Il y a cent ans de cela, alors que le monde
était plongé dans les ténèbres de la Première Guerre mondiale, la Grande
Révolution Socialiste d’Octobre allait être l’aurore, l’aube rouge
annonciatrice d’une ère nouvelle. Sous la direction du Parti bolchevik, fondé
et conduit par Lénine, la classe ouvrière et la paysannerie pauvre de Russie,
allait réaliser la première révolution socialiste victorieuse de l’histoire,
triompher dans une guerre civile atroce, fonder le premier Etat ouvrier et
paysan de l’histoire, et, malgré des difficultés, les contradictions et les
erreurs – mais comment aurait-il pu en aller autrement pour la quelque chose
d’absolument sans équivalent dans l’histoire, qui plus est dans les conditions
les plus défavorables qui soient – édifier une société socialiste, qui, si elle
était sans doute très en-deçà de ce dont avaient rêvé les socialistes du XIXème
siècle, n’en représentait pas moins un progrès extraordinaire, non seulement
par rapport à l’ancienne Russie des tsars, mais aussi la première préfiguration
d’une société plus humaine et plus solidaire, et, malgré toutes ses limites, la
préfiguration de l’avenir. La Révolution d’octobre créa un nouveau rapport de
forces à l’échelle mondiale, conditions de nouvelles victoires pour les
peuples. Sans la Révolution d’octobre, il n’y aurait pas eu ni acquis sociaux,
ni égalité en droits pour les femmes, ni décolonisation, ni fin de la
ségrégation raciale. La Révolution d’octobre permit au mouvement ouvrier et
socialiste de sortir du marais opportuniste, où avait sombré la défunte IIème
Internationale à travers une nouvelle forme d’organisation, les partis
communistes, sous la bannière desquels les peuples remportèrent les plus
grandes victoires qu’ils aient jamais remporté. A ce titre, elle est aussi un
événement fondateur pour le Parti Suisse du Travail, membre de plein droit et
reconnu du mouvement communiste international. A contrario, la tragique
disparition de l’URSS et de tant d’autres pays socialistes, emportés par une
contre-révolution à la fin des années 80, n’a laissé la place qu’à un
capitalisme mafieux et rétrograde, sans espoir pour les peuples, et à la
réaction sur toute la ligne à l’échelle du globe.
C’est pour célébrer le centenaire de
l’événement sans doute le plus important du dernier millénaire, et pour
réfléchir sur sa signification aujourd’hui qu’est organisée la 10ème
Fête des peuples sans frontières, fête nationale du Parti Suisse du Travail.
Pas seulement par passion pour l’histoire ou par goût pour les commémorations,
mais parce que la mémoire, la compréhension du passé sont indispensable pour la
lutte présente et future ; parce que l’idéal des révolutionnaires
d’Octobre est toujours celui pour lequel nous luttons ; parce qu’un parti
qui n’a pas de passé, ou qui oublie son passé, n’a pas d’avenir ; parce
que, comme l’avait dit Thomas Sankara « En ces temps de tempête, nous ne
pouvons pas laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de
la pensée, de l’initiative et de la créativité ».
Nous refusons de capituler devant la
propagande anticommuniste, qui essaye de calomnier par tous les moyens le pays
né de la Révolution d’octobre et le socialisme ayant réellement existé, cela
dans le seul but de laver le cerveau des peuples, d’éduquer les gens à la
résignation, à l’apathie, à l’acceptation de l’ordre capitaliste comme du seul
possible. Nous rejetons cette entreprise de propagande, se présenterait-elle
hypocritement sous les couleurs de l’histoire. La Fête des peuples est aussi
une réponse du Parti Suisse du Travail à l’’idéologie dominante.
En effet, loin d’être mort – comme voudraient
bien y croire nombre de nos ennemis – le Parti Suisse du Travail est bel et
bien vivant, car il a un rôle irremplaçable à jouer de par sa détermination à
lutter sans concessions aux côtés des classes populaires et de par la
perspective d’une société nouvelle, socialiste, qu’il porte, ce depuis sa
fondation.
Le chemin que nous avons choisi est ardu sans
doute, mais, comme le disait le Che : « Si vous trouvez un chemin
sans aucun obstacle, c’est probablement qu’il ne conduit nulle part ».
Le chemin qui est le nôtre est sans doute
difficile, mais il est le seul qui mérite d’être suivi. Ainsi que l’avait dit Erich
Honecker, ancien secrétaire général du SED, persécuté par le régime d’Helmut
Kohl, celui-là même qui même en place l’euro et la tyrannie allemande
ordolibérale à l’échelle de l’Europe : « Depuis que le capitalisme
existe, les communistes appartiennent au camp des persécutés de cette terre
mais pas au camp de ceux qui n’ont pas d’avenir ». Comme l’avait dit
également feu Stéphane Charbonnier, alias Charb, ancien directeur de rédaction
de Charlie Hebdo : « La preuve que le communisme a un avenir c’est le
temps que passent les médias à dire le contraire ».
Nous souhaitons à toutes et tous une très belle 10ème
Fête des peuples sans frontières !
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