21 décembre 2014

Interview dans le Gauchebdo n° 50, paru le 12 décembre 2014


Introduction et propos recueillis par Joël Depommier

Réunis en Congrès le samedi 6 décembre 2014, les militants du PdT ont peaufiné leur stratégie pour les élections municipales de 2015. Pour cette échéance, l’assemblée a décidé de lancer, avec ses partenaires d’Ensemble à Gauche (EaG), une initiative cantonale afin de mettre en place une assurance obligatoire pour les soins dentaires, basée sur des cotisations proportionnelles au revenu. Le congrès a aussi marqué une passation de pouvoir. Après 40 ans au service du parti, l’ancien député René Ecuyer a décidé de se retirer des instances dirigeantes. Pour le remplacer à la présidence du parti, les militants ont décidé d’élire Alexander Eniline, jeune étudiant en philosophie de 24 ans et actuel secrétaire cantonal. Interview du nouvel élu.


La gauche se porte plutôt mal à Genève. Quelles seront vos priorités pour qu’elle remonte la pente?



Alexander Eniline. Mon principal objectif est de reconstruire un PdT fort et qui compte autant que par le passé.  Pour cela, nous devons maintenir notre ligne sans concession face au capitalisme en défense des classes populaires. Il nous faut aussi augmenter le nombre de nos militants dans cette période d’érosion de l’engagement collectif. Cela passe aussi bien par une présence accrue dans la rue que par le lancement de propositions sociales innovantes comme notre projet de créer une assurance cantonal pour les soins dentaires qui ne sont pas remboursés par la LAMal. Nous devons aussi  participer plus activement aux luttes sociales dans le canton, comme celles qui se déroulent actuellement dans la fonction publique, ce qui requiert aussi un engagement plus prononcé de notre part dans les comités unitaires de lutte.



Quelle sera votre stratégie pour les élections municipales 2015? 



Depuis le début, le PdT a défendu une liste unique de la gauche, regroupant Ensemble à Gauche, le PS et les Verts pour le conseil administratif de la Ville de Genève, afin de faire barrage la droite et au MCGe. Cette solution n’a pas été approuvée au sein d’EaG, dont plusieurs composantes ont soutenu une liste séparée au premier tour, avant un regroupement au second, ce qui est illisible pour l’électeur. C’est un choix que nous regrettonts, mais que nous acceptons. Nous devons encore décider de la composition du ticket que nous présenterons. Le PdT défendra une candidature de la conseillère municipale, Hélène Ecuyer. L’essentiel restant malgré tout pour nous l’élection du Conseil municipal, où nous espérons être en mesure de renforcer le groupe EàG grâce à une campagne mettant l’accent sur la cohérence de nos propositions politiques et le combat mené par nos élus durant la précédente législature. Au-delà de la Ville de Genève, EaG veut aussi lancer des candidats en villes de Carouge, de Vernier et de Lancy. Une liste sera déposée à Versoix, selon une formule encore à déterminer. Un ou deux candidats du Parti figureront sur la liste « Voix de Gauche » à Confignon.



Quelles sont vos relations avec le PS et les Verts en ville de Genève. Quel bilan tirez-vous de la majorité de gauche? 



Nous avons beaucoup de critiques à faire contre leurs magistrats, notamment contre la socialiste Sandrine Salerno, qui a soutenu un bradage du câble opérateur public, Naxoo, contre son concurrent privé UPC Cablecom ou pour sa gestion de la Gérance immobilière municipale (GIM), provocant des litiges avec nombre de locataires déjà en difficultés sociales. Néanmoins, dans le contexte politique  actuel, qui voit la montée de la droite populiste, il nous paraît primordial de renforcer l’union  de la gauche afin de défendre les acquis sociaux.



Comment comptez-vous combattre le MCGe qui ambitionne de décrocher un siège au Conseil administratif de la Ville de Genève ?



La meilleure façon de s’y opposer était de faire une liste unique de la gauche. Mais au-delà de la stratégie électorale, il est essentiel que nous mettions l’accent sur les thématiques sociales et que nous démontions le double langage  du MCGe. Ce parti opportuniste et antisocial prétend défendre les petites gens, mais il suit  tous les projets de la droite au Grand Conseil, notamment en détruisant le droit des locataires comme le propose le projet de loi Zacharias, qui veut affaiblir la Loi sur les démolitions et transformation des maisons d’habitation.



L’année 2015 sera aussi marquée par des élections fédérales?  Comment voyez-vous cette échéance?  



Cette fin de semaine, à Lausanne, le Parti suisse du Travail-POP tient un congrès qui définira définitivement notre programme électoral pour cette échéance. L’axe principal de notre campagne  sera notre projet d’initiative fédérale pour fusionner l’AVS et le deuxième pilier, avec comme objectif d’instaurer des retraites populaires qui permettent aux retraités de vivre décemment.

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