07 février 2021

Non à un nouveau vol des rentes ! Non à une nouvelle attaque contre la retraite des femmes !

 



Combien de fois faudra-t-il qu’on vote pour qu’ils comprennent que non ça veut dire non ? Le peuple a clairement refusé la hausse de l’âge de départ à la retraite des femmes. Tout comme il a refusé les tentatives de démantèlement du système de retraites, les attaques contre les prestations.

 

Mais, de la volonté du peuple, la Commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil des États (CSSS-E) n’en a cure. Elle revient à la charge. Le peuple a rejeté la réforme PV 2020 en 2017 ? Qu’est-ce que ça peut bien faire ? La CSSS-E remet une nouvelle mouture de ce projet à l’ouvrage : AVS 21. Cette commission – composée de neuf hommes, et de seulement quatre femmes – souhaite revenir avec pas moins que la disposition la plus décriée de PV 2020 : la hausse de l’âge de départ à la retraite des femmes, à 65 ans (contre 64 aujourd’hui).

 

Ainsi, deux ans après la grève des femmes, alors que l’égalité salariale n’est toujours pas réalisée, qu’un tiers des femmes qui partent à la retraite aujourd’hui n’ont pas de deuxième pilier, que les femmes assument encore aujourd’hui l’essentiel du travail de garde, de soins et d’assistance, mais que ces tâches caractérisant le travail de reproduction sociale ne sont pas prises en compte pour leurs retraites, la CSSS-E ne veut faire rien de moins qu’une réforme de l’AVS sur le dos des femmes !

 

Les services du conseiller fédéral Alain Berset (qui est, paraît-il, un socialiste) ont concocté plusieurs variantes pour compenser quelque peu cette régression : facilitations pour la retraite anticipée, possibilité pour les femmes qui ne gagnent pas plus de 56'880,- par an de partir à la retraite à 64 ans sans réduction des prestations, hausse des prestation pour celles qui ont un bas revenu et choisiraient de travailler jusqu’à 65 ans, voire au-delà…Mesures de compensations qui coûteraient 700 millions. La hausse de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, elle, rapporterait 1’4 milliards de francs d’économie par an.

 

C’était pourtant encore trop généreux pour la majorité de droite à la CSSS-E, qui a décidé de restreindre les mesures de compensation, de limiter les possibilités de prendre une retraite anticipée, de façon à limitée le coût des mesures de compensation à 440 millions de francs. Par ailleurs, le Conseil fédéral voulait relever la TVA de 0,7% pour financer l’AVS, ce que la CSSS-E a jugé excessif (ce en quoi elle n’a pas tort, s’agissant d’une taxe fondamentalement antisociale).

 

Cette attaque est inacceptable. Et il ne faut en aucun cas se laisser duper par leur bavardage sur la « nécessité d’assainir l’AVS ». Il est tout à fait possible de financer un système de retraites par répartition garantissant des rentes décentes, si tant est qu’on en ait la volonté politique. Seulement, la droite néolibérale rejette l’État social en son principe. Aussi, à ses yeux, l’AVS ne sera jamais « assainie ». Si elle arrive à imposer la hausse de l’âge de départ à la retraite pour les femmes à 65 ans, elle reviendra à la charge avec une hausse de l’âge de départ à la retraite à 67 ans pour toutes et tous, ensuite avec de nouvelles baisses des rentes, et ainsi de suite, jusqu’à ce que d’un système de sécurité sociale il ne reste plus rien.

 

Non pas que le système des trois piliers soit satisfaisant. Mais, dans cet édifice, c’est le deuxième pilier, véritable usine à gaz, beaucoup plus cher, moins sûr et moins social que l’AVS qui pose problème. Une réforme structurelle est indispensable. Mais la vraie solution est l’intégration du deuxième pilier dans une AVS renforcée, pour avoir enfin un système de retraites populaires, par répartition intégrale, efficace et socialement juste, tel que le prône le Parti du Travail. En aucun cas un nouveau vol des rentes.

 

Pour l’instant, il ne s’agit que d’un projet de la CSSS-E. Le texte n’a pas encore été discuté en plénum du Conseil des États, encore moins par le Conseil national. On ne sait pas encore ce que sera la loi au final, ni si elle trouvera une majorité à l’Assemblée fédérale. Mais ce n’est certainement pas le moment de baisser la garde ! Il faut étouffer ce projet inadmissible dans l’œuf !

 

Un appel urgent, « Pas touche aux rentes des femmes ! », lancé par l’USS, a fait plus de 200,000 signatures en quelques jours. Nous vous invitons à le signer si ce n’est pas encore fait : https://appel.rentes-des-femmes.ch/signer

 

Si l’Assemblée fédérale finit par voter une réforme des retraites sur le dos des femmes, un référendum sera nécessaire. Il faut se préparer pour cette bataille.

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