Il s’agit d’une modification
de la Constitution de la République et canton de Genève, visant à introduire à
l’article 187 un nouvel alinéa ayant la teneur suivante :
« L’Etat
prend des mesures afin de réduire les risques liés à l’utilisation de produits
phytosanitaires. Il encourage le développement de méthodes alternatives
permettant d’en limiter l’usage, notamment par un soutien économique et
technique ».
Par « produits
phytosanitaires », il font entendre les herbicides, fongicides et
insecticides, qui ont certes permis d’améliorer les rendements agricoles, mais
dont l’usage au-delà de toute raison, s’inscrivant dans le cadre d’une
agriculture intensive capitaliste, conduit à des conséquences néfastes, surtout
lorsqu’il s’agit de produits chimiques : destruction de la biodiversité,
stérilisation des sols et dégâts sur la santé humaine.
La loi constitutionnelle sur
laquelle nous votons vient de plusieurs réécritures d’un projet du PDC, déposé
quelques semaines avant les dernières élections cantonales. A l’époque, le PDC
proposait d’interdire l’importation, la vente et l’usage de ses produits dans
un cadre non professionnel, ainsi que de prendre les mesures pour en
restreindre nettement l’usage dans un cadre professionnel. Ce serait notamment
à l’Etat de déterminer la liste des produits à interdire. Ce projet avait
bénéficié d’une bonne couverture médiatique. Le PDC en tira l’avantage de pouvoir
afficher un engagement écologiste apparemment sérieux.
Il s’agissait en
l’occurrence d’un très bon projet, que nous aurions soutenu pleinement. Le
Parti du Travail milite en effet pour l’interdiction du glyphosate et pour la
limitation drastique de l’usage des produits phytosanitaires. Une agriculture
paysanne, locale et biologique peut en réalité mieux nourrir l’humanité, avec
des produits de bien meilleure qualité et des rendements tout aussi bons que
l’agro-alimentaire capitaliste. Elle est simplement moins rentable d’un point
de vieux financier.
Malheureusement, le PDC a
cédé aux pressions du PLR et des milieux économiques, et a drastiquement
édulcoré son projet, prétextant un problème de compatibilité avec le droit
supérieur. Le texte de loi sur lequel nous allons voter est au final très peu
contraignant, et n’apporter que peu de choses en plus de ce que l’Etat fait
déjà. On ne peut que regretter que le PDC ait manqué de courage politique. La
vraie bataille sera lors du vote sur l’initiative fédérale pour l’interdiction
des pesticides de synthèse. Nous appelons malgré tout à voter OUI, parce qu’il
s’agit d’un petit pas en avant
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