Selon l’étrange formule devenue consacrée depuis le début de la pandémie du Covid-19, on qualifie de « distanciation sociale » ce qui n’est pourtant qu’une distanciation physique – l’OFSP recommande en effet de respecter la distance de 1,5 m entre personnes. Serait-ce une façon involontaire de tenter de faire oublier la véritable distanciation sociale, plus que jamais abyssale dans notre société capitaliste ?
Les inégalités de revenus ont en effet encore explosé durant la pandémie. Tandis que la fortune des milliardaires a atteint un nouveau record en 2020, et que quelques-uns ont même fait des surprofits qui défient l’imagination, les plus pauvres ont subi cette crise de plein fouet, et auront besoin, d’après l’ONG OXFAM, de 10 ans pour retrouver leurs revenus d’avant la crise. Dans les pays pauvres, il s’agit trop souvent d’une frontière entre la vie et la mort.
Cette nouvelle explosion des inégalités se vérifie aussi en Suisse. Alors que les grandes banques font des profits records, les ménages gagnant moins de 4'000,- par mois ont perdu en moyenne 20% de leurs revenus. Beaucoup d’entre eux se sont endettés. Alors que les plus aisés n’ont connu que des désagréments mineurs, et ont même pu faire des économies, parfois considérables. La Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) prévoit une hausse de 21% du nombre de personnes qui n’auront plus d’autre choix que de demander l’aide sociale ces deux prochaines années.
Les 60 milliards de francs des différentes aides publiques n’ont fait qu’atténuer cette catastrophe sociale. Ce n’était visiblement pas la première préoccupation du Conseil fédéral.
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