14 janvier 2011

Non à l’ingérence impérialiste en Côte d’Ivoire !


Division de la Côte d'Ivoire entre Nord

pro Ouattara et Sud pro Gbagbo


 


Les grandes puissances impérialistes de l’UE et les USA, et leur valet qu’est Ban-ki Moon, joliment autoproclamés «communauté internationale» pour l’occasion, envisagent une opération militaire contre la Côte d’Ivoire dans le but de déloger son président sortant, Laurent Gbagbo, sous prétexte que celui-ci aurait perdu le deuxième tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 face à son rival Alassane Ouattara, tout en refusant de reconnaître sa défaite et de se retirer du pouvoir. L’on sait pourtant que cette soi-disant communauté internationale n’est pas toujours, et de loin, aussi fanatiquement attachée à la démocratie, et n’hésite pas, lorsque cela l’arrange, de renverser des régimes démocratiques qui ont eu l’outrecuidance de lui déplaire, pour mettre des dictatures sanglantes, plus dociles, à la place.


Aussi l’on n’a aucune raison à la sincérité des convictions démocratiques de MM Obama et Sarkozy, et il est évident que leur motif est tout autre que le souci désintéressé à ce que la volonté du peuple ivoirien soit respectée. Ce d’autant que le résultat du scrutin est pour le moins douteux. M. Ouattara est sensé avoir remporté l’élection présidentielle avec près de 54% des voix, mais avec des falsifications évidentes dans le nord du pays contrôlé par une rébellion armée qui lui est favorable et qui a refusé de désarmer malgré les accords conclus sous l’égide de l’ONU (or l’on sait qu’il est utopique d’espérer des élections démocratiques dans une région contrôlée par une rébellion armée). Les procès-verbaux de certains locaux de votes étaient tellement aberrants que Laurent Gbagbo a déposé plusieurs recours auprès du Conseil constitutionnel, qui selon la constitution ivoirienne statue en dernière instance. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), en fait contrôlée par des représentants de l’opposition, s’est empressé d’annoncer les résultats provisoires, sans avoir reçu l’aval de la CEI pour cela…depuis le QG d’Alassane Ouattara, et en présence des ambassadeurs de France et des Etats-Unis.


Les puissances dominantes, la Suisse y compris, se sont empressées de proclamer Ouattara président de Côte d’Ivoire, sur la base des seuls résultats provisoires, et ont déchaîné dans la presse bourgeoise une campagne à grande échelle contre Laurent Gbagbo, sans tenir compte du fait que le Conseil constitutionnel a invalidé les résultats de certains locaux de vote…et a proclamé Gbagbo vainqueur. On est donc dans une situation tout sauf claire et il est pour ainsi dire impossible de se déterminer sur qui a gagné les élections. Dès lors transparaît clairement le but de l’impérialisme : imposer Ouattara, ancien cadre du FMI et sa marionnette, à la place de Gbagbo, qui, même s’il plus rompu en paroles qu’en actes avec le néo-colonialisme, a acquis une certaine indépendance en jouant sur les contradictions inter impérialistes. Actuellement, Gbagbo cherche à négocier et envisage un partage du pouvoir, tandis qu’Ouattara se montre intransigeant et ne voit pas d’objection à arriver à la tête du pays par la force des armes des puissances impérialistes. Cette volonté de l’impérialisme d’imposer sa marionnette par tous les moyens menace de replonger la Côte d’Ivoire dans une nouvelle guerre civile dévastatrice. Alors, sans prendre position pour Laurent Gbagbo, il convient d’affirmer que cette atteinte à la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire par ceux qui n’ont certainement pas à donner de leçons de démocratie à qui que ce soit est absolument intolérable et que la lutte résolue contre le néocolonialisme est une nécessité.

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