16 juillet 2022

Discours au meeting de clôture de la 13ème Fête des peuples sans frontières

 


Chères et chers camarades,

 

La 13ème Fête des peuples sans frontières, fête annuelle de la section genevoise du Parti Suisse du Travail, s’achève bientôt. D’ici quelques minutes, nous chanterons l’Internationale, l’hymne du mouvement ouvrier et communiste international, et ensuite la fête sera terminée. Nous pouvons dire sans conteste que ce fut une belle édition de notre traditionnelle Fête des peuples sans frontières. Rarement nous avions eu autant de stands d’organisations progressistes ! Le programme politique et musical fut varié et de qualité, et le public était au rendez-vous.

 

Ce succès témoigne bien sûr du bon travail accompli par les camarades qui se sont impliqués dans l’organisation de la fête. Je voudrais donc commencer par les remercier, toutes et tous. Mais ce succès est la preuve aussi est surtout de la vitalité des idées que la Fête des peuples représente, de la nécessité de ce qu’elle signifie.

 

Car qu’est-ce que la Fête des peuples sans frontières ? Une fête populaire, bien sûr. Mais pas seulement. C’est avant tout une fête à but politique. Comme son nom l’indique, c’est une fête dédiée à l’internationalisme prolétarien, qui est un principe fondateur de notre Parti ; à la solidarité internationaliste entre tous les peuples du monde dans une lutte commune pour leur émancipation, contre l’oppression impérialiste et capitaliste, contre la tyrannie et la guerre, pour le progrès social, pour le socialisme.

 

C’est une perspective que nous nous sommes efforcés de faire vivre à travers le programme politique de notre fête, en mettant en avant trois foyers de lutte majeurs sur la planète, sur trois continents différents : l’Amérique latine, le Sahara occidental et le Kurdistan ; trois foyers majeurs de luttes difficiles, héroïques, exemplaires, de peuples contre l’oppression de puissances impérialistes, contre un ordre social injuste et intolérable, pour l’invention d’une société nouvelle, débarrassée à jamais de l’oppression par une minorité privilégiée, où c’est le bien commun qui primera et non l’intérêt exclusif de quelques-uns, où toutes et tous pourront mener une vie pleinement humaine, dans la dignité et la liberté.

 

C’est une lutte qu’incarnent, dans leur diversité, d’autres associations, représentants d’autres peuples du monde, qui étaient présentes à notre Fête. C’est une lutte que conduisent tant d’autres peuples, qui n’étaient pas directement représentés ici durant ces trois jours, mais avec lesquels nous sommes pleinement solidaires.

 

C’est une lutte que conduit, ici en Suisse, notre Parti, le Parti Suisse du Travail. Lorsqu’il fut fondé en 1944, notre Parti se fixait pour objectif de devenir le parti des travailleuses et travailleurs de notre pays, un parti de lutte pour le progrès social et démocratique, de lutte contre l’oppression capitaliste et pour la transformation socialiste de la société. C’est un combat qui est toujours le nôtre.

 

C’est un combat que nous menons aujourd’hui en nous opposant sans concession à AVS21, ce scandaleux démantèlement d’une assurance sociale indispensable sur le dos des femmes ! Rien que depuis le début de cette année 2022, le PST-POP a adopté une résolution politique qui explique notre opposition à toute « solution institutionnelle » dans les relations entre la Suisse et l’UE, telle que l’UE l’entend – c’est-à-dire comme dispositif de reprise unilatérale par la Suisse d’un droit européen néolibéral imposé de haut par des technocrates non-élus – et pour revoir les accords bilatéraux dans une optique de coopération et non d’intégration à un marché libéralisé au détriment des droits des travailleurs, des services publics et de l’environnement ; nous avons adopté une position sur la guerre en Ukraine, condamnant sans ambiguïté l’invasion russe, criminelle et violant le droit international, tout en nous opposant aux manœuvres impérialistes de l’OTAN et aux velléités impérialistes de la bourgeoisie suisse ; nous avons adopté une position sur l’inflation et des mesures à prendre pour défendre le pouvoir d’achat des classes populaires ; nous avons lancé une campagne pour la réduction du temps de travail.

 

A Genève, le peuple votera prochainement sur une initiative commune des partis de gauche et des syndicats – mais qui fut lancée sur proposition de notre Parti – pour une taxation temporaire de solidarité sur les grandes fortunes. Et nous nous efforçons de faire aboutir une initiative populaire pour des transports publics gratuits, dont l’idée vient de nous également. La liste est loin d’être exhaustive.

 

Notre combat ne se limite toutefois pas à empêcher des régressions imposées par les classes dominantes, ou à améliores la société existante, dans une approche réformiste, « pragmatique ». Notre raison d’être, c’est de changer cette société, d’en construire une nouvelle. Et ce combat est indispensable. Ce qui serait « irréaliste », « extrémiste », c’est la continuation de cette société-là, qui nous conduit à l’abîme. Oui, nous sommes un Parti révolutionnaire ; et, ayant une volonté d’êtres efficaces dans notre action, de tenir compte de la réalité telle qu’elle est, nous estimons avoir le droit de regarder au-delà, de laisser aussi une place à la vision d’avenir, au rêve, à l’utopie. Car, comme l’écrivait Constantin Tchernenko, dernier secrétaire général du PCUS à avoir porté avec honneur son titre :

 

« Vous avez probablement entendu dire que le romantisme, les rêves ne sont propres qu’à la jeunesse, que cela passe obligatoirement avec l’âge. On dit que les soucis quotidiens qui accablent ne laissent pas de place aux rêves, à l’aspiration, aux idéaux élevés. Certes, cela arrive à certains individus. Mais ce n’est nullement une loi de la nature. En tout cas, elle n’est pas nécessairement en vigueur et ne peut l’être dans notre pays. »

 

« Nous vivons d’après un autre principe, d’après le principe des révolutionnaires que nous a légué Lénine qui recommandait aux combattants pour l’édification d’une société nouvelle : « Il faut rêver ! ». Lénine savait toujours, aussi bien dans sa jeunesse qu’à l’âge mûr, jusqu’à ses derniers jours, rêver de façon inspiratrice et communicative. Son rêve principal, celui de l’avenir communiste de notre patrie, reste vivant dans les esprits, les cœurs, les actes du peuple soviétique. Nous ne l’avons jamais abandonné et ne l’abandonnerons jamais ».

 

Le PCUS a fini par oublier ce rêve, et des malheurs incalculables s’en sont suivis. Ce rêve, nous n’y renoncerons jamais.

 

Aujourd’hui que les oligarchies capitalistes ne nous proposent comme avenir que l’inflation, les guerres (celle d’Ukraine étant loin d’être la seule), la destruction accélérée de la planète, qui bientôt sera inhabitable, tout cela pour maintenir aussi longtemps que possible leurs privilèges ; que l’Empire le plus puissant qui ait jamais existé s’enfonce lui-même dans les ténèbres de la réaction, et que sa Cour suprême n’est rien de plus qu’un groupuscule d’extrême-droite, nous avons plus que jamais besoin d’une alternative radicale, d’une révolution. De toutes les luttes que nous avons choisi de mettre en avant, nous avons beaucoup à apprendre, des leçons et de l’inspiration à tirer pour changer le monde. Elles aussi ont besoin de tout notre soutien.

 

C’est pourquoi je conclurai par la devise de la IIIème Internationale : « Prolétaires et peuples opprimés de tous les pays, unissez-vous ! »

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