Interview parue dans le Gauchebdo du 1er mai 2010
Quelles sont les revendications des étudiants?
Tout d’abord il faut rappeler que le mouvement étudiant «Education is NOT for $A£€ » s’inscrit dans le cadre d’un vaste mouvement européen d’occupation d’universités lancés par les étudiants de Vienne et qui touché au total une centaine d’universités de par le monde, dont quatre en Suisse. La raison d’être de ce mouvement, ce qui en a fait l’unité par delà les frontières et les spécificités locales, c’est l’opposition aux réformes de l’enseignement impulsée par la déclaration de Bologne, dont le but est d’harmoniser l’enseignement supérieur. Ces réformes mettent les universités au service des entreprises, avec à la clé le démantèlement des filières non-rentables et la transformation des autres en véritables fabriques à brevets, sacrifiant l’indépendance de la recherche sur l’autel du profit. Le but final étant d’arriver à un système à l’américaine avec quelques « pôles d’excellence » excessivement chers au point de n’être accessibles qu’à l’élite, et des universités de deuxième et troisième zone, avec des diplômes de deuxième et troisième zone, voire des simples écoles supérieures ayant perdu leur statut d’université. Les revendications du mouvement étaient donc la garantie de la non-privatisation de l’université, l’indépendance de la recherche, la gratuité des études, la non-suppression des filières, le rétablissement d’une authentique démocratie universitaire incarnée dans des organes paritaires, un meilleur encadrement, une plus grande facilité d’accéder aux bourses et plus de logement étudiant.
Pourquoi le mouvement «Education is NOT for $A£€» s’est-il essoufflé?
Un mouvement étudiant est inévitablement éphémère car les étudiants ne peuvent se permettre de poursuivre une lutte - et à fortiori une occupation - pendant trop longtemps sans mettre en danger leurs études. Ceci dit, il faut reconnaître que le mouvement « Education is NOT for $A£€ » n’a pas eu le succès escompté et malgré des débuts prometteurs s’est vite, bien plus vite que d’autres mouvements analogues dans d’autres universités, essoufflé après une très brève occupation qui fut globalement un échec. Parmi les raisons d’un tel échec le fait que l’occupation de la plus grande salle d’Unimail avec un mouvement très minoritaire était probablement un choix peut-être prématuré. Il y eu aussi la division du mouvement qui comptait une forte minorité plutôt réservée face à l’idée même d’un mouvement de lutte et qui a rapidement fait sécession. Mais la cause essentielle était sans doute le choix de faire un mouvement totalement autogéré et horizontal, sans structure et avec des objectifs purement généraux. Cette forme d’organisation a conduit dans la pratique à une absence de stratégie définie ainsi que de buts précis acceptés par tous. d’où des débats sans fins pendant l’occupation sur les raisons de celle-ci voire sur notre légitimité à occuper. D’où un enlisement progressif, qui a mené à l’essoufflement du mouvement après que le rectorat ait mis fin à l’occupation manu militari.
Allez-vous tenter de relancer un mouvement à brève échéance?
A un mois avant les examens, il serait irréaliste de vouloir relancer un mouvement. Mais la lutte des étudiants va inévitablement reprendre étant donné que les réformes dans l’esprit de la déclaration de Bologne vont se poursuivre. Le mouvement étudiant européen de 2009 n’a sans doute pas à proprement parler conduit à une victoire, mais son existence même était en soi un grand succès. Pour pouvoir vaincre un jour les forces du capital, il est nécessaire de reconstruire un large front de lutte populaire, et le mouvement « Education is NOT for $A£€ » est une étape indispensable pour apprendre à travers ces échecs et reconstruire un mouvement de lutte étudiant beaucoup plus large et sur des fondations beaucoup plus solides.
Tout d’abord il faut rappeler que le mouvement étudiant «Education is NOT for $A£€ » s’inscrit dans le cadre d’un vaste mouvement européen d’occupation d’universités lancés par les étudiants de Vienne et qui touché au total une centaine d’universités de par le monde, dont quatre en Suisse. La raison d’être de ce mouvement, ce qui en a fait l’unité par delà les frontières et les spécificités locales, c’est l’opposition aux réformes de l’enseignement impulsée par la déclaration de Bologne, dont le but est d’harmoniser l’enseignement supérieur. Ces réformes mettent les universités au service des entreprises, avec à la clé le démantèlement des filières non-rentables et la transformation des autres en véritables fabriques à brevets, sacrifiant l’indépendance de la recherche sur l’autel du profit. Le but final étant d’arriver à un système à l’américaine avec quelques « pôles d’excellence » excessivement chers au point de n’être accessibles qu’à l’élite, et des universités de deuxième et troisième zone, avec des diplômes de deuxième et troisième zone, voire des simples écoles supérieures ayant perdu leur statut d’université. Les revendications du mouvement étaient donc la garantie de la non-privatisation de l’université, l’indépendance de la recherche, la gratuité des études, la non-suppression des filières, le rétablissement d’une authentique démocratie universitaire incarnée dans des organes paritaires, un meilleur encadrement, une plus grande facilité d’accéder aux bourses et plus de logement étudiant.
Pourquoi le mouvement «Education is NOT for $A£€» s’est-il essoufflé?
Un mouvement étudiant est inévitablement éphémère car les étudiants ne peuvent se permettre de poursuivre une lutte - et à fortiori une occupation - pendant trop longtemps sans mettre en danger leurs études. Ceci dit, il faut reconnaître que le mouvement « Education is NOT for $A£€ » n’a pas eu le succès escompté et malgré des débuts prometteurs s’est vite, bien plus vite que d’autres mouvements analogues dans d’autres universités, essoufflé après une très brève occupation qui fut globalement un échec. Parmi les raisons d’un tel échec le fait que l’occupation de la plus grande salle d’Unimail avec un mouvement très minoritaire était probablement un choix peut-être prématuré. Il y eu aussi la division du mouvement qui comptait une forte minorité plutôt réservée face à l’idée même d’un mouvement de lutte et qui a rapidement fait sécession. Mais la cause essentielle était sans doute le choix de faire un mouvement totalement autogéré et horizontal, sans structure et avec des objectifs purement généraux. Cette forme d’organisation a conduit dans la pratique à une absence de stratégie définie ainsi que de buts précis acceptés par tous. d’où des débats sans fins pendant l’occupation sur les raisons de celle-ci voire sur notre légitimité à occuper. D’où un enlisement progressif, qui a mené à l’essoufflement du mouvement après que le rectorat ait mis fin à l’occupation manu militari.
Allez-vous tenter de relancer un mouvement à brève échéance?
A un mois avant les examens, il serait irréaliste de vouloir relancer un mouvement. Mais la lutte des étudiants va inévitablement reprendre étant donné que les réformes dans l’esprit de la déclaration de Bologne vont se poursuivre. Le mouvement étudiant européen de 2009 n’a sans doute pas à proprement parler conduit à une victoire, mais son existence même était en soi un grand succès. Pour pouvoir vaincre un jour les forces du capital, il est nécessaire de reconstruire un large front de lutte populaire, et le mouvement « Education is NOT for $A£€ » est une étape indispensable pour apprendre à travers ces échecs et reconstruire un mouvement de lutte étudiant beaucoup plus large et sur des fondations beaucoup plus solides.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire