Le contre-projet du conseil fédéral à l'initiative de Travail.Suisse, finalement retirée, prévoit des allocations minimales de 200CHF par enfant de 0-16 ans, et de 250CHF par jeune de 16-25 ans. C'est très peu, mais la droite économique et les milieux patronaux osent prétendre que c'est déjà trop. l'USAM (Union suisse des arts et métiers) n'en veulent pas et ont lancé le référendum. De même que l'UDC, qui voulait limiter cette aide à 150 francs. Pour rappel, aujourd'hui les allocations oscillent entre 140 et 210 francs selon les cantons, alors qu'une naissance entraîne des dépenses supplémentaires de plus de 1000 francs, sans compter la perte de gain dû à la prise en charge des enfants.
Là où le bât blesse pour la droite réside surtout dans les coûts. Pour cette harmonisation nationale, ceux-ci augmenteraient de 593 millions - dont 138 payés par les pouvoirs publics et 455 millions par les employeurs (chiffre d'ailleurs contesté par le Comité « pour de plus justes allocations familiales », qui les fixe à 337 millions en 2009). « Cela représente pour les patrons environ 1 pour mille de masse salariale AVS », souligne Travail.Suisse qui estime cette dépense loin d'être exorbitante. Il faudrait d'ailleurs rappeler que la Suisse est un pays très libéral, très en retard sur l'Union Européenne au niveau de la politique sociale et compte ~1million de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Aussi ces allocations seraient un réel soulagement pour les plus démunis, le début d'une véritable politique familiale, et ,en augmentant le pouvoir d'achat des ménages, bénéfique pour l'économie. Cette loi est aussi un pas vers l'équité, car elle permettra de bénéficier des allocations ~300'000 enfants qui ne touchent rien aujourd'hui, parce que leurs parents n'exercent pas d'activité lucrative.
Il ne faut pas non plus oublier la question démographique. En Suisse, la natalité est trop faible, ce qui crée le problème du vieillissement de la population. Les sondages démontrent que les Suisses voudraient avoir, en moyenne, plus d'enfants, mais sont forcés d'y renoncer, faute d'argent. Est-il normal qu'un enfant représente le risque de tomber dans la pauvreté? Assurément non, quoi qu'en dise le discours démagogique de la droite.
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