Le
Congrès fondateur de la IIème Internationale, réuni à Paris en 1889,
adopté la résolution suivante :
« Il sera organisé une grande manifestation internationale à
date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la
fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en
demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail, et d’appliquer
les autres résolutions du Congrès international de Paris.
Attendu qu’une semblable manifestation a déjà été décidée pour le 1er
mai 1890 par l’American Federation of Labor, dans son congrès de décembre 1888
tenu à Saint-Louis, cette date est adoptée pour la manifestation
internationale.
Les travailleurs des diverses nations auront à accomplir cette manifestation dans les
conditions qui leur sont imposées par la situation spéciale de leur pays »
Il n’était pas inutile de rappeler une fois de plus
ces origines revendicatives, révolutionnaires, du 1er mai, qui est
avant tout une journée de lutte de classe des travailleurs pour leurs droits.
Cela, ne serait-ce que pour clore le bec à tous les imbéciles de droite qui se
croient très drôles à ironiser sur le fait que la « Fête du travail »
soit un jour où on ne travaille pas. Car d’une part le 1er mai n’est
toujours pas en Suisse un jour férié, et que d’autre part ces imbéciles ne
savent pas que « Fête du travail » est un syntagme pétainiste. Le 1er
mai, c’est tout autre chose. Utile de rappeler cette signification originelle
aussi parce qu’au pays de la paix du travail elle a tendance parfois à être
oubliée par celles et ceux qui le devraient le moins. Remarquons entre
parenthèse que la grande revendication de la 1ère édition du 1er
mai, la journée de 8 heures, n’est toujours pas devenue une réalité dans notre
pays, et reste donc un combat d’actualité…
Cette année, le 1er mai se déroulera
sous le thème des retraites, avec pour slogan « AVS plus OUI, prévoyance
vieillesse 2020 NON ». Le tract officiel explique très justement les
mérites incontestables de l’AVS (système sûr, efficace, socialement juste)
relativement au deuxième pilier (véritable usine à gaz totalement inféodée aux
aléas des marchés financier, ne présentant aucune sûreté et socialement
injuste), les raisons de combattre le projet dit prévoyance vieillesse 2020,
scandaleux vol des rentes porté par le conseiller fédéral
« socialiste » Alain Berset (un combat majeur qui nous attend), ainsi
que de soutenir l’initiative syndicale AVS plus, visant à revaloriser les
rentes AVS de 10%.
Tout cela est très juste, et nous le soutenons
sans réserves. Toutefois, si elle est indispensable, l’initiative AVS plus
reste à nos yeux par trop insuffisante, dans la mesure où elle ne permettrait
même pas à l’AVS de remplir enfin son mandat constitutionnel. Et si les
prémisses posées concernant les avantages du premier pilier sur le deuxième
sont incontestablement justes, le tract n’en tire pas la conclusion qui
pourtant logiquement s’en suit : un système par capitalisation n’est en
tant que tel ni sûr ni juste, et n’est intéressant que pour le capital
financier ; l’intérêt de la très grande majorité des assurés est
l’introduction d’un système par répartition intégral, qui permette enfin à
chacune et chacun de toucher une rente suffisante. C’était le grand combat de
notre Parti en 1972, avec notre initiative « pour des véritables retraites
populaires », que la bourgeoisie suisse n’aurait pas pu faire échouer sans
la collaboration active de la social-démocratie.
Actuellement, les choses se passent tel que
notre Parti l’avait prédit. Avec l’aggravation de la crise du capitalisme, les
marchés boursiers ne fournissent plus les rendements nécessaires que le
deuxième pilier requiert, et nos rentes sont en train de partir en fumée, si
bien que les nouvelles génération n’ont aucune certitude de jamais toucher leur
deuxième pilier, ou plutôt ont la certitude de ne jamais le toucher. Il n’est
que grand temps que le combat pour de véritables retraites populaires devienne
réalité. C’est un combat que notre Parti s’engage à porter.
Vive donc le 1er mai et la lutte de classe des
travailleuses et des travailleurs !
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