Une assertion qui mettra tout le monde ou
presque d’accord : certaines choses ne peuvent simplement plus durer. Le
système de la LAMAL s’est révélé un vrai scandale. Comme on pouvait s’y
attendre, il n’a apporté aucun des avantages présumés du marché, mais tous ses
inconvénients. Les primes atteignent aujourd’hui des sommets, insoutenables
pour les classes populaires et moyennes. Presque personne n’affirme plus que
cette hausse est proportionnelle à celle des coûts de la santé. De fait, les
caisses privées ont touché 800 millions de francs en 2018, tandis que
l’excédent de leurs réserves dépasse déjà les 2 milliards de francs. Cela n’empêche
pourtant pas les primes de continuer à augmenter ; et le scandale des
primes payées en trop par les assurés de plusieurs cantons n’y a rien changé.
Et, parallèlement à cela, les lacunes du catalogue de la LAMAL et le système
des franchises fait que trop de gens doivent renoncer à des soins, pourtant
indispensables : près de 14% à Genève.
Le Parti du Travail a estimé que cela ne
pouvait plus durer, et qu’il était urgent de faire quelque chose. L’idéal
aurait bien sûr été d’agir au niveau fédéral, de changer le système vicié en
son principe de la LAMAL. Malheureusement, il est peu probable qu’une solution
s’impose au niveau fédéral dans un avenir très proche. La gravité de la
situation ne permet pas d’attendre. Mais il est vrai aussi que, dans l’histoire
de notre pays, le progrès social – comme les congés payés, ou l’assurance
maternité – a souvent commencé au niveau des cantons, avant d’être généralisés
à toute la Suisse.
C’est pourquoi nous avons lancé une
initiative populaire cantonale, que plus de 14'000 citoyens ont signé, et sur
laquelle le peuple sera appelé à se prononcer le 10 février prochain :
l’initiative pour une caisse maladie et accidents genevoise publique à but
social. Il ne s’agirait certes pas de La solution miracle – nous en sommes bien
conscients – mais un pas en avant réel, dans les limites de ce que le droit
fédéral autorise, pour mettre fin à des abus criants, et amorcer un virage vers
un système de santé 100% public et social, au service de toutes et tous, et non
des profits de quelques uns.
Bien qu’elle devrait fonctionner dans la
limites des contraintes de la LAMAL et en concurrence avec les caisses privées,
une caisse publique telle que nous la préconisons aurait pour avantage décisif
d’être entièrement transparente, contrôlée démocratiquement et au service
exclusif de ses assurés. Toutes les pratiques opaques, pour ne pas dire plus,
des assureurs privés, seraient exclues. N’ayant besoin ni de publicité, ni de
salaires mirobolants, ni de frais de lobbying, elle pourrait prélever des
primes moins chères. Et surtout, notre initiative est une occasion décisive
d’enfin dire stop aux assureurs privés et à leurs abus, d’amorcer enfin un
changement de système. Il n’est que grand temps.
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