17 mai 2018

Contre la précarité et le dumping salarial, exigeons enfin un salaire minimum !



Pour annoncer le 1er mai de 1895, la 5ème édition de la Journée revendicative internationale des travailleuses et travailleurs, la proclamation suivante était placardée dans les rues de Genève :
« Le premier mai s’approche.

Cette date doit parler au coeur de la classe ouvrière et travailleuse tout entière.

Elle doit penser que, ce jour-là, le premier mai , les ouvriers du monde entier se lèvent pour réclamer des améliorations qui, appliquées, seront celles de tous.

L’oeuvre de tous ne doit et ne peut être faite par quelques-uns ; il faut que chacun se lève pour l’accomplir.

La classe ouvrière et travailleuse doit savoir, par expérience, qu’elle n’a jamais rien obtenu et n’obtiendra jamais rien si elle ne le réclame hautement.

Le premier mai est le jour où toutes ses revendications, toutes ses réclamations, doivent faire énergiquement entre leurs voix.

Les manifestations précédentes du premier mai ont déjà obtenu un résultat : elles ont forcé nos Chambres fédérales à discuter la réduction des heures de travail, l’organisation de bourses de travail, des lois protégeant les ouvriers.

Voilà c qui a déjà été obtenu par la manifestation du premier mai.

Il ne faut pas abandonner une oeuvre si bien commencée.

Que chacun de nos camarades ouvriers, travailleurs de toute nature, s’apprête à faire son devoir le premier mai, qu’il pousse tous ceux qui l’entourent à le faire également.

Tous débout, dans la classe des travailleurs, tous debout, le premier mai, pour défendre les intérêts de tous.

La Commission d’Organisation

Programme

Rendez-vous à 1 heure précise, Grand Quai , en face du Jardin Anglais - Départ du cortège à 1heure et demie, arrivée à Carouge à 3 heures.

Monteurs de Boîtes
Sculpteurs et Mouleurs
Mouleurs en fer
Brasseurs
Cordonniers
Tailleurs d’habits
Maçons
Marchinistes
Mécaniciens
Ebénistes
Charpentiers
Carrossiers
Teinturiers et dégraisseurs
Société du Grütli
Société Allemande
Parti ouvrier socialiste »

Les organisations représentatives des travailleurs – partis et syndicats – ne sont aujourd’hui plus les mêmes que celles de 1895, mais le sens même du 1er mai, sa raison d’être, n’est en rien différent de celui qui fut le sien il y a plus d’un siècle. Comme le dit si bien la proclamation de 1895 « Le premier mai est le jour où toutes ses revendications, toutes ses réclamations, doivent faire énergiquement entre leurs voix », car « La classe ouvrière et travailleuse doit savoir, par expérience, qu’elle n’a jamais rien obtenu et n’obtiendra jamais rien si elle ne le réclame hautement ».

Il était important de rappeler de nos jours ce sens du 1er mai comme journée de lutte, unitaire et collective de la classe ouvrière, des travailleurs, pour leurs revendications, pour le progrès social (rappel si essentiel à notre époque, où l’individualisme néolibéral a fait tant de mal), d’inscrire notre action d’aujourd’hui dans la longue et glorieuse tradition du mouvement ouvrier, qui, s’il n’a pas réussi à ce jour à renverser sur la majeure partie du globe l’oppression capitaliste, et a subi de douloureux échecs, n’en a pas moin été la seule force qui a pu rendre notre monde quelque peu plus humain et plus vivable (notre pays et notre canton également).
Cette année, le 1er mai a pour thème mis en exergue la lutte contre la précarité, pour l’égalité salariale et pour un salaire minimum ; plus précisément pour l’initiative « 23,- c’est un minimum », lancée par la CGAS, avec le soutien des partis de gauche. C’est un combat que le Parti du Travail considère comme hautement prioritaire, et soutient avec détermination. Il faut en effet savoir que beaucoup trop de travailleuses et travailleurs (en fait, une majorité nette de travailleuses) ne gagnent qu’un salaire trop bas pour vivre, même en travaillant à plein temps. D’après le rapport du Conseil d’Etat sur la pauvreté à Genève, 30'000 salariés touchent moins de 4'000.- par mois dans notre canton, et la moitié en touche même moins de 3'500,-. 18% des bénéficiaires de l’Hospice Général en fait travail, mais n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins avec leurs salaires de misère, et sont condamnés à devoir recourir à l’aide sociale, avec toutes les humiliations que le processus implique.

Ces chiffres sont inadmissibles,  puisque c’est le travail qui produit toute richesse. Il est intolérable que des travailleuses et des travailleurs ne gagnent pas même l’équivalent de la valeur de leur force de travail en 40 heures par semaines, pour que quelques exploiteurs puissent s’enrichir sans vergogne sur leur dos. Pour interdire cette forme d’exploitation particulièrement intolérable, il n’est que grand temps d’imposer un salaire minimum. C’est désormais le cas dans le canton de Neuchâtel. Ce doit l’être aussi à Genève.

Le Parti du Travail vous souhaite un bon 1er mai, résolument combatif !

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