07 février 2022

Non à la loi antisociale et discriminatoire de priorité au logement

 


Parce que c’est bientôt les élections cantonales, le MCG a tenu à retrouver un peu de son aura poujadiste en renouant avec la démagogie qui avait fait son succès au début : défendre soi-disant les résidants contre les frontaliers. Il a ainsi fait passer au Grand Conseil, avec l’appui de la droite – preuve que toute préoccupation sociale en est absente – une modification de la Loi générale sur le logement et la protection des locataires. Une modification dont la teneur est de faire passer le délai pour avoir le droit à postuler pour un logement social de deux années consécutives de résidence préalable dans le canton à quatre, ce pour « accorder la priorité aux résidents ». Ce durcissement a été contesté par référendum par une vaste coalition rassemblant les partis de gauche, les syndicats et les associations de défense de locataires.

 

Nul doute que des électeurs se laisseront tenter par cette manœuvre, pour des raisons tout à fait compréhensibles. La pénurie de logements sociaux à Genève est en effet criante, le taux de vacance excessivement bas, et les loyers scandaleusement élevés.

 

Mais cette loi ne rémédiera à aucun de ces problèmes. Elle ne contribuera à créer aucun logement social, et ne raccourcira même pas réellement le délai d’attente. Il faut savoir en effet que 80% des demandeurs actuellement inscrits sur les listes pour un logement social ont habité sur le canton pendant au moins cinq ans au cours des huit dernières années.

 

Mais elle instaurera une discrimination injustifiée et antisociale envers un grand nombre de personnes précaires, qui ont réellement besoin d’accéder à un logement social, et qui sont contraintes actuellement de vivre dans des logements exigus et insalubres, ou bien de s’expatrier en France voisine ou dans le canton de Vaud.

 

Si le MCG et la droite se préoccupaient réellement des locataires, ils ne feraient pas obstruction à la construction de logements sociaux, au profit de logements en PPE, de villas ou de bureaux, dans le seul intérêt des promoteurs immobiliers. Cette alliance hypocrite rappelle ce que vaut la démagogie « sociale » de l’extrême-droite, dirigée contre les étrangers, les frontaliers et autres boucs-émissaires, plutôt que contre les maîtres du capital : un appât pour mobiliser les classes populaires contre leurs intérêts réels, et pour ceux de leurs oppreseurs.

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