23 décembre 2020

De la « liberté » libérale

 

L’inénarrable officine de propagande néolibérale Avenir Suisse, qui essaye de se faire passer pour un « laboratoires d’idées », a publié dernièrement un « indice de liberté » comparé des cantons suisses (en comptant également le Liechtenstein). Ce selon 33 indicateurs (17 consacrés aux libertés économiques, et 16 aux libertés civiques), et d’après les statistiques de 2019 (les mesures de lutte contre le Covid-19 ne sont donc pas pris en compte). La principauté du Liechtenstein y apparaît comme le territoire le plus libre de Suisse, et le canton de Genève comme arrivant en tout dernier. Il est intéressant de voir selon quels critères les auteurs de cette étude ont établi ce classement, pour mieux se rappeler de ce que les néolibéraux entendent par « liberté ».

 

Genève serait le canton le moins libre de Suisse…parce qu’il y aurait trop de fonctionnaires, une dette trop élevée, et des impôts trop lourds (pour les riches). Le Liechtenstein, par contre, serait un paradis libéral, parce qu’il présente les caractéristiques opposées naturellement, mais aussi parce qu’il a une politique en matière de protection contre la fumée passive plus laxiste qu’en Suisse, et parce qu’un permis de construire peut y être obtenu plus facilement. Par ailleurs, mais ça, Avenir Suisse n’en parle pas, le prince du Liechtenstein est le dernier « vrai » seigneur féodal d’Europe, ayant le pouvoir de nommer et de révoquer son gouvernement, le droit de veto contre une initiative populaire ; mais aussi un richissime banquier et homme d’affaires ; et qui se prend pour un théoricien du libéralisme à ses heures de loisirs.

 

La liberté libérale, aujourd’hui comme jamais, une liberté à l’usage des classes possédantes. « Il serait temps de sortir des sentiers battus et d’octroyer plus de libertés à la population genevoise », écrivent les auteurs de cet écrit de propagande. Non merci.

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