Notre journal avait déjà parlé du mouvement de résistance des bibliothécaires de l’Université de Genève (UNIGE) face à une restructuration inspirée du new public management menée à marche forcée par le rectorat, muré dans son arrogance et refusant toute forme de dialogue social avec son personnel. A ce jour, rien n’a changé. Malgré l’opposition de l’ensemble du personnel des bibliothèques, de tous les corps académique, de l’assemblée universitaire, de la CUAE (Conférence universitaire des associations d’étudiants, le syndicat des étudiants de l’UNIGE) et même de l’avertissement du pourtant très néolibéral Grand Conseil, le rectorat se mure dans son autisme et s’obstine à imposer ses vues de force et dans l’opacité la plus totale.
Rappelons les faits : fin 2010, le rectorat entreprend une vaste restructuration des quelques 47 bibliothèques universitaires dans le but de leur centralisation au sein d’une structure unique, pour pallier les problèmes évidents liés à l’éclatement des bibliothèques aujourd’hui et améliorer leur fonctionnement pour mieux répondre aux besoins des usagers, était-il dit officiellement. Les bibliothécaires avaient au départ salué ce projet…pour vite déchanter. Le rectorat a effet choisi dès le prime abord la voie de l’opacité et du non-dialogue avec le personnel, ne lui accordant que des réunions d’information et une plateforme question-réponses à peu près aussi informatives qu’un communiqué militaire…et engagé un consultant externe, ne connaissant rien du fonctionnement des bibliothèques car spécialiste en électricité auprès d’EDF, et payé 2000,- par jour ! Les économies c’est important paraît-il, mais visiblement pas pour tout le monde…
Ledit consultant donc, ignorant totalement son sujet et entiché de vocabulaire managérial en usage dans le privé et tout à fait inapproprié pour une institution de service public (comme «client» au lieu d’«usager», ou «stock» au lieu de «fond») s’est fendu d’un rapport vaguement bricolé aux propositions ubuesques, tellement mauvais que le rectorat a essayé de le classé secret d’Etat, avant de devoir accepter sous pressions de toutes parts de le rendre consultable, et ce dans certaines bibliothèques seulement. Depuis, le rectorat s’obstine de mettre ce projet en route, ne communiquant que dans le flou et au compte-goutte. Les bibliothécaires ont été obligées de repostuler pour les postes qu’elles occupaient déjà, avec CV et lettre de motivation à l’appui, ce quelque soit le nombre d’années déjà passées au service de l’UNIGE, et sans que le rectorat ne veuille en expliquer les raisons, ce qui n’a pas manqué de semer le trouble chez les employés, mis ainsi en concurrence entre eux.
Et ce n’est pas tout, loin de là. La réorganisation suppose une centralisation avec à la clé une pyramide hiérarchique rigide, à l’organigramme incompréhensible et qui transfère une partie du personnel vers les échelons intermédiaires…ce qui accroît d’autant la charge de travail pour les bibliothécaires qui restent en place. Cette politique a déjà poussé une vingtaine de personnes à démissionner ou à prendre une retraite anticipée. L’ensemble des documents détenus par les 47 bibliothèques seraient centralisés dans une macro-classification unique, ce qu’aucune université au monde n’a fait à ce jour, avec une méthode de classement incohérente, mais dont le but est très clair : privilégier les seuls pôles d’excellence, soit les filières rentables pour le marché, et ghettoïser les autres ! Selon un scénario envisagé par le rectorat, les 2/3 des collections seraient transférées au dépôt, ce qui diminuerait drastiquement les facilités d’accès pour les étudiants. Le nombre de guichets d’accueil serait fortement réduit et se limiteraient à un service de références généraliste, avec un seul bibliothécaire spécialisé par discipline. La médiathèque serait liquidée, ses documents disséminés à travers les bibliothèques existantes…ou simplement retirées de la circulation. Malgré toutes les dénégations du rectorat, le démantèlement du service public est patent !
Malgré que la commission des pétitions du Grand conseil ait soutenu la pétition des bibliothécaires demandant au rectorat d’ouvrir un vrai dialogue avec le personnel avant de restructurer quoi que ce soit, malgré que l’assemblée de l’université, tous les corps académiques e et la CUAE demandent au rectorat de revoir sa copie, celui-ci s’obstine, admettant à la rigueur des «erreurs de communication»…sans changer sa politique d’un iota ! Des flyers sont aujourd’hui distribués dans les bibliothèques pour informer les étudiants de la menace que représente cette restructuration, les bibliothécaires ont ouvert un blog (http://bibliothecairesunige.blogspot.com/) pour coordonner et mener leur lutte, et la résistance continue face à un rectorat qui n’est pas à son coup d’essai pour essayer de démanteler l’institution de service public qu’est l’UNIGE pour en faire, à l’image de ce qui est aujourd’hui souvent le cas en Union européenne, une entreprise quasi-privatisée au service exclusif des entreprises et des besoins du marché.
Rappelons les faits : fin 2010, le rectorat entreprend une vaste restructuration des quelques 47 bibliothèques universitaires dans le but de leur centralisation au sein d’une structure unique, pour pallier les problèmes évidents liés à l’éclatement des bibliothèques aujourd’hui et améliorer leur fonctionnement pour mieux répondre aux besoins des usagers, était-il dit officiellement. Les bibliothécaires avaient au départ salué ce projet…pour vite déchanter. Le rectorat a effet choisi dès le prime abord la voie de l’opacité et du non-dialogue avec le personnel, ne lui accordant que des réunions d’information et une plateforme question-réponses à peu près aussi informatives qu’un communiqué militaire…et engagé un consultant externe, ne connaissant rien du fonctionnement des bibliothèques car spécialiste en électricité auprès d’EDF, et payé 2000,- par jour ! Les économies c’est important paraît-il, mais visiblement pas pour tout le monde…
Ledit consultant donc, ignorant totalement son sujet et entiché de vocabulaire managérial en usage dans le privé et tout à fait inapproprié pour une institution de service public (comme «client» au lieu d’«usager», ou «stock» au lieu de «fond») s’est fendu d’un rapport vaguement bricolé aux propositions ubuesques, tellement mauvais que le rectorat a essayé de le classé secret d’Etat, avant de devoir accepter sous pressions de toutes parts de le rendre consultable, et ce dans certaines bibliothèques seulement. Depuis, le rectorat s’obstine de mettre ce projet en route, ne communiquant que dans le flou et au compte-goutte. Les bibliothécaires ont été obligées de repostuler pour les postes qu’elles occupaient déjà, avec CV et lettre de motivation à l’appui, ce quelque soit le nombre d’années déjà passées au service de l’UNIGE, et sans que le rectorat ne veuille en expliquer les raisons, ce qui n’a pas manqué de semer le trouble chez les employés, mis ainsi en concurrence entre eux.
Et ce n’est pas tout, loin de là. La réorganisation suppose une centralisation avec à la clé une pyramide hiérarchique rigide, à l’organigramme incompréhensible et qui transfère une partie du personnel vers les échelons intermédiaires…ce qui accroît d’autant la charge de travail pour les bibliothécaires qui restent en place. Cette politique a déjà poussé une vingtaine de personnes à démissionner ou à prendre une retraite anticipée. L’ensemble des documents détenus par les 47 bibliothèques seraient centralisés dans une macro-classification unique, ce qu’aucune université au monde n’a fait à ce jour, avec une méthode de classement incohérente, mais dont le but est très clair : privilégier les seuls pôles d’excellence, soit les filières rentables pour le marché, et ghettoïser les autres ! Selon un scénario envisagé par le rectorat, les 2/3 des collections seraient transférées au dépôt, ce qui diminuerait drastiquement les facilités d’accès pour les étudiants. Le nombre de guichets d’accueil serait fortement réduit et se limiteraient à un service de références généraliste, avec un seul bibliothécaire spécialisé par discipline. La médiathèque serait liquidée, ses documents disséminés à travers les bibliothèques existantes…ou simplement retirées de la circulation. Malgré toutes les dénégations du rectorat, le démantèlement du service public est patent !
Malgré que la commission des pétitions du Grand conseil ait soutenu la pétition des bibliothécaires demandant au rectorat d’ouvrir un vrai dialogue avec le personnel avant de restructurer quoi que ce soit, malgré que l’assemblée de l’université, tous les corps académiques e et la CUAE demandent au rectorat de revoir sa copie, celui-ci s’obstine, admettant à la rigueur des «erreurs de communication»…sans changer sa politique d’un iota ! Des flyers sont aujourd’hui distribués dans les bibliothèques pour informer les étudiants de la menace que représente cette restructuration, les bibliothécaires ont ouvert un blog (http://bibliothecairesunige.blogspot.com/) pour coordonner et mener leur lutte, et la résistance continue face à un rectorat qui n’est pas à son coup d’essai pour essayer de démanteler l’institution de service public qu’est l’UNIGE pour en faire, à l’image de ce qui est aujourd’hui souvent le cas en Union européenne, une entreprise quasi-privatisée au service exclusif des entreprises et des besoins du marché.
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