Dépôt de
l’initiative sur les soins dentaires vaudoise. Au premier plan, on reconnaît
bien Gavriel Pinson, président du PST, Céline Misiego, secrétaire cantonale du
POP, ainsi que Jean-Michel Dolivo, député solidaritéS
Le Congrès cantonal du Parti du
Travail a notamment pris la décision, nous l’avions déjà mentionné, de lancer
une initiative populaire pour le remboursement des soins dentaires. En cela
nous reprenons une très bonne idée de nos camarades du Parti Ouvrier et
Populaire vaudois, section vaudoise du Parti Suisse du Travail, qui avaient déposé conjointement avec
solidaritéS Vaud une initiative exactement similaire et que nous reprendrons
presque mot pour mot le 22 juillet 2014, avec 15'269
signatures valables (sur 12'000 nécessaires). Nous lancerons cette initiative
en priorité en commun avec nos partenaires d’Ensemble à Gauche, auxquels nous
avions déjà soumis le projet et qui l’ont tous accepté ; mais cela
n’exclut toutefois pas la constitution d’un front plus large afin de pouvoir la
déposer avec un nombre bien plus que suffisant de signatures mais aussi et
surtout de la faire accepter en votation populaire.
Mettre fin à une injustice
Par le
lancement de cette initiative, nous voulons avant tout mettre fin à une
injustice, à une lacune flagrante du système de santé suisse. Les soins
dentaires, mais aussi la prévention en matière de santé bucco-dentaire, ne sont
en effet pas couverts par le catalogue de la LAMAL et à 90% à la charge des
ménages. Avec des résultats catastrophiques en termes de santé publique et de
justice sociale. Ainsi, une étude des HUG publiée en 2011 montre clairement
qu’environ un genevois sur sept est obligé à renoncer à des soins médicaux pour
des raisons financières. Dans 74% des cas, il s’agit de soins dentaires.
Or ces
chiffres sont tout sauf anodins. Il convient en effet tout d’abord de rappeler
que les gens ne sont pas égaux face à la santé bucco-dentaire selon la classe
sociale à laquelle ils appartiennent. Ainsi, chez les enfants jusqu’à 5 ans,
40% des enfants issus de familles défavorisées ont une ou plusieurs caries,
contre 16% de ceux issus des classes moyennes ou supérieures. Chez les adultes,
14% des personnes appartenant à des groupes favorisés sont totalement édentées,
contre 32% de celles appartenant à des groupes défavorisés. Il existe aussi et
souvent un lien direct entre la santé buccale et la santé en général. Ainsi, ne
pas se soigner les dents à temps peut être une cause directe de l’apparition ou
de l’aggravation de maladies telles que l’athérosclérose ou le diabète. La
nécessité d’avoir recours à des dentiers, à laquelle sont surtout soumises les
classes populaires, conduit fatalement à une sélection des aliments, et parfois
à la malnutrition. Enfin, du fait des prix prohibitifs, que les gens doivent
payer de leur poche, la prévention est aujourd’hui un gros problème : dans
la région lémanique, près de 35 des personnes ne font pas de contrôle annuel,
généralement pour des raisons financières.
Un système simple et efficace
Afin de mettre fin à cette
lacune, nous proposons un système à la fois simple, socialement juste et
efficace, fondé sur le modèle de l’AVS (le but étant précisément d’éviter un
modèle libéral, socialement injuste et in
fine avantageux seulement pour les assureurs comme celui de la LAMAL), soit
l’instauration d’une assurance obligatoire pour les soins bucco-dentaires, mais
aussi pour la prévention, financée par des cotisations sur les salaires soumis
à l’AVS (ce qui ferait entre 0,3% à 0,5% selon le calcul de nos camarades
vaudois, soit environ 300 francs par année pour un salaire mensuel de 5'000
francs ; pour Genève, les chiffres ne devraient guère être différents), et
couverte par la politique sanitaire cantonale pour celles et ceux qui ne cotisent
pas à l’AVS. Toutes les études montrent qu’une assurance obligatoire sur le
modèle que nous proposons ne peut que largement contribuer à beaucoup plus
d’égalité sociale dans l’accès aux soins dentaires, à une importante
amélioration de la prévention ainsi qu’à celle de la santé dentaire globale de
la population.
La récolte des signatures devrait commencer au printemps
prochain. Le Parti du Travail démontre par là encore une fois son rôle
indispensable de proposition pour le progrès social.
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