Ces 4, 5 et 6 juillet, le
Parti du Travail organise la 7ème édition de sa traditionnelle Fête
des peuples sans frontières, fête de l’amitié entre les peuples du monde et de
la solidarité internationaliste. Cette traditionnelle célébration prend un
relief tout particulier cette année. En effet, le vote d’une courte majorité du
peuple et des cantons le neuf février dernier en faveur de l’initiative de
l’UDC « contre l’immigration de masse » a semble-t-il acté une
hégémonie acquise, bien que très minimale, par les idées diffusée par
l’extrême-droite, idées faites de xénophobie, de volonté de repli sur soi, de
rejet de l’autre et de fermeture des frontières. Nous avons écrit
« semble-t-il » car ce serait erroné de réduire l’analyse du vote du
neuf février à la question de la xénophobie. D’autres facteurs ont joué, comme
un juste rejet des accords bilatéraux avec l’Union européenne et de l’agenda
néolibéral et de dumping salarial qu’ils représentent pour les travailleurs.
Reste que ce résultat est tout de même significatif.
Eh bien, la Fête des peuples
peut être vue comme une réponse du Parti du Travail à ce vote du neuf février
et à l’idéologie xénophobe qui le porte. Face aux nationalismes bourgeois qui
divisent les peuples, dressent les travailleurs les uns contre les autres pour
le plus grand profit de leurs maîtres, nous voulons porter une autre vision,
une vision de solidarité internationaliste de tous les peuples et de tous les
travailleurs de la planète, unis dans leur lutte pour un monde plus juste. Car
la classe dirigeante, elle, s’organise plus que jamais au niveau international
afin d’imposer au monde un agenda servant ses seuls intérêts égoïstes, au
détriment des besoins et aspirations les plus légitimes des peuples. OMC, OTAN,
UE, traités de libre-échange prolifèrent. Contre cette offensive internationale
du grand capital, les travailleurs du monde entier ont plus que jamais besoin
de se rassembler afin de lutter pour leurs intérêts légitimes et pour une
société enfin débarrassée de l’oppression capitaliste qui seule peut les
satisfaire. Face à la xénophobie qui divise artificiellement les travailleurs
entre suisses et étrangers et à un nationalisme étroit qui prône l’exclusivisme
national et le rejet des autres cultures et des autres traditions, nous
aspirons à porter une autre approche, une approche fondée sur les valeurs de la
diversité et de l’égale valeur de toutes les cultures, de l’enrichissement
mutuel à travers le dialogue interculturel. Car il est vrai qu’une nation n’est pas
fondée, contrairement à ce que prétend l’extrême-droite, sur une base ethnique
ou religieuse, mais sur une communauté de destin, auquel diverses cultures
peuvent contribuer. En offrant un espace à la Fête des peuples aux associations
progressistes représentatives de différentes cultures, nous souhaitons
contribuer, modestement, au dialogue interculturel.
L’usage veut qu’à chaque
Fête des peuples, un pays différent à chaque fois soit l’hôte d’honneur. Cette
année, nous avons décidé d’inviter la République socialiste du Vietnam. Pour
honorer le combat d’un peuple héroïque contre l’impérialisme français et
étatsunien pour son indépendance tout d’abord, et pour réaffirmer l’importance
qu’a pour nous la lutte de tous les peuples pour son émancipation. Ensuite,
parce que le Vietnam est un des quelques pays qui aujourd’hui se réclament du
socialisme et affirment leur volonté de construire une société socialiste. Que
l’on partage ou pas les choix qu’il fait, il y a toujours quelque chose à
apprendre de l’expérience d’un parti communiste au pouvoir, susceptible de nous
aider à penser notre propre lutte pour le socialisme. Le Parti communiste du
Vietnam a choisi lui la voie de l’ « économie de marché à orientation
socialiste » pour développer les forces productives du pays et jeter les
bases du socialisme. Cette voie permettra-t-elle de construire une société
socialiste, l’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, il est d’une importance
primordiale pour nous de nous intéresser à l’expérience gouvernementale d’un
parti frère.
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