagrantes. L'association des médecins dentistes en particulier a mis les gros moyens, et une bonne dose de mauvaise foi, pour défendre ses intérêts financiers les plus étroits, au détriment de celui de leurs patients. L'égoïsme corporatiste a hélas triomphé sur une revendication de justice sociale. Nous constatons aussi que nos adversaires ont critiqué notre projet, tout en prétendant être conscients du problème...sans rien proposer du tout, si ce n'est le maintien du statu quo. Il n'y a aucune raison d'attendre quoi que ce soit d'eux. Au moins, il est clair qui défend les gens modestes, et qui ne défend que les privilèges de quelques uns.

Caisse maladie publique

Bien qu'elle n'eût pas constitué une solution miracle, une caisse maladie publique telle que nous la proposions aurait été au moins une solution immédiatement applicable pour traiter le grave problème qu'est le système de la LAMAL, qui devient de plus en plus insoutenable, des primes qui atteignent des montants scandaleux, des abus flagrants des caisses privées. Il faudra du temps désormais pour qu'une nouvelle solution émerge. Autant de temps de perdu, pour un problème qui restera entier, et qu'il faudrait pourtant traiter d'urgence.

Nous constatons qu'aucun groupe présent au Grand Conseil n'a soutenu notre initiative, et que seuls quelques petits partis se sont prononcés en sa faveur, ainsi que les syndicats et plusieurs associations. Il y a une évidence déconnexion entre l'élite politique de ce canton et une bonne moitié de sa population, et ses problèmes vitalement urgents. Les partis qui ont combattu notre initiative, ou ne l'ont pas soutenue, ont objectivement soutenu les caisses privées, et portent une lourde responsabilité dans la poursuite d'une situation insoutenable pour les classes populaires. Nous constatons aussi que, si presque personne n'a défendu publiquement le système actuel, de solution alternative à la nôtre, il n'en ont proposé aucune, si ce n'est d'attendre que quelque chose se fasse au niveau fédéral. Or la colère populaire contre les caisses privées, l'exigence d'un système plus transparent et social, est réel et massif. Le statu quo n'est pas tenable, et il est urgent d'en finir avec le système de la LAMAL et ses caisses privées. Les gens ne doivent pas oublier qui a lutté pour réellement faire quelque chose, et qui s’est opposé à tout changement réel, ce contentant d'une démagogie qui n'engage à rien.

La lutte ne fait que commencer


Notre Parti, malgré ses moyens modestes, a été le seul à porter deux solutions réalistes et socialement justes à un problème majeur. Nous invitons la population à en tirer les conséquences qui s'imposent. Quant à nous, nous continuerons notre combat avec détermination, pour les intérêts légitimes des classes populaires, pour le progrès social. Nous continuerons notamment à nous battre pour un système de santé entièrement public et social, qui soit au service de toutes et tous, plutôt que d’enrichir une poignée d’assureurs.

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