Le
10 février 2019, le peuple genevois devait se prononcer sur les deux
initiatives que le Parti du Travail avait lancées et déposées avec les seules
forces de ses militants, l'initiative pour le remboursement des soins dentaires
et celle pour une caisse maladie publique, avec respectivement 18'000 et 14'000
signatures. Malheureusement, nos deux initiatives ont été refusées par les
citoyens, même si près de 45% d’entre eux se sont tout de même prononcés pour
le OUI. Ce sont hélas deux occasions perdues d'un progrès social indispensable,
d’une réponse juste à une véritable urgence sociale.
Remboursement des soins
dentaires
Notre
initiative avait pour but d’instaurer une assurance publique et obligatoire
pour le remboursement des soins dentaires, financée selon le modèle éprouvé et
juste socialement de l’AVS. Rien à voire donc avec le système frauduleux de la
LAMAL, avec ses caisses privées et ses primes qui augmentent chaque année. Cela
aurait permis à toutes et tous de pouvoir enfin se soigner les dents. Aujourd’hui,
près d’un genevois sur cinq est obligé d’y renoncer pour des raisons
financières, ou alors se ruine pour pouvoir payer les tarifs complètement
surévalués des dentistes.
Malheureusement,
nous avons dû faire face à une campagne massive, avec des moyens très nettement
supérieurs aux nôtres, de nos adversaires, mêlant l'appel à l'égoïsme le plus
primaire et des fake news flagrantes. L'association des médecins dentistes en
particulier a mis les gros moyens, et une bonne dose de mauvaise foi, pour défendre
ses intérêts financiers les plus étroits, au détriment de celui de leurs
patients. L'égoïsme corporatiste a hélas triomphé sur une revendication de
justice sociale. Nous constatons aussi que nos adversaires ont critiqué notre
projet, tout en prétendant être conscients du problème...sans rien proposer du
tout, si ce n'est le maintien du statu quo. Il n'y a aucune raison d'attendre
quoi que ce soit d'eux. Au moins, il est clair qui défend les gens modestes, et
qui ne défend que les privilèges de quelques uns.
Caisse maladie publique
Bien
qu'elle n'eût pas constitué une solution miracle, une caisse maladie publique
telle que nous la proposions aurait été au moins une solution immédiatement
applicable pour traiter le grave problème qu'est le système de la LAMAL, qui
devient de plus en plus insoutenable, des primes qui atteignent des montants
scandaleux, des abus flagrants des caisses privées. Il faudra du temps
désormais pour qu'une nouvelle solution émerge. Autant de temps de perdu, pour
un problème qui restera entier, et qu'il faudrait pourtant traiter d'urgence.
Nous
constatons qu'aucun groupe présent au Grand Conseil n'a soutenu notre
initiative, et que seuls quelques petits partis se sont prononcés en sa faveur,
ainsi que les syndicats et plusieurs associations. Il y a une évidence
déconnexion entre l'élite politique de ce canton et une bonne moitié de sa
population, et ses problèmes vitalement urgents. Les partis qui ont combattu
notre initiative, ou ne l'ont pas soutenue, ont objectivement soutenu les
caisses privées, et portent une lourde responsabilité dans la poursuite d'une
situation insoutenable pour les classes populaires. Nous constatons aussi que,
si presque personne n'a défendu publiquement le système actuel, de solution
alternative à la nôtre, il n'en ont proposé aucune, si ce n'est d'attendre que
quelque chose se fasse au niveau fédéral. Or la colère populaire contre les
caisses privées, l'exigence d'un système plus transparent et social, est réel
et massif. Le statu quo n'est pas tenable, et il est urgent d'en finir avec le
système de la LAMAL et ses caisses privées. Les gens ne doivent pas oublier qui
a lutté pour réellement faire quelque chose, et qui s’est opposé à tout
changement réel, ce contentant d'une démagogie qui n'engage à rien.
La lutte ne fait que
commencer
Notre Parti, malgré ses
moyens modestes, a été le seul à porter deux solutions réalistes et socialement
justes à un problème majeur. Nous invitons la population à en tirer les
conséquences qui s'imposent. Quant à nous, nous continuerons notre combat avec
détermination, pour les intérêts légitimes des classes populaires, pour le
progrès social. Nous continuerons notamment à nous battre pour un système de
santé entièrement public et social, qui soit au service de toutes et tous,
plutôt que d’enrichir une poignée d’assureurs.
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