Les élections fédérales sont
passées. Le Conseil national a été élu (les deuxièmes tours pour le Conseil des
Etats n’ont pas encore eu lieu au moment où nous écrivons ces lignes). Il faut
en faire le bilan. On a beaucoup analysé un peu partout ces résultats :
recul (notable, mais pas catastrophique non plus) de l’UDC, recul plus léger du
PLR et du PDC, tassement du PS, vague verte (mais aussi vert’libérale),
parlement plus féminin et plus jeune…Tous ces faits constituent
incontestablement des avancées réelles et des signaux encourageants.
Il ne faudrait pourtant pas
leur faire dire plus que ce qu’ils signifient vraiment. Un fait reste
malheureusement incontestable. Le nouveau parlement ne se distingue pas
substantiellement du précédent, et il ne faut pas en attendre une politique
fondamentalement différente. Certes le PLR et l’UDC perdent leur majorité
absolue. Mais pour que la majorité ne fût plus de droite, il eût fallu que le
PDC et les Vert’libéraux soient de gauche. Malgré leur avancée, les Verts demeurent
fortement minoritaires. Et il eût fallu aussi, pour qu’il y ait un vrai
changement, que le PSS adopte une autre ligne stratégique que celle des
compromis pourris façon Christian Levrat.
Denis de la Reussille brillamment réélu
Le Parti Suisse du Travail (PST-POP) maintient
sa représentation aux chambres fédérales : avec Denis de la Reussille, brillamment
réélu, il sera représenté au Conseil national pour quatre années
supplémentaires. Le Parti peut remercier ses camarades à Neuchâtel, qui ont
défendu le siège du POP avec une campagne électorale engagée. Avec 14,31 pour
cent, le parti est parvenu à un très bon résultat dans le le canton. Le
résultat est remarquable au Locle, ville natale de Denis de la Reussille, où le
parti est clairement la force la plus forte avec 32 %. À La
Chaux-de-Fonds, le POP, avec 25,8 %, occupe la première place des
électeurs. C’est malheureusement le seul succès
vraiment significatif dont nous puissions nous targuer. Le seul autre siège
conquis à la gauche radicale l’a été à Genève.
Résultats à Genève
A Genève, la gauche remporte
la moitié de la députation genevoise au Conseil national. Certes, en grande
partie grâce à l’apparentement, mais la progression en suffrages absolus est
tout de même réelle. Le MCG atteint à peine un peu plus de 5%. Ce parti est
visiblement sur la pente descendante, en déliquescence progressive. Ce n’est en
tout cas pas une mauvaise nouvelle. Le MCG n’est depuis un moment plus en
mesure de détourner les classes populaires de leurs intérêts propres par sa
démagogie xénophobe. C’est une opportunité pour notre Parti, qui est un parti
de classe authentique, si nous sommes capables de nous en saisir. Les
Vert’libéraux décrochent pour la première fois un siège, après des années
d’incapacité à émerger. Si cette tendance se confirme, elle signifierait une
recomposition à droite.
Un siège échoit aux cinq
listes Ensemble à Gauche sous-apparentées. Il est revenu à la liste principale
de solidaritéS et du DAL. Malheureusement, suite à une magouille dont les
stratèges de solidaritéS ont le secret, Jocelyne Haller, élue, s’est désistée.
Le siège revient finalement à Mme. Prezioso-Batou, deuxième vient-en-suite. Il
s’agit d’une manipulation flagrante du jeu électoral (la démocratie suisse
voulant que le peuple choisisse ses députés, les personnes et pas seulement les
partis), qui a provoqué un tollé justifié dans l’opinion, et que nous ne
pouvons que désapprouver, tant elle n’amènera pas de la crédibilité à la
politique et à la gauche radicale.
Quant à notre Parti, il a
obtenu un résultat modeste, après une bonne campagne sur le terrain, avec des
moyens financiers très limités. Mais il s’agissait, pour les cinq listes
Ensemble à Gauche, précisément de listes Ensemble à Gauche, toutes
sous-apparentées, et pour trois d’entre elles n’affichant pas du tout leur
composition en terme de composantes. Ces résultats ne sont pas transposables à
un autre contexte. L’électorat n’était pas prêt cette fois à un changement
radical que nous proposions, et l’a fait savoir. Pourtant, un tel changement
radical est aujourd’hui nécessaire et urgent. Les experts du GIEC eux-mêmes
disent que pour faire face au réchauffement climatique, un changement de
système est requis. Nous savons que le seul système qui peut remplacer le
capitalisme est le socialisme. Les Verts, manquant d’un ancrage de classe,
d’une perspective révolutionnaire et d’une pensée marxiste, ne peuvent en
réalité porter cette perspective. C’est plus que jamais le devoir de notre
Parti.
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