10 novembre 2019

Pour une limitation drastique des produits phytosanitaires à Genève – un pas en avant, mais très insuffisant

Il s’agit d’une modification de la Constitution de la République et canton de Genève, visant à introduire à l’article 187 un nouvel alinéa ayant la teneur suivante :

« L’Etat prend des mesures afin de réduire les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires. Il encourage le développement de méthodes alternatives permettant d’en limiter l’usage, notamment par un soutien économique et technique ».

Par « produits phytosanitaires », il font entendre les herbicides, fongicides et insecticides, qui ont certes permis d’améliorer les rendements agricoles, mais dont l’usage au-delà de toute raison, s’inscrivant dans le cadre d’une agriculture intensive capitaliste, conduit à des conséquences néfastes, surtout lorsqu’il s’agit de produits chimiques : destruction de la biodiversité, stérilisation des sols et dégâts sur la santé humaine.

La loi constitutionnelle sur laquelle nous votons vient de plusieurs réécritures d’un projet du PDC, déposé quelques semaines avant les dernières élections cantonales. A l’époque, le PDC proposait d’interdire l’importation, la vente et l’usage de ses produits dans un cadre non professionnel, ainsi que de prendre les mesures pour en restreindre nettement l’usage dans un cadre professionnel. Ce serait notamment à l’Etat de déterminer la liste des produits à interdire. Ce projet avait bénéficié d’une bonne couverture médiatique. Le PDC en tira l’avantage de pouvoir afficher un engagement écologiste apparemment sérieux.

Il s’agissait en l’occurrence d’un très bon projet, que nous aurions soutenu pleinement. Le Parti du Travail milite en effet pour l’interdiction du glyphosate et pour la limitation drastique de l’usage des produits phytosanitaires. Une agriculture paysanne, locale et biologique peut en réalité mieux nourrir l’humanité, avec des produits de bien meilleure qualité et des rendements tout aussi bons que l’agro-alimentaire capitaliste. Elle est simplement moins rentable d’un point de vieux financier.


Malheureusement, le PDC a cédé aux pressions du PLR et des milieux économiques, et a drastiquement édulcoré son projet, prétextant un problème de compatibilité avec le droit supérieur. Le texte de loi sur lequel nous allons voter est au final très peu contraignant, et n’apporter que peu de choses en plus de ce que l’Etat fait déjà. On ne peut que regretter que le PDC ait manqué de courage politique. La vraie bataille sera lors du vote sur l’initiative fédérale pour l’interdiction des pesticides de synthèse. Nous appelons malgré tout à voter OUI, parce qu’il s’agit d’un petit pas en avant

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