Le 13
avril prochain, le peuple genevois sera appelé aux urnes pour élire son
procureur général. L’Entente, l’extrême-droite, les appareils du PS et des
Verts auraient voulu une élection tacite avec pour seul candidat le procureur
général sortant, l’ancien président du Parti libéral qui fut autrefois
porte-parole de Vigilance (mouvement populiste de droite semblable au MCG et
qui eut du succès dans les années 80 avant de disparaître), Olivier Jornot.
Puisqu’il
n’était pas décemment possible de laisser un boulevard à Jornot, la coalition
Ensemble à Gauche a décidé de présenter la candidature de l’avocat Pierre
Bayenet au poste de procureur général, provoquant ainsi une élection ouverte.
Outre le fait qu’il soit un représentant de la droite la plus réactionnaire –
il est notamment l’auteur de la loi rétrograde et démagogique qui criminalise
la mendicité, et de la loi contre les manifestations à peu près digne d’une
dictature, ce qui incline à penser qu’il a gardé les mêmes idées que du temps
où il était à Vigilance – Olivier Jornot incarne, en collaboration avec le
conseiller d’Etat Pierre Maudet, le tout répressif, une politique de
criminalisation de la misère et de la répression aveugle et indiscriminée,
profondément hostile aux classes populaires de ce canton.
La
politique pénale genevoise est en effet la plus répressive du pays. En 2012,
selon l’Office fédérale de la statistique, les peines privatives de liberté
représentaient 11,6% des peines prononcées. La même année, à Genève, les peines
de prison représentaient 27,1% des peines prononcées. Ce délire répressif,
l’abus de la détention préventive et des peines de courte durée, conduit au
bourrage de la prison de Champ-Dollon, et à la détention dans des conditions
inhumaines : promiscuité, 4m2 par détenu, enfermés dans 23
heures par jour, parfois obligé de dormir sur un matelas à même le sol,
impossibilité de garantir un accès correct au téléphone, à la visite des
proches, au travail ou à un suivi social utile. Ces conditions de détentions
font de la prison de Champ-Dollon la poudrière qu’elle est et sont cause des
violences que l’on a vues récemment. Par
la désocialisation qu’elles engendrent, elles contribuent à la récidive. En
outre, 15% des personnes qui y sont incarcérées le sont simplement, suite à une
directive de Jornot, parce qu’il s’agit de migrants en situation irrégulière,
qui par ailleurs n’ont pas commis le moindre crime et n’ont donc rien à faire
en prison.
Pierre
Bayenet – qui a lutté en tant qu’avocat pour les droits des requérants d’asile,
contre les violences policières, et qui a notamment obtenu la liberté de
manifester devant l’ambassade américaine contre la guerre en Irak ainsi que
l’invalidation de la dissolution de l’association Rhino – s’engage dans la
course pour le poste de procureur général pour mener une politique pénale plus
humaine, qui recoure moins à la détention préventive (notamment qui ne le fait
pas lorsque le prévenu ne présente aucun danger pour la société), qui n’utilise
pas systématiquement la prison, mais fasse plus appel aux Travaux d’intérêt
général et à l’amende, et surtout qui propose systématiquement un suivi social
et une formation qualifiante aux détenus afin de mettre l’accent sur la
réinsertion, ce qui devrait permettre de diminuer la récidive.
Le 13
avril, le peuple a le choix : une politique de répression systématique et
indiscriminée, ou une politique plus intelligente, plus juste et plus humaine.
Le Parti du Travail lui a choisi et appelle à voter pour Pierre Bayenet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire