Introduction et propos recueillis par Joël Depommier
Réunis en Congrès le samedi 6
décembre 2014, les militants du PdT ont peaufiné leur stratégie pour les
élections municipales de 2015. Pour cette échéance, l’assemblée a décidé de lancer,
avec ses partenaires d’Ensemble à Gauche (EaG), une initiative cantonale afin
de mettre en place une assurance obligatoire pour les soins dentaires, basée
sur des cotisations proportionnelles au revenu. Le congrès a aussi marqué une
passation de pouvoir. Après 40 ans au service du parti, l’ancien député René
Ecuyer a décidé de se retirer des instances dirigeantes.
Pour le remplacer à la présidence du parti, les militants ont décidé d’élire
Alexander Eniline, jeune étudiant en philosophie de 24 ans et actuel secrétaire
cantonal. Interview du nouvel élu.
La gauche se porte plutôt mal à Genève.
Quelles seront vos priorités pour qu’elle remonte la pente?
Alexander Eniline. Mon principal objectif
est de reconstruire un PdT fort et qui compte autant que par le passé. Pour cela, nous devons maintenir notre ligne sans
concession face au capitalisme en défense des classes populaires. Il nous faut
aussi augmenter le nombre de nos militants dans cette période d’érosion de l’engagement
collectif. Cela passe aussi bien par une présence accrue dans la rue que par le
lancement de propositions sociales innovantes comme notre projet de créer une
assurance cantonal pour les soins dentaires qui ne sont pas remboursés par la
LAMal. Nous devons aussi participer plus
activement aux luttes sociales dans le canton, comme celles qui se déroulent
actuellement dans la fonction publique, ce qui requiert aussi un engagement plus
prononcé de notre part dans les comités unitaires de lutte.
Quelle sera votre stratégie pour les
élections municipales 2015?
Depuis le début, le PdT a défendu une liste unique de la gauche, regroupant Ensemble
à Gauche, le PS et les Verts pour le conseil administratif de la Ville de
Genève, afin de faire barrage la droite et au MCGe. Cette solution n’a pas été
approuvée au sein d’EaG, dont plusieurs composantes ont soutenu une liste
séparée au premier tour, avant un regroupement au second, ce qui est illisible
pour l’électeur. C’est un choix que nous
regrettonts, mais que nous acceptons. Nous
devons encore décider de la composition du ticket que nous présenterons.
Le PdT défendra une candidature de la conseillère municipale, Hélène Ecuyer. L’essentiel restant malgré tout pour nous l’élection du
Conseil municipal, où nous espérons être en mesure de renforcer le groupe EàG
grâce à une campagne mettant l’accent sur la cohérence de nos propositions
politiques et le combat mené par nos élus durant la précédente législature.
Au-delà de la Ville de Genève, EaG veut aussi lancer des candidats en villes de
Carouge, de Vernier et de Lancy. Une liste sera
déposée à Versoix, selon une formule encore à déterminer. Un ou deux candidats
du Parti figureront sur la liste « Voix de Gauche » à Confignon.
Quelles sont vos relations avec le PS et
les Verts en ville de Genève. Quel bilan tirez-vous de la majorité de gauche?
Nous avons beaucoup de critiques à faire contre leurs magistrats, notamment
contre la socialiste Sandrine Salerno, qui a soutenu un bradage du câble opérateur
public, Naxoo, contre son concurrent privé UPC Cablecom ou pour sa gestion de
la Gérance immobilière municipale (GIM), provocant des litiges avec nombre de
locataires déjà en difficultés sociales. Néanmoins, dans le contexte politique actuel, qui voit la montée de la droite populiste,
il nous paraît primordial de renforcer l’union de la gauche afin de défendre les acquis
sociaux.
Comment comptez-vous combattre le MCGe
qui ambitionne de décrocher un siège au Conseil administratif de la Ville de
Genève ?
La meilleure façon de s’y opposer était de faire une liste unique de la gauche.
Mais au-delà de la stratégie électorale, il est essentiel que nous mettions l’accent
sur les thématiques sociales et que nous démontions le double langage du MCGe. Ce parti opportuniste et antisocial
prétend défendre les petites gens, mais il suit
tous les projets de la droite au Grand Conseil, notamment en détruisant
le droit des locataires comme le propose le projet de loi Zacharias, qui veut
affaiblir la Loi sur les démolitions et transformation des maisons
d’habitation.
L’année 2015 sera aussi marquée par des élections
fédérales? Comment voyez-vous cette échéance?
Cette fin de semaine, à Lausanne, le Parti suisse du Travail-POP tient un
congrès qui définira définitivement notre programme électoral pour cette
échéance. L’axe principal de notre campagne
sera notre projet d’initiative
fédérale pour fusionner l’AVS et le deuxième pilier, avec comme objectif
d’instaurer des retraites populaires qui permettent aux retraités de vivre décemment.
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