21 décembre 2014

Lancement d’une initiative pour le remboursement des soins dentaires

Dépôt de l’initiative sur les soins dentaires vaudoise. Au premier plan, on reconnaît bien Gavriel Pinson, président du PST, Céline Misiego, secrétaire cantonale du POP, ainsi que Jean-Michel Dolivo, député solidaritéS


Le Congrès cantonal du Parti du Travail a notamment pris la décision, nous l’avions déjà mentionné, de lancer une initiative populaire pour le remboursement des soins dentaires. En cela nous reprenons une très bonne idée de nos camarades du Parti Ouvrier et Populaire vaudois, section vaudoise du Parti Suisse du Travail,  qui avaient déposé conjointement avec solidaritéS Vaud une initiative exactement similaire et que nous reprendrons presque mot pour mot le 22 juillet 2014, avec 15'269 signatures valables (sur 12'000 nécessaires). Nous lancerons cette initiative en priorité en commun avec nos partenaires d’Ensemble à Gauche, auxquels nous avions déjà soumis le projet et qui l’ont tous accepté ; mais cela n’exclut toutefois pas la constitution d’un front plus large afin de pouvoir la déposer avec un nombre bien plus que suffisant de signatures mais aussi et surtout de la faire accepter en votation populaire.

Mettre fin à une injustice

Par le lancement de cette initiative, nous voulons avant tout mettre fin à une injustice, à une lacune flagrante du système de santé suisse. Les soins dentaires, mais aussi la prévention en matière de santé bucco-dentaire, ne sont en effet pas couverts par le catalogue de la LAMAL et à 90% à la charge des ménages. Avec des résultats catastrophiques en termes de santé publique et de justice sociale. Ainsi, une étude des HUG publiée en 2011 montre clairement qu’environ un genevois sur sept est obligé à renoncer à des soins médicaux pour des raisons financières. Dans 74% des cas, il s’agit de soins dentaires.

Or ces chiffres sont tout sauf anodins. Il convient en effet tout d’abord de rappeler que les gens ne sont pas égaux face à la santé bucco-dentaire selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Ainsi, chez les enfants jusqu’à 5 ans, 40% des enfants issus de familles défavorisées ont une ou plusieurs caries, contre 16% de ceux issus des classes moyennes ou supérieures. Chez les adultes, 14% des personnes appartenant à des groupes favorisés sont totalement édentées, contre 32% de celles appartenant à des groupes défavorisés. Il existe aussi et souvent un lien direct entre la santé buccale et la santé en général. Ainsi, ne pas se soigner les dents à temps peut être une cause directe de l’apparition ou de l’aggravation de maladies telles que l’athérosclérose ou le diabète. La nécessité d’avoir recours à des dentiers, à laquelle sont surtout soumises les classes populaires, conduit fatalement à une sélection des aliments, et parfois à la malnutrition. Enfin, du fait des prix prohibitifs, que les gens doivent payer de leur poche, la prévention est aujourd’hui un gros problème : dans la région lémanique, près de 35 des personnes ne font pas de contrôle annuel, généralement pour des raisons financières.

Un système simple et efficace

Afin de mettre fin à cette lacune, nous proposons un système à la fois simple, socialement juste et efficace, fondé sur le modèle de l’AVS (le but étant précisément d’éviter un modèle libéral, socialement injuste et in fine avantageux seulement pour les assureurs comme celui de la LAMAL), soit l’instauration d’une assurance obligatoire pour les soins bucco-dentaires, mais aussi pour la prévention, financée par des cotisations sur les salaires soumis à l’AVS (ce qui ferait entre 0,3% à 0,5% selon le calcul de nos camarades vaudois, soit environ 300 francs par année pour un salaire mensuel de 5'000 francs ; pour Genève, les chiffres ne devraient guère être différents), et couverte par la politique sanitaire cantonale pour celles et ceux qui ne cotisent pas à l’AVS. Toutes les études montrent qu’une assurance obligatoire sur le modèle que nous proposons ne peut que largement contribuer à beaucoup plus d’égalité sociale dans l’accès aux soins dentaires, à une importante amélioration de la prévention ainsi qu’à celle de la santé dentaire globale de la population.


La récolte des signatures devrait commencer au printemps prochain. Le Parti du Travail démontre par là encore une fois son rôle indispensable de proposition pour le progrès social.

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