08 avril 2017

Paquet Berset : le Parti du Travail le combattra par référendum !



Les deux chambres de l’Assemblée fédérale ont donc fini ce vendredi 17 mars par voter la réforme Prévoyance vieillesse 2020, aussi connue sous le nom de Paquet Berset – du nom du conseiller fédéral « socialiste » qui la porté. L’UDC et le PLR dénoncent pourtant un insupportable « diktat » imposé par la gauche et le centre du Conseil des Etats au Conseil national, tandis que le PSS et les Verts se perdent en éloge face à une « avancée historique ». Alors, le Paquet Berset, un projet de « centre-gauche » de nature progressiste, fût-ce modérément, et combattu par une droite réactionnaire ? Les apparences sont trompeuses…

En réalité, ce fameux compromis n’est rien d’autre qu’un vol des rentes éhonté. Il prévoit en effet :

·     Une baisse du taux de conversion des rentes du 2ème pilier de 6,8% à 6% (Rappelons qu’il y a quelques années à peines, le peuple suisse avait refusé la baisse du taux de conversion à 6,4% à près de 75% des voix ! La démocratie, c’est juste bon pour un discours du 1er août)
·     La hausse de l’âge de départ à la retraite pour les femmes de 64 à 65 ans
·     Une hausse de 0,6% de la TVA
·     Une hausse des cotisations AVS et LPP

Qu’est-ce que la droite trouve à redire à cet infâme cocktail, qui devrait pourtant lui plaire ? C’est que, pour donner quelques chances au Paquet Berset de passer l’épreuve de l’inévitable vote populaire, le PSS et le PDC se sont mis d’accord pour prévoir un relèvement des rentes AVS de…70 francs par mois (sic !), ainsi qu’un relèvement du plafond des rentes de couple ; mais cela pour les nouveau retraités seulement. Celles et ceux qui sont déjà à la retraite ne toucheront rien de plus. Et c’est cette hausse de 70 francs que le PSS et les bureaucrates jaunes à la tête d’UNIA et de l’USS osent présenter comme un progrès social historique – c’est la première fois depuis fort longtemps, voyez-vous, que les rentes AVS auraient été enfin augmentées…70 francs, ça ne doit pas même représenter le prix d’une cravate pour certains élus de « gôche » acquis à la compromission. Certes, cette somme n’est pas tout à fait négligeable pour celles et ceux qui n’ont presque rien, dont la majorité se trouvent être des femmes. Mais il vrai aussi qu’il ne resterait pas grand chose de cette somme eu égard des hausses de cotisations et de TVA. Il est vrai aussi que pour compenser l’année de moins, entre 64 et 65 ans, pendant laquelle elle ne toucherait pas de rente AVS, une femme devrait vivre jusqu’à…94 ans. Bref, un vol des rentes pur et simple, et certainement pas un compromis.

Le Parti du Travail a combattu le Paquet Berset depuis le début, et le fera jusqu’au bout. Denis de la Reussille, unique conseiller national du Parti Suisse du Travail, a voté contre ce démantèlement lors du vote final de vendredi matin. Ainsi qu’il l’a déclaré : "Politiquement, il peut être intéressant de remettre dans le débat la problématique de la retraite des femmes qui, pour nous, est une ligne rouge qui ne doit pas être franchie."

La majorité des chambres fédérales ayant lié le sort du paquet entier à la hausse de la TVA, et que celle-ci suppose une modification de la Constitution, soumise au référendum obligatoire, il pourrait sembler qu’il suffirait d’attendre cette échéance pour faire possiblement échouer la réforme. Néanmoins, afin d’avoir plus de certitude de remporter la victoire, et de combattre aussi le Paquet Berset sur le fond, un référendum sera néanmoins nécessaire. Il devra être lancé bientôt. Notre Parti s’engagera activement dans cette bataille.


Néanmoins, s’il est une chose sur laquelle nous sommes aussi d’accord, c’est que le système actuel des trois piliers n’est ni social ni durable. Mais, au lieu de négocier son démantèlement, nous continuerons quant à nous le combat historique de notre Parti, pour de véritables retraites populaires.

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