Chères et chers camarades,
Il y a vingt de cela, la section bernoise de notre Parti reprenait vie. C’est un plaisir et un honneur pour moi de prononcer ce discours d’ouverture, au nom du PST-POP, à cette célébration, prélude aux différentes fêtes des 80 ans de notre Parti, de ses sections et journaux.
Car qu’est-ce que notre Parti, le Parti Suisse du Travail ? Lui-même se définissait de la façon suivante dans son premier programme politique, adopté en 1959 :
« Pour accomplir cette tâche historique du passage du capitalisme au socialisme et pour marcher avec assurance vers le communisme, la classe ouvrière a besoin d’un parti qui envisage clairement le but à atteindre, d’un parti décidé à lutter pour y parvenir, d’un parti qui s’appuie sur les principes solides du socialisme scientifique, sur les enseignements de Marx et d’Engels et sur ceux de Lénine, qui a développé d’une manière créatrice, conformément aux conditions nouvelles modifiées, les enseignements de Marx et d’Engels, d’un parti enfin qui sache appliquer ces principes d’une manière créatrice aux conditions propres de sa lutte. Ce sont les partis communistes et ouvriers qui représentent aujourd’hui ce type de parti. Le Parti suisse du travail est l’un d’entre eux ».
Ces idées, ces principes sont toujours les nôtres, nonobstant une période de difficultés et de doutes à la toute fin du dernier millénaire et au début du nouveau, et c’est en leur nom que les instances actuelles du PST-POP, élues à notre XXIVème Congrès, se sont employées à rebâtir notre Parti, à en renforcer l’organisation, à en dynamiser le fonctionnement et à en accroître l’efficacité, à reconstituer son unité politique et idéologique, à en approfondir les analyses et développer la théorie, à le reconstruire comme un parti des travailleuses et travailleurs, comme la force politique dont la classe ouvrière de notre pays à besoin pour rompre enfin avec un système capitaliste de plus en plus intolérable et ouvrir la voie vers une Suisse socialiste.
Si énormément reste à faire, les progrès accomplis sur cette voie sont d’ores et déjà considérables. Le fonctionnement du Comité central et du Comité directeur du PST-POP présente un saut qualitatif par rapport à ce qu’il était avant le XXIVème Congrès. Le Comité central a adopté plusieurs résolutions substantielles et politiquement sérieuses, travail nécessaire pour l’approfondissement de notre analyse politique. Par la participation à la lutte des travailleuses et travailleurs de la construction, nous avons entamé la reconstruction de notre Parti en tant que parti de la classe ouvrière, présent et organisé sur les lieux de travail. Et nous venons de terminer aujourd’hui une Conférence nationale qui a adopté un programme électoral pour les élections fédérales de cet automne, une version encore approfondie et améliorée des programmes électoraux précédents. Un travail de reconstruction et d’approfondissement programmatique qui nous donne des bases suffisamment solides pour entamer la rédaction d’un nouveau programme politique de notre Parti.
Ce travail de reconstruction, nous devons résolument le continuer, car notre Parti et ce qu’il représente est unique et irremplaçable en Suisse, plus indispensable que jamais. Notre lutte pour la justice sociale, dans une perspective de classe, est plus nécessaire que jamais, aujourd’hui que les inégalités atteignent des proportions presque inimaginables, que la fortune de quelques-uns devient proprement inouïe, alors que la précarité est massive, que 14% de la population suisse connaît la pauvreté et risque d’y tomber à tout instant, aujourd’hui que le Conseil fédéral peut exercer des pouvoirs discrétionnaires selon une procédure secrète et débloquer 259 milliards de francs pour sauver une banque privée en la faisant absorber par une autre banque privée ; alors que ce même Conseil fédéral coupe en même temps dans l’assurance chômage et l’AVS. Ce combat, aucune autre force politique ne pourra ni ne voudra le mener jusqu’au bout.
L’internationalisme prolétarien, qui est un principe fondateur pour notre Parti, est plus indispensable que jamais, en ces temps troublé de tensions inter-impérialistes accrues, de courses aux armements, de guerres et de menace de guerres toujours plus terribles et à plus large échelle. Comme l’avait dit Rosa Luxemburg le 1er mai 1913, en des mots qui auraient pu avoir été dit aujourd’hui :
« En cette période de course aux armements et de folie guerrière, seule la volonté résolue de lutte des masses ouvrières, leur capacité et leur disposition à de puissantes actions de masse, peuvent maintenir la paix mondiale et repousser la menace d’une guerre mondiale ».
La IIème Internationale avait failli alors dans sa grande majorité, au prix de tragiques conséquences. Aujourd’hui, nous ne devons pas permettre que l’histoire se répète, parce que l’humanité ne survivrait probablement pas à une troisième guerre mondiale.
Et le combat pour un changement de système, pour le remplacement du capitalisme par le socialisme, est plus nécessaire et urgent que jamais aujourd’hui, à l’heure de l’urgence climatique, ou le capitalisme, de par ses exigences d’accumulation du capital à tout prix, conduit notre civilisation à l’extinction à brève échéance. Ainsi que l’avait dit Luis Arce, président de l’État plurinational de Bolivie à la COP 26 :
« La solution à la crise climatique ne se fera pas avec plus de “capitalisme vert“, ou plus de marchés du carbone. La solution est un changement de civilisation, pour aller vers un modèle alternatif au capitalisme ».
Chères et chers camarades,
La refondation de notre section bernoise eut lieu en 20023, une période encore difficile pour le mouvement communiste international, et pour notre Parti. Le seul fait de cette refondation à cette période-là signifie le refus de capituler devant les vainqueurs d’hier, de maintenir levé le drapeau rouge du socialisme, de volonté de rester debout, de continuer le combat malgré tout. Comme l’avait dit Fidel Castro en cette sombre période, le 5 décembre 1988 :
« Le socialisme est et sera l’espoir, le seul espoir, le seul chemin des peuples, des opprimés, des exploités, le socialisme est la seule alternative !
Et aujourd’hui, quand nos ennemis veulent le remettre en question, nous devons le défendre ».
Aujourd’hui, notre Parti est debout, plus fort qu’il y a vingt ans, déterminé à continuer à la lutte. Plus que jamais nous devons avoir confiance en nos idées, les développer pour trouver des réponses aux défis d’aujourd’hui, car, comme l’écrivait Youri Andropov en 1976 :
« Le temps est impuissant devant le léninisme. Impuissant parce que celui-ci, reflétant fidèlement les lois objectives de l’histoire, prenant appui sur tous les acquis de la pensée sociale avancée, assimile sans cesse tout ce que le temps apporte de nouveau. Le léninisme, c’est la création permanente, l’analyse et la généralisation des changements sociaux, c’est le renouvellement incessant de la théorie révolutionnaire sous l’influence de la pratique révolutionnaire ».
Je suis convaincu plus que jamais que, malgré un contexte historique apparemment peu propice en Suisse aujourd’hui, notre Parti a un avenir, qu’il représente l’avenir !
Je souhaite une excellente fête des vingt ans depuis sa refondation à notre section bernoise !
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