22 mai 2017

Communiqué de presse relatif aux résultats des votations populaires du 21.05.17

Le peuple refuse une hausse des tarifs des TPG, c’est bien clair ?!

C’est déjà la troisième fois en quelques années que le peuple genevois exprime clairement son refus d’une hausse sans mesure des tarifs des TPG. La majorité de droite du Grand Conseil, qui espérait, avec l’appui des Verts (aussi peu soucieux des valeurs de justice sociale que d’écologie sur ce coup apparemment…), forcer la main à un peuple qui aurait à son goût « mal voté », se prend là un camouflet plus que mérité, et que nous saluons. Combien de votes faudra-t-il encore pour que ladite majorité finisse par accepter que la République et canton de Genève est une démocratie, et que c’est donc le peuple qui y décide en dernière instance, et non pas elle ? Le Parti du Travail peut éprouver la fierté légitime d’avoir contribué à ce résultat, dans le mesure où il avait soutenu l’initiative de l’AVIVO pour une baisse des tarifs et pour leur inscription dans la loi dès son lancement – lancée, faut-il le rappeler, au lendemain d’une hausse particulièrement brutale des tarifs, consécutive à une refonte du réseau des TPG qui équivalait de fait à une baisse notable des prestations et décidée par des technocrates sans tenir aucun compte des desiderata des usagers. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que la droite, mais aussi les Verts et le PS étaient alors contre l’initiative. Le peuple a dû voter oui à deux reprises, certains milieux au pouvoir ayant tenté de le faire revoter parce qu’il aurait « mal voté » la première fois, selon la détestable méthode des eurocrates qui refusent le principe même de la démocratie.

Une droite genevoise qui a visiblement un problème avec la démocratie lorsqu’elle ne va pas dans son sens, le Conseil d’Etat, mais aussi les Verts, n’ont jamais accepté ce vote pourtant très clair. Rompant la promesse faite initialement par le Conseil d’Etat dans la brochure de votations – une baisse des recettes due à la baisse des tarifs devrait être compensée par une hausse de la subvention de l’Etat afin de maintenir et de développer les prestations – le gouvernement cantonal et le Grand Conseil ont préféré punir le peuple de ne pas avoir voté comme il le voulait en diminuant les prestations. Cette même majorité a tenté de prendre sa revanche en imposant malgré tout une hausse des tarifs. Le Parti du Travail avait contribué au référendum contre cette hausse à hauteur de près de 4’000 signatures. Nous sommes fiers d’avoir ainsi contribué à son succès en votation.

Nous exigeons maintenant que la volonté populaire soit – enfin ! – respectée : à savoir maintien et développement des prestations sans hausse des tarifs. Le communiqué du Conseil d’Etat, qui dit en substance que le peuple a, encore une fois, « mal voté », et sera donc puni par une baisse des prestations des TPG, est à cet égard tout simplement scandaleux ! Si les membres de ce Conseil d’Etat refusent d’admettre qu’ils sont en place pour se plier à la volonté du peuple qui les a élus, et non pour lui imposer la leur, ils doivent démissionner sur le champ, puisqu’à partir de ce moment là leur conduite constitue une remise en cause flagrante du principe même de démocratie. Nous suggérons également par la présente au peuple, s’il souhaite vouloir rester souverain et que sa volonté soit respectée, de ne plus voter pour des partis qui ont si peu d’estime pour lui, qui pensent être en droit de décider à sa place et de le sanctionner s’il ne vote pas comme ils le lui ordonnent.

Aujourd’hui plus que jamais, ne serait-ce que parce que le peuple souverain nous approuve dans ce combat pour la troisième fois consécutive, nous continuerons avec plus de résolution encore notre lutte pour des TPG à des tarifs abordables et des prestations de qualité, un combat à la fois écologique et social, pour la défense du service public, un combat d’avenir. L’importance de transports publics performants, du transfert modal du trafic individuel motorisé vers les transports publics, son urgence même, n’est pas à démontrer. Seule une droite profondément réactionnaire et vivant avec pas moins d’un siècle de retard peut penser le contraire. Des tarifs abordables n’en sont pas moins socialement nécessaires. Car, nous l’affirmons, les tarifs actuels sont déjà – pour une très grande partie de la population – bien assez chers. Et lorsque des gens qui portent au poignet des montres dont la valeur dépasse celle du salaire médian prétendent le contraire, nous nous permettrons d’estimer que leur avis n’est en l’occurrence pas très pertinent. Aussi nous exigeons une hausse de la subvention de l’Etat aux TPG et soutenons pleinement le projet de loi Ensemble à Gauche – PS – MCG visant à rendre obligatoire la compensation de toute baisse des recettes des TPG par une hausse de la subvention afin de maintenir les prestations. Les moyens existent. Encore faut-il avoir la volonté politique de les trouver, plutôt que de planifier le prochain cadeau fiscal pour les privilégiés. « Il faut choisir, l’eau potable pour tous ou le champagne pour quelques uns », avait dit Thomas Sankara. Nous rajouterons, dans un registre moins dramatique, qu’il faut aussi choisir entre des transports publics de qualité et bon marché pour tous, ou des jets privés pour quelques uns. En ce qui nous concerne, notre choix est fait.

Oui à la loi sur l’énergie, une bonne nouvelle !

Nous saluons le oui très clair du peuple et des canton, et le oui encore plus clair des électeurs genevois, à la révision de la loi fédérale sur l’énergie, qui, malgré ses objectifs limités par le choix de mécanismes de marché, constitue tout de même un progrès bien réel vers le développement des énergies renouvelables plutôt que des énergies fossiles, ainsi que vers une sortie du nucléaire. Car – faut-il le rappeler ? – un tournant écologique est aujourd’hui plus qu’urgent, si on veut simplement que notre planète reste habitable à moyen terme pour notre espèce. Nous sommes heureux que le peuple n’ait pas suivi les référendaires de droite, et ne se soit pas laissé tromper par sa campagne mensongère, ni par ses affiches qui semblent parodiques tellement elles sont grotesques. Il est grand temps que cette droite archaïque, qui est prête à prendre le risque de rendre la Terre inhabitable d’ici un siècle ou deux pour que quelques privilégiés puissent profiter encore un peu de leurs profits maximum, rejoigne sa vraie place, dans les poubelles de l’Histoire. Toutefois, si elle constitue un pas en avant appréciable, ne saurait être suffisante. Car il n’y a pas et ne peut pas y avoir de capitalisme vert. Pour un véritable changement, pour qu’un développement soutenable soit simplement envisageable, sont nécessaires a minima des investissements publics importants dans les énergies renouvelables, des mesures impératives (et pas seulement incitatives) et une limitation de la marge de manœuvre des entreprises privées, mues par leur seule soif de profits à n’importe quel prix, au nom de l’intérêt général.

Maison des Associations, un non regrettable

Nous regrettons en revanche que l’initiative pour la rénovation et l’agrandissement de la Maison des Associations n’ait pas passé. Car la Maison des Associations constitue un lieu indispensable pour les luttes progressistes, la vie associative et la démocratie ; et des travaux y sont urgents. Il s’agirait d’ailleurs de travaux bien plus utiles, et moins chers, que certains autres, dont le financement ne pose pourtant pas de problème politique. Nous continuerons nonobstant de soutenir la Maison des Associations et la recherche d’une solution pour des travaux de rénovation, dans la mesure où nous sommes conscients de l’importance de ce lieu et de ce qu’il représente.

Pour le Parti du Travail

Alexander Eniline

Président

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