Il n’a pas fallu plus de 18
mois à Emmanuel Macron, président des ultra-riches, et à son pseudo-parti
ectoplasmique rempli d’arrivistes brillant par une incompétence défiant
l’imagination, La République en marche (LREM), pour monter pratiquement tout le
peuple français contre lui, avec pour résultat un mouvement social d’une
ampleur telle que la France n’en a pas connu depuis 50 ans. La plus belle des
commémorations pour Mai 68 d’ailleurs.
Ce qui, au départ, avait été
lancé comme un mouvement de protestation spontanée par quelques personnes
non-politisées et qui n’avaient jamais milité auparavant sur Facebook contre la
hausse de la taxe sur l’essence a vite pris des proportions auxquelles
personnes ne s’attendait. Le mouvement dit des Gilets jaunes a en effet pris
une ampleur inattendue, déferlant sur toute la France, et mobilisant des
centaines de milliers de personnes, avec le soutien de plus de trois quarts de
la population d’après tous les sondages.
La popularité du président et du premier ministre a, à l’inverse atteint
un plancher historique, à une vitesse record dans l’histoire de la Vème République.
Il est vite devenu clair
qu’il ne s’agissait pas seulement de la taxe tant décriée sur l’essence, mais
d’un phénomène beaucoup plus profond. Pourquoi ce succès, et quelle est la
nature de ce mouvement des Gilets jaunes ?
Un soulèvement populaire légitime
La hausse de la taxe sur
l’essence n’a en effet été que la goutte d’eau qui a fait déborder un océan de
colère, depuis longtemps prêt à déborder. En son essence, le mouvement des
Gilets jaunes est avant tout un mouvement social de grande ampleur, un
mouvement des classes populaires, et au-delà de toutes les classes et couches
sociales autres que la grande bourgeoisie, et que son régime opprime, un mouvement
de protestation contre des conditions de vie de plus en plus dures, contre un
régime capitaliste devenant de plus en plus insoutenable pour l’immenses
majorité de la population, contre un système profondément injuste, qui ne
tourne qu’au seul bénéfice des très riches. Un mouvement de revendication d’une
vie digne pour les travailleurs, d’une hausse du pouvoir d’achat,
d’augmentation des salaires et des pensions, de reconstruction des services
publics, d’une fiscalité plus juste, qui fasse porter plus l’effort sur les
épaules des possédants plutôt que d’écraser le peuple.
En l’occurrence, la hausse
de la taxe sur l’essence n’a fait que faire exploser une colère et un désespoir
accumulés en plus de trente ans de politiques néolibérales, autant d’années de
redistribution des richesses à l’envers, du bas vers le haut, d’un
enrichissement éhonté de quelques milliardaires, et d’une caste politique à
leur service, parallèlement à un effondrement du niveau de vie des classes
populaires (le SMIC net est à 1149 € par mois, essayez de vivre avec
une somme pareille !), d’un démantèlement organisé des services publics,
de quartiers et zones rurales entières laissées à l’abandon. Et colère bien sûr
contre un pouvoir qui est au service exclusif, jusqu’à la caricature, de
l’oligarchie.
Certes, et c’est le cas de
tout grand mouvement populaire, celui-ci est très diversifié, au prix de sa
cohérence. On y trouve de tout, du meilleur comme du pire. Mais ce serait une
erreur politique grave que de ne pas voir son essence, de la confondre avec des
accidents, qui n’en restent pas moins condamnables. Comme l’avait dit Lénine,
en 1916 à propos de la Russie – mais son jugement vaut pour la France
d’aujourd’hui : « Ce qui est certain, c’est qu’actuellement on ne peut
nier qu’il se passe quelque chose dans notre pays. Qu’on soit d’accord ou pas
tel n’est pas le problème. Bien sûr qu’il y a des aspects qui ne nous plaisent
pas et qu’il faut combattre. On sait aussi que les gens qui sont dans cette
révolte ne sont pas tous des révolutionnaires, mais c’est eux, le peuple dans
sa colère, qui ouvrent la voie au changement… »
Un mouvement qui n’est pas d’extrême-droite, ni
poujadiste
Pour délégitimer le
mouvement des Gilets jaunes, la presse bourgeoise a longtemps cherché à faire
croire par tous les moyens – et s’y essaye encore, malgré l’évidence des faits
– que les Gilets jaunes sont un mouvement d’extrême-droite, et/ou un mouvement
poujadiste, démagogiquement anti-impôt, individualiste, anti-écologiste. Rien
n’est plus faux. L’extrême-droite n’est nullement à l’origine de ce mouvement.
Certes, le RN (nouveau nom du FN), et toutes, ou presque, organisations et
mouvances de droite et d’extrême-droite ont immédiatement essayé d’infiltrer le
mouvement, de le récupérer. Beaucoup de politiciens d’extrême-droite, ou de
droite, sont apparus dans les médias portant un gilet jaune. Mais, malgré des
efforts très importants, l’extrême-droite est toujours restée très minoritaire
dans un mouvement populaire qui dépasse très largement l’aire de son influence,
et qui s’est soulevé pour des revendications sociales profondément étrangères à
une mouvance réactionnaire et acquise corps et âme aux classes possédantes
(l’héritière Marine Le Pen, qui a grandi dans un manoir, a aussi peu en commun
avec la masse des Gilets jaunes qu’Emmanuel Macron, elle qui s’est prononcée
contre la hausse du SMIC, et qui prône une politique économique et sociale de
droite, au bénéfice du patronat français, nullement des travailleurs français).
Des individus d’extrême-droite ont essayé localement de s’autoproclamer
porte-paroles du mouvement, avant de se voir à chaque brutalement remettre à
leur place par une base qui ne veut pas voir sa lutte confisquée par des
arrivistes.
Arrogance du pouvoir et mépris de classe
Le mouvement des Gilets
jaunes a fait l’objet d’un traitement médiatique, et de réactions
gouvernementales, trahissant un mépris de classe et une arrogance des puissants
digne d’une véritable caricature de l’Ancien Régime finissant. Ce n’est pas
pour rien que les comparaisons avec Louis XVI et Marie-Antoinette ont vite
fusé.
Tous les éditorialistes, les
plumitifs, et les pseudo-intellectuels liés à la bourgeoisie, en passant de
l’inénarrable Cohn-Bendit à l’infâme BHL, ont rivalisé d’injures pour les
Gilets jaunes : révolte irrationnelle, ploucs, crétins, gens sans instruction,
grogne (les gens du peuple ne réfléchissent pas, ni ne contestent, ce sont des
animaux qui émettent des sons inarticulés…) …Un condensé du mépris de classe de
l’auto-proclamée élite pour la vile populace qui ose s’exprimer, pire, exiger
quelque chose, au lien de subir son sort en silence. Une journaliste a même osé
se scandaliser du fait qu’on ait laissé ces « gens », issus de
régions rurales et peu éduqués, venir jusqu’aux Champs-Elysées. Tout un état
d’esprit qui fleure bon l’Ancien Régime.
Macron lui-même, son
gouvernement, et sa majorité parlementaire n’ont eu d’autre ligne, après qu’il
ne fut plus possible de simplement balayer le mouvement des Gilets jaunes d’un
revers de la main comme « irrationnel », que de dire : « on
vous comprend, mais on tiendra le cap qu’on s’est fixé ». « Allez
vous faire voir ! » aurait été plus court, et plus honnête. En outre
de cela, depuis le début du quinquennat, c’est comme s’ils avaient tout fait
pour mettre de l’huile sur le feu, à un point tel que c’en est difficilement
concevable. Chaque sortie publique était une provocation de plus : de
Macron qui ne peut prendre la parole sans insulter ou dénigrer une partie de
son peuple, surtout les classes populaires, en passant par le ministre Gérald
Darmanin qui a dit comprendre la colère des Gilets jaunes, car c’est difficile
à vivre avec un petit salaire, alors que l’addition moyenne pour un repas au
restaurant à Paris se monte à 200€ (de tels restaurants existent bien sûr, mais
ne sont pas, de très loin, la majorité du genre), en passant à cette députée
qui a dit que depuis qu’elle n’est plus dans le privé et qu’elle ne touche plus
que 5’000€ par mois (sans compter tous les autres avantages), elle a dû
ressortir des vêtements de la cave et manger plus souvent des pattes (on la
plaindrait presque), ces autres ministres qui justifient la hausse des salaires
de leurs cadres en disant qu’on ne peut pas vivre dignement à 5’000€ par mois
(les smicards apprécieront), cette autre députée qui a dit qu’elle a dû
dissuader son mari d’acheter une Porsche Cayenne parce que les gens la
jugeraient, ce qu’elle trouve terrible, alors qu’elle aime les belles
bagnoles ; sans oublier cette autre députée qui a dit que le pouvoir
d’achat est un concept inventé par Nicolas Sarkozy…Bref, la cour de Louis XVI
ne devait pas être aussi caricaturale.
Et, en pleine révolte des
Gilets jaunes, Brigitte Macron a engagé des travaux de rénovation de l’Elysée
de l’ordre de 500'000€ (changement des rideaux, des moquettes, etc.) Non pas
que ces travaux fussent nécessaires, mais Madame trouvait l’Elysée
insuffisamment « lumineux », et voulait améliorer la déco. Rappelons
que Macron avait récemment aussi fait changer toute la vaisselle de l’Elysée,
aussi pour une valeur de 500'000€. Quand on vous parle de Marie-Antoinette…
De la montée des luttes à une situation
« quasi-insurrectionnelle »
Le qualificatif de situation
« quasi-insurrectionnelle » ne vient pas de militants
révolutionnaires, susceptibles de prendre parfois leurs désirs pour la réalité.
Il vient de la plus officielle et la plus autorisée des sources : les
préfets de France, ces hauts-fonctionnaires servant de courroies de
transmission du pouvoir central sur le terrain. Plusieurs d’entre eux ont en
effet fait part, anonymement, à la presse de leur extrême préoccupation face à
la gravité de la situation, et l’arrogance du pouvoir, qui ne veut rien
entendre, ni personne. D'après Le Monde, du 3 décembre 2018: "Alors que la préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, a été incendiée, samedi 1er décembre, plusieurs représentants de ce corps de hauts fonctionnaires parlent de situation "explosive et quasi-insurrectionnelle" voire "pré-révolutionnaire". Comme en 1789, lorsqu'une partie de la population s'est soulevée contre les impôts, confie un préfet: "Ce qui s'exprime le plus, c'est la haine du président de la République". Ces préfets conseillent aussi au pouvoir de négocier, de faire des concessions.
Situation
« quasi-insurrectionnelle », voire
« pré-révolutionnaire » ; les termes choisis sont forts. Ils ne
doivent en aucun cas être banalisés. Et ils sont loin d’être infondés. Le
mouvement dure depuis trois samedis déjà. Dès le premier samedi, il avait eu un
impact massif sans doute de loin supérieur à ce que le pouvoir s’imaginait. Et
il n’a fait que prendre de l’ampleur depuis. Et il a très vite dépassé le stade
initial de protestation des automobilistes contre la hausse de la taxe sur
l’essence, pour se transformer en mouvement global pour exiger des conditions
de vie dignes, et contre Macron et son régime. Un catalogue de mesures
préconisées par des assemblées de Gilets jaunes à été transmis à l’Assemblée
nationale : plus un seul SDF, hausse du SMIC, rétablissement de l’ISF,
renforcement des services publics…Des revendications sociales, dont des
journalistes bourgeois ont été obligé de conclure qu’elles sont proches du
programme du PCF. A partir de là, on a pu assister à une convergence des
luttes : jonction entre mobilisations des Gilets jaunes et celles de la
CGT (malgré des réticenses initiales, des deux côtés, qui ne sont pas encore
partout dépassées), occupation de plus de 100 lycées à l’échelle du pays par un
mouvement lycéen indépendant du mouvement des Gilets jaunes, mais convergent
avec lui…
L’auteur de ces lignes a eu
l’occasion de participer à la manifestation de la CGT contre le chômage, et en
soutien aux justes revendications populaires, samedi dernier, à laquelle
avaient également participé nombre de Gilets jaunes, ainsi que d’observer le
blocage du rond-point de la Bastille par les Gilets jaunes. Nul part ou presque
on ne voyait de CRS. Ils étaient tous mobilisés aux Champs-Elysées, où de
violents affrontements ont eu lieu, des Gilets jaunes ayant pris l’offensive et
que les forces de répression de l’Etat ont eu beaucoup de mal à contenir. La
presse bourgeoise a poussé des cris d’orfraie frisant le ridicule sur
l’horrible « violence » des Gilets jaunes : des voitures en
flammes, des vitrines brisées, quelques magazins dévalisés, quelques tags sur
des monuments historiques. Les mêmes n’ont pas trouvé grand chose à redire à la
violence de l’Etat : coups de matraque, usage massif de lacrymogènes, de
flashballs, de grenades de désencerclement…qui ont tout de même fait en tout
cas un mort (une vielle dame qui n’a pas refermé assez vite sa fenêtre), et
d’innombrables blessés, dont beaucoup de très graves. Les mêmes moyens de
répression ont été utilisés sans retenue contre des lycéens (mineurs dans leur
grande majorité). Quant à la violence qui consiste à réduire des millions de
personnes à la précarité, voire au seuil de la survie, pour enrichir
démesurément une infime poignée de « premiers de cordée », et qui est
sans doute la pire, elle est purement et simplement ignorée.
Vers un point de non-retour
La brutalité de la répression
ne change pourtant rien au fait que l’Etat était visiblement dépassé par les
mobilisations de ce qui est certes un mouvement social important, mais qui est
loin d’avoir atteint le sommet de son potentiel. Si le mouvement était, disons,
cinq fois plus important, le pouvoir serait complétement submergé. Macron a
d’ailleurs décidé d’octroyer une prime extraordinaire aux policiers mobilisés
ce samedi. Visiblement, il se sent obligé de tenter d’acheter leur loyauté.
Celle-ci ne lui est en effet plus forcément acquise. Des CRS ont en effet parlé
à la presse, anonymement, et même pas toujours anonymement, pour dire leur
lassitude, leur épuisement, et que par ailleurs il ne sont pas loin d’être sur
le fond d’accord avec les revendications des Gilets jaunes. Un syndicaliste
policier a publiquement appelé le gouvernement à faire des concessions. Des
doutes similaires, non sans un désarroi certain, se sont aussi massivement
manifestés dans le groupe parlementaire LREM. La faiblesse du pouvoir macronien
est désormais patente.
Face à cette situation, le
gouvernement s’est livré à une manœuvre d’enfumage grotesque, faisant comme si
il avait accepté de faire quelques concessions à titre d’apaisement : un
simple moratoire de 3 mois sur la hausse de la taxe sur l’essence (soit
jusqu’aux élections européennes), qui plus est compensé par une coupe
équivalente dans les dépenses publiques, et une « revalorisation de 3% »
du SMIC (en réalité une indexation prévue par la loi, et donc en rien une
décision du gouvernement, sur l’inflation, plus une baisse des cotisations
sociales, et donc une baisse du salaire socialisé des travailleurs). Ces
mesures auraient déjà tenu de la mauvaise plaisanterie aux débuts du mouvement, quand il était encore possible de le
désamorcer. Là, elles arrivent définitivement trop tard, et n’auront d’autre
effet qu’exaspérer encore plus les Gilets jaunes, à renforcer et radicaliser
encore leur mouvement. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a encore
appelé les Gilets jaunes « responsables » à ne pas venir manifester à
Paris samedi prochain. Si quelqu’un hésitait à venir manifester, sans doute
cette raison sera suffisante seule pour se décider à venir.
Certes, des manifestations,
qui plus est seulement le samedi, même si elles sont accompagnées de violences,
et des blocages de ronds points ne suffiront jamais à faire plier le régime
macronien. L’arme la plus efficace dont les travailleurs disposent pour cela
est la grève, plus particulièrement la grève générale. Celle-ci ne se décrète
pas. Elle ne peut devenir réalité que si elle est consciemment voulue par la
base, par une majorité de travailleurs. Mais on en voit peut-être les signes
avant coureurs. Les syndicats CGT et FO ont annoncé une grève illimitée des
routiers. La CGT des services publics a déposé un préavis de grève du 8 au 31
décembre. Les employés de la banque BNP Paribas sont également en grève. Ce
n’est peut-être que le début. Par ailleurs, les facultés de Tolbiac et de
Sorbonne-Nouvelle sont désormais bloquées. Tenant compte du fait que jusque là
Macron et son gouvernement n’ont fait qu’attiser le mouvement, et que
l’exaspération populaire a atteint un point trop élevé pour être désamorcée
simplement, on est en toute probabilité encore loin du point culminant de la
révolte.
Seul la lutte décidera de l’avenir
Il est indéniable qu’il se
passe quelque chose d’historique en France actuellement, et nous en avons fait
une analyse plutôt optimiste (c’est indispensable : pour avoir la force
d’agir il faut croire, ne serait-ce qu’un peu, en la victoire). Ceci dit, il
est trop tôt, beaucoup trop tôt pour parler de situation réellement
insurrectionnelle, et encore moins pour prophétiser la révolution. L’avenir
reste plus que jamais incertain. Macron et son gouvernement ont beau s’être discrédité,
ils n’ont pas encore joué toutes leurs cartes, et feront tout leur possible
pour tenter de diviser le mouvement populaire, faire de fausses concessions si
besoin est, céder sur certaines choses s’il le faut, ruser, tout faire pour
rétablir la situation. La bourgeoisie française est encore très loin d’avoir
perdu le contrôle sur le pays. Il est vrai aussi que ce qui a permis au
mouvement des Gilets jaunes de prendre si vite une telle ampleur, d’agréger des
milliers de personnes qui ne s’étaient jamais engagées auparavant – son absence
d’organisation, son caractère pluriel – constitue aussi sa faiblesse majeure. Il
est dans la nature d’un grand mouvement populaire d’être l’agrégation de tous
les mécontents, au prix d’une diversité d’idées qui implique fatalement le
flou, un mélange d’options irréductiblement contradictoires.
Mais un tel mouvement, s’il
peut à la rigueur contraindre un dirigeant détesté à s’en aller, ne peut en
aucune manière imposer ses exigences au pouvoir, encore moins le remplacer. Pour
cela, il faut bien une organisation, ainsi qu’une ligne politique. Pour pallier
à la faiblesse organisationnelle du mouvement, et pour empêcher des
porte-paroles autoproclamés de le prendre en otage, des Gilets jaunes de la
Meuse ont proposé la mise en place d’Assemblées populaires sur le terrain, avec
réunions régulières et Maisons ou Cabanes du peuple pour cela. Le début d’un
contre-pouvoir ? Ce n’est toutefois pour l’instant qu’une proposition. Nul
ne sait si elle sera concrétisée.
Mais la victoire exige aussi
une direction politique. C’est là le rôle historique d’un parti communiste. Or
il y a toujours en France un grand parti communiste, le PCF, qui a récemment
tenu son 38ème Congrès, qui a élu un nouveau secrétaire national,
Fabien Roussel, et manifesté la volonté d’enrayer la tendance à l’effacement du
PCF, à renoncer à chercher le rassemblement à gauche à n’importe quel prix, et
redonner au PCF toute sa place, avec une ligne plus combative, au service des
travailleurs. Fabien Roussel a clairement exprimé son total soutien au
mouvement des Gilets jaunes, et a appelé à se mobiliser pour les justes
revendications des travailleurs, quelle que soit la couleur de leur gilet,
qu’ils portent un gilet ou pas. Le PCF se bat actuellement pour un débouché
politique au mouvement, pour imposer faire plier le gouvernement, lui imposer
un changement de cap. L’issue de cette lutte sera déterminante pour l’avenir.
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