Une certaine
presse a un peu trop facilement décrit la jeunnesse d’aujourd’hui, la
génération qui a grandi dans le monde d’après la prétendue « fin de
l’histoire », comme individualiste, dépolitisée, et ayant totalement
intégré les impératifs de concurrence et de consommation ostentatoire du
capitalisme mondialisé. Bref, une génération enfin conforme à la « nature
humaine » telle que les idéologues néolibéraux voudraient qu’elle soit.
Ces idéologues se sont cru victorieux un peu trop vite. Avec la grève du
climat, c’est au contraire une jeunesse lucide, déterminée, politiquement
éclairée, radicalement critique de la pensée unique néolibérale, qui est
descendue dans la rue. C’est un mouvement que le Parti du Travail ne peut que
saluer, un mouvement qui serait en soi remarquable, et qui répond à une
véritable urgence.
La situation est
en effet aujourd’hui extrêmement grave. Le réchauffement climatique n’est plus
un danger à terme, voire à court terme, mais un phénomènes déjà là, dont les
premiers ravages – phénomènes climatiques extrêmes, sécheresses records, fonte
accélérées des glaciers et des banquises – se font déjà sentir. Et la situation
va en s’aggravant. Le mouvement mondial qu’est la grève du climat a apporté une
prise de conscience bienvenue de l’urgence de l’enjeu, que notre Parti ne peut
que saluer. La jeunesse qui a impulsé ce mouvement est en effet la dernière
génération qui peut encore y faire quelque chose. Il est vital d’atteindre,
d’ici 2030, un bilan net d’émission de gaz à effets de serre nul si nous ne
voulons pas augmenter la température globale de plus de 2°C. Si nous ne faisons
rien, c’est un réchauffement de 4°C qui nous attend, ce qui impliquerait une
boucle de rétroaction incontrôlable : acidification des océans, fonte des
glaciers, disparitions des banquises, émissions de méthane dues au dégél du
permafrost…qui entraînerait un réchauffement climatique de plusieurs degrés
supplémentaires, face auquel nous ne pourrions plus rien. Il est difficile de
dire à quoi ressemblerait un tel monde, mais il paraît clair que la surface de
la Terre serait alors inhabitable pour la plupart des espèces qui y vivent
actuellement, dont la nôtre.
Cette réalité
était connue depuis longtemps. Mais les mesures réellement utiles qui ont été
prises jusque là ont été notoirement insuffisantes. Et les pseudo-solutions
libérales, le fameux marché des droits de polluer, n’ont été qu’une arnaque
sans aucun effet tangible. De fait, les émissions de gaz à effet de serre ont
régulièrement continué à augmenter. Les politiciens bourgeois se sont opposés à
ce que des mesures réellement contraignantes soient prises, au nom de la
« liberté » de quelques uns à s’enrichir au-delà de toute mesure, ou
détriment de notre avenir, au nom de l’ « économie », en clair des
intérêts de la toute petite oligarchie qui la contrôle.
Cela ne peut
plus durer. Il importe que des mesures réelles, des mesures contraignantes
soient prises, si on veut éviter la catastrophe imminente. Le bilan déplorable
des trois dernières décennies a amplement prouvé qu’aucune solution ne viendra
du marché. Le marché est le problème, il ne saurait être la solution. Nous
considèrons qu’un changement de système est indispensable pour mettre fin au
désastre, que se débarrasser du capitalisme est une question de survie. Dans
tous les cas, des mesures fortes, et contraignantes, doivent être prises dans
les plus brefs délais. La droite, majoritaire dans ce pays, s’y refuse, ne
pouvant pas, par principe, s’engager dans une voie qui irait à l’encontre de la
recherche du profit maximum à court terme par la toute petite oligarchie au
service de laquelle elle travaille. Les agissements du PLR et de l’UDC n’ont
que trop vite démontré à quelle point leur tentative de greenwashing était
hypocrite. Ces agissements ne peuvent plus durer. Il n’est pas acceptable
qu’une petite minorité privilégie sacrifie l’avenir de l’humanité à sa cécité
politique et à ses intérêts égoïstes immédiats. Il n’est pas possible de
laisser ces gens continuer à nous entraîner vers l’abîme. Dans l’intérêt
général de l’humanité, le pouvoir, dont ils font un si mauvais usage, doit
impérativement leur être arraché des mains. La mobilisation est plus indispensable
que jamais. Le Parti du Travail est résolument du côté de toutes celles et ceux
qui se lèvent pour mettre fin au saccage de l’environnement, pour notre avenir.
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