L'Association des Vieillards, Invalides, Veuves et Orphelins (AVIVO) fête ses soixante ans cette année. Le Parti du Travail ne pouvait manquer d'en parler dans son journal et pour ce faire j'ai eu le plaisir d'interviewer René Ecuyer, un de ceux qui connaissent le mieux l'AVIVO et son histoire. René Ecuyer (est-il encore besoin de le présenter?), secrétaire cantonal du Parti jusqu'en octobre 2008 et tête de liste pour les prochaines élections cantonales, avait adhéré au PdT à l'âge de 20 ans, et à 30 ans avait repris sur demande de Roger Dafflon l'office social de l'AVIVO qui ne fonctionnait plus depuis quelque temps, ce qui l'a vite amené à devoir prendre des dossiers avec lui pendant ses vacances afin d'avoir le temps de tout faire.
Quant à la propre histoire de l'AVIVO, elle commence dans les années quarante, avec des comites de vieillards, fondes par des membres du Parti du Travail, pour la création de retraites populaires. René met l'accent sur ce fait : "l'AVIVO est fondamentalement une émanation du Parti du Travail". Il faut savoir qu'avant 1948, il n'y avait en Suisse de prévoyance vieillesse que privée et réservée aux riches; si bien que les gens de condition modeste devaient travailler tant qu'ils le pouvaient, et dès qu'ils ne le pouvaient plus, ils étaient obliges de demander la charité publique de leur commune d'origine telle qu'inscrite dans leur passeport (souvent un village de Suisse allemande ou ils n'avaient jamais mis les pieds auparavant) pour y vivre dans un foyer, dans le déracinement et la misère.
L'AVS fut enfin concrétisée en 1948. La première AVS se montait à 40,- pour une personne seule et 70,- pour un couple; ce qui était ridiculement peu et bien en deçà du minimum vital, mais tout de même un progrès énorme : enfin les personnes âgées allaient pouvoir bénéficier d'une autonomie financière sans devoir travailler, et en bénéficier en tant que droit et non plus charité. Quant à l'AVIVO même, elle fut fondée à Genève en 1948, et au niveau national en 1949 sous la forme de l'Association Suisse des AVIVO. Elle devint rapidement une organisation de masse. Ainsi à Genève, l'AVIVO compte actuellement de l'ordre de 20 milles personnes, soit environ le tiers de tous les retraités genevois.
René explique que depuis sa fondation et jusqu'a aujourd'hui "l'AVIVO a trois objectifs fondamentaux : une bataille politique contre les inégalités sociales, une bataille pour la défense individuelle des retraités et une bataille contre la solitude". Le combat politique tout d'abord pour la hausse de l'AVS autrefois et contre le démantèlement des retraites aujourd'hui. Ensuite la défense individuelle, soit l'office social qui conseille les personnes et les informe de leurs droits que souvent celles-ci ne connaissent pas et ne peuvent donc pas utiliser. Et enfin, le combat contre la solitude dont souffrent souvent les personnes âgées qui consiste dans les multiples activités récréatives que l'AVIVO organise pour ses membres, dont la première fut l'arbre de noël où chaque participant recevait un petit cadeau, mais aussi des voyages, ou des billets soldés pour divers spectacles, et le thés dansants, etc.
Les communistes ont toujours joue un rôle moteur au sein de l'AVIVO, qu'ils ont fortement contribué a fonder: et des membres du Parti l'ont très souvent dirigé; comme Roger Dafflon ou actuellement Christiane Jacquet Berger, députée du POP au Grand Conseil vaudois et présidente en exercice de l'AVIVO au niveau national. Cette réalité a toujours été très bien acceptée au sein de l'AVIVO; elle est d'ailleurs logique: "les communistes sont naturellement appelés à se battre pour défendre les classes populaires, explique René, les autres partis ont essayé de créer des organisations de retraités concurrentes, mais ca n'a jamais marche, car ce n'est pas leur rôle." Par exemple, le parti radical avait une fois annoncé une telle association en grande pompe, plusieurs avocats radicaux se sont portes volontaires pour effectuer gratuitement la permanence juridique, l'affaire était sur les manchettes de tous les journaux... sauf qu'on en a jamais entendu reparler après la conférence de presse de fondation.
Mais malgré des dirigeants communistes, tous les partis, du moins toutes les opinions politiques ont toujours été représentés a l'AVIVO (des députés de droite y ayants parfois leurs parents), ce qui ne l'a pas empêché de disposer d'une grande unité d'action et d'une capacité de mobilisation impressionnante. Par exemple, très récemment, l'AVIVO a réussi à mobiliser 2000 personnes âgées en plein hiver pour manifester devant l'hôtel de Ville contre la hausse des impôts pour les rentiers AVS voulue par le Conseil d'Etat. De fait, l'AVIVO a toujours été représentée au Grand Conseil a travers les députés du PdT: "Quand je parlais, tout le monde disait, c'est l'AVIVO qui parle" se souvient René. Cette capacité de mobilisation, l'AVIVO a pu l'avoir sans jamais présenter une liste aux élections, précisément en agissant comme un syndicat de tous les retraités, indépendamment de leurs opinions politiques. " Toutes les batailles que l'AVIVO a gagne, elle l'a réussi sans être un parti politique". Là, René souhaite faire une critique, très sévère du comite de l'AVIVO, qui, sous l'impulsion de politiciens connus de la gauche genevoise, voulait présenter une liste pour le Grand Conseil, ce contre quoi il s'est battu a l'Assemblée Générale; car l'acceptation de ce projet aventureux aurait eu pour conséquence directe de transformer l'association en parti politique, devant comme tel avoir une ligne générale sur l'ensemble des questions politiques et ne pouvant donc plus représenter tous les retraités de Genève dans la diversité de leurs opinions politiques; un affaiblissement extrême aurait été alors inévitable et l'association de défense des retraités telle qu'on la connaît aurait alors été in fine sacrifiée aux ambitions personnelle de quelques dirigeants. "J'étais déjà contre de dépôt d'une liste a la Constituante, je pensais que ça serait une erreur, mais bon l'Assemblée a voté ... par contre le dépôt d'une liste au Grand Conseil aurait été une catastrophe, et rien que le simple fait d'en avoir parlé lors d'une conférence de presse avant l'assemblée générale (ce qui d'ailleurs était passablement antidémocratique, ndr) est une faute grave que nous allons payer très cher". Heureusement l'Assemblée générale de l'AVIVO a eu le bon sens de rejeter à une large majorité ce projet aventureux dont l'association n'avait nul besoin; car en ces temps où même les acquis sociaux les plus élémentaires sont menacés, l'AVIVO telle qu'elle existe actuellement est plus que jamais nécessaire pour la défense des intérêts des retraités des classes populaires. Le Parti du Travail souhaite un joyeux soixantième anniversaire a l'AVIVO et transmet a ses militants ses meilleurs vœux pour leurs luttes.
Quant à la propre histoire de l'AVIVO, elle commence dans les années quarante, avec des comites de vieillards, fondes par des membres du Parti du Travail, pour la création de retraites populaires. René met l'accent sur ce fait : "l'AVIVO est fondamentalement une émanation du Parti du Travail". Il faut savoir qu'avant 1948, il n'y avait en Suisse de prévoyance vieillesse que privée et réservée aux riches; si bien que les gens de condition modeste devaient travailler tant qu'ils le pouvaient, et dès qu'ils ne le pouvaient plus, ils étaient obliges de demander la charité publique de leur commune d'origine telle qu'inscrite dans leur passeport (souvent un village de Suisse allemande ou ils n'avaient jamais mis les pieds auparavant) pour y vivre dans un foyer, dans le déracinement et la misère.
L'AVS fut enfin concrétisée en 1948. La première AVS se montait à 40,- pour une personne seule et 70,- pour un couple; ce qui était ridiculement peu et bien en deçà du minimum vital, mais tout de même un progrès énorme : enfin les personnes âgées allaient pouvoir bénéficier d'une autonomie financière sans devoir travailler, et en bénéficier en tant que droit et non plus charité. Quant à l'AVIVO même, elle fut fondée à Genève en 1948, et au niveau national en 1949 sous la forme de l'Association Suisse des AVIVO. Elle devint rapidement une organisation de masse. Ainsi à Genève, l'AVIVO compte actuellement de l'ordre de 20 milles personnes, soit environ le tiers de tous les retraités genevois.
René explique que depuis sa fondation et jusqu'a aujourd'hui "l'AVIVO a trois objectifs fondamentaux : une bataille politique contre les inégalités sociales, une bataille pour la défense individuelle des retraités et une bataille contre la solitude". Le combat politique tout d'abord pour la hausse de l'AVS autrefois et contre le démantèlement des retraites aujourd'hui. Ensuite la défense individuelle, soit l'office social qui conseille les personnes et les informe de leurs droits que souvent celles-ci ne connaissent pas et ne peuvent donc pas utiliser. Et enfin, le combat contre la solitude dont souffrent souvent les personnes âgées qui consiste dans les multiples activités récréatives que l'AVIVO organise pour ses membres, dont la première fut l'arbre de noël où chaque participant recevait un petit cadeau, mais aussi des voyages, ou des billets soldés pour divers spectacles, et le thés dansants, etc.
Les communistes ont toujours joue un rôle moteur au sein de l'AVIVO, qu'ils ont fortement contribué a fonder: et des membres du Parti l'ont très souvent dirigé; comme Roger Dafflon ou actuellement Christiane Jacquet Berger, députée du POP au Grand Conseil vaudois et présidente en exercice de l'AVIVO au niveau national. Cette réalité a toujours été très bien acceptée au sein de l'AVIVO; elle est d'ailleurs logique: "les communistes sont naturellement appelés à se battre pour défendre les classes populaires, explique René, les autres partis ont essayé de créer des organisations de retraités concurrentes, mais ca n'a jamais marche, car ce n'est pas leur rôle." Par exemple, le parti radical avait une fois annoncé une telle association en grande pompe, plusieurs avocats radicaux se sont portes volontaires pour effectuer gratuitement la permanence juridique, l'affaire était sur les manchettes de tous les journaux... sauf qu'on en a jamais entendu reparler après la conférence de presse de fondation.
Mais malgré des dirigeants communistes, tous les partis, du moins toutes les opinions politiques ont toujours été représentés a l'AVIVO (des députés de droite y ayants parfois leurs parents), ce qui ne l'a pas empêché de disposer d'une grande unité d'action et d'une capacité de mobilisation impressionnante. Par exemple, très récemment, l'AVIVO a réussi à mobiliser 2000 personnes âgées en plein hiver pour manifester devant l'hôtel de Ville contre la hausse des impôts pour les rentiers AVS voulue par le Conseil d'Etat. De fait, l'AVIVO a toujours été représentée au Grand Conseil a travers les députés du PdT: "Quand je parlais, tout le monde disait, c'est l'AVIVO qui parle" se souvient René. Cette capacité de mobilisation, l'AVIVO a pu l'avoir sans jamais présenter une liste aux élections, précisément en agissant comme un syndicat de tous les retraités, indépendamment de leurs opinions politiques. " Toutes les batailles que l'AVIVO a gagne, elle l'a réussi sans être un parti politique". Là, René souhaite faire une critique, très sévère du comite de l'AVIVO, qui, sous l'impulsion de politiciens connus de la gauche genevoise, voulait présenter une liste pour le Grand Conseil, ce contre quoi il s'est battu a l'Assemblée Générale; car l'acceptation de ce projet aventureux aurait eu pour conséquence directe de transformer l'association en parti politique, devant comme tel avoir une ligne générale sur l'ensemble des questions politiques et ne pouvant donc plus représenter tous les retraités de Genève dans la diversité de leurs opinions politiques; un affaiblissement extrême aurait été alors inévitable et l'association de défense des retraités telle qu'on la connaît aurait alors été in fine sacrifiée aux ambitions personnelle de quelques dirigeants. "J'étais déjà contre de dépôt d'une liste a la Constituante, je pensais que ça serait une erreur, mais bon l'Assemblée a voté ... par contre le dépôt d'une liste au Grand Conseil aurait été une catastrophe, et rien que le simple fait d'en avoir parlé lors d'une conférence de presse avant l'assemblée générale (ce qui d'ailleurs était passablement antidémocratique, ndr) est une faute grave que nous allons payer très cher". Heureusement l'Assemblée générale de l'AVIVO a eu le bon sens de rejeter à une large majorité ce projet aventureux dont l'association n'avait nul besoin; car en ces temps où même les acquis sociaux les plus élémentaires sont menacés, l'AVIVO telle qu'elle existe actuellement est plus que jamais nécessaire pour la défense des intérêts des retraités des classes populaires. Le Parti du Travail souhaite un joyeux soixantième anniversaire a l'AVIVO et transmet a ses militants ses meilleurs vœux pour leurs luttes.
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