10 novembre 2019

Elections fédérales du 20 octobre 2019 : des avancées encourageantes, mais pour un changement limité



Les élections fédérales sont passées. Le Conseil national a été élu (les deuxièmes tours pour le Conseil des Etats n’ont pas encore eu lieu au moment où nous écrivons ces lignes). Il faut en faire le bilan. On a beaucoup analysé un peu partout ces résultats : recul (notable, mais pas catastrophique non plus) de l’UDC, recul plus léger du PLR et du PDC, tassement du PS, vague verte (mais aussi vert’libérale), parlement plus féminin et plus jeune…Tous ces faits constituent incontestablement des avancées réelles et des signaux encourageants.

Il ne faudrait pourtant pas leur faire dire plus que ce qu’ils signifient vraiment. Un fait reste malheureusement incontestable. Le nouveau parlement ne se distingue pas substantiellement du précédent, et il ne faut pas en attendre une politique fondamentalement différente. Certes le PLR et l’UDC perdent leur majorité absolue. Mais pour que la majorité ne fût plus de droite, il eût fallu que le PDC et les Vert’libéraux soient de gauche. Malgré leur avancée, les Verts demeurent fortement minoritaires. Et il eût fallu aussi, pour qu’il y ait un vrai changement, que le PSS adopte une autre ligne stratégique que celle des compromis pourris façon Christian Levrat.

Denis de la Reussille brillamment réélu

Le Parti Suisse du Travail (PST-POP) maintient sa représentation aux chambres fédérales : avec Denis de la Reussille, brillamment réélu, il sera représenté au Conseil national pour quatre années supplémentaires. Le Parti peut remercier ses camarades à Neuchâtel, qui ont défendu le siège du POP avec une campagne électorale engagée. Avec 14,31 pour cent, le parti est parvenu à un très bon résultat dans le le canton. Le résultat est remarquable au Locle, ville natale de Denis de la Reussille, où le parti est clairement la force la plus forte avec 32 %. À La Chaux-de-Fonds, le POP, avec 25,8 %, occupe la première place des électeurs. C’est malheureusement le seul succès vraiment significatif dont nous puissions nous targuer. Le seul autre siège conquis à la gauche radicale l’a été à Genève.

Résultats à Genève

A Genève, la gauche remporte la moitié de la députation genevoise au Conseil national. Certes, en grande partie grâce à l’apparentement, mais la progression en suffrages absolus est tout de même réelle. Le MCG atteint à peine un peu plus de 5%. Ce parti est visiblement sur la pente descendante, en déliquescence progressive. Ce n’est en tout cas pas une mauvaise nouvelle. Le MCG n’est depuis un moment plus en mesure de détourner les classes populaires de leurs intérêts propres par sa démagogie xénophobe. C’est une opportunité pour notre Parti, qui est un parti de classe authentique, si nous sommes capables de nous en saisir. Les Vert’libéraux décrochent pour la première fois un siège, après des années d’incapacité à émerger. Si cette tendance se confirme, elle signifierait une recomposition à droite.

Un siège échoit aux cinq listes Ensemble à Gauche sous-apparentées. Il est revenu à la liste principale de solidaritéS et du DAL. Malheureusement, suite à une magouille dont les stratèges de solidaritéS ont le secret, Jocelyne Haller, élue, s’est désistée. Le siège revient finalement à Mme. Prezioso-Batou, deuxième vient-en-suite. Il s’agit d’une manipulation flagrante du jeu électoral (la démocratie suisse voulant que le peuple choisisse ses députés, les personnes et pas seulement les partis), qui a provoqué un tollé justifié dans l’opinion, et que nous ne pouvons que désapprouver, tant elle n’amènera pas de la crédibilité à la politique et à la gauche radicale.


Quant à notre Parti, il a obtenu un résultat modeste, après une bonne campagne sur le terrain, avec des moyens financiers très limités. Mais il s’agissait, pour les cinq listes Ensemble à Gauche, précisément de listes Ensemble à Gauche, toutes sous-apparentées, et pour trois d’entre elles n’affichant pas du tout leur composition en terme de composantes. Ces résultats ne sont pas transposables à un autre contexte. L’électorat n’était pas prêt cette fois à un changement radical que nous proposions, et l’a fait savoir. Pourtant, un tel changement radical est aujourd’hui nécessaire et urgent. Les experts du GIEC eux-mêmes disent que pour faire face au réchauffement climatique, un changement de système est requis. Nous savons que le seul système qui peut remplacer le capitalisme est le socialisme. Les Verts, manquant d’un ancrage de classe, d’une perspective révolutionnaire et d’une pensée marxiste, ne peuvent en réalité porter cette perspective. C’est plus que jamais le devoir de notre Parti.

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