25 mars 2019

Se débarrasser du capitalisme est une question de survie



Une certaine presse a un peu trop facilement décrit la jeunnesse d’aujourd’hui, la génération qui a grandi dans le monde d’après la prétendue « fin de l’histoire », comme individualiste, dépolitisée, et ayant totalement intégré les impératifs de concurrence et de consommation ostentatoire du capitalisme mondialisé. Bref, une génération enfin conforme à la « nature humaine » telle que les idéologues néolibéraux voudraient qu’elle soit. Ces idéologues se sont cru victorieux un peu trop vite. Avec la grève du climat, c’est au contraire une jeunesse lucide, déterminée, politiquement éclairée, radicalement critique de la pensée unique néolibérale, qui est descendue dans la rue. C’est un mouvement que le Parti du Travail ne peut que saluer, un mouvement qui serait en soi remarquable, et qui répond à une véritable urgence.

La situation est en effet aujourd’hui extrêmement grave. Le réchauffement climatique n’est plus un danger à terme, voire à court terme, mais un phénomènes déjà là, dont les premiers ravages – phénomènes climatiques extrêmes, sécheresses records, fonte accélérées des glaciers et des banquises – se font déjà sentir. Et la situation va en s’aggravant. Le mouvement mondial qu’est la grève du climat a apporté une prise de conscience bienvenue de l’urgence de l’enjeu, que notre Parti ne peut que saluer. La jeunesse qui a impulsé ce mouvement est en effet la dernière génération qui peut encore y faire quelque chose. Il est vital d’atteindre, d’ici 2030, un bilan net d’émission de gaz à effets de serre nul si nous ne voulons pas augmenter la température globale de plus de 2°C. Si nous ne faisons rien, c’est un réchauffement de 4°C qui nous attend, ce qui impliquerait une boucle de rétroaction incontrôlable : acidification des océans, fonte des glaciers, disparitions des banquises, émissions de méthane dues au dégél du permafrost…qui entraînerait un réchauffement climatique de plusieurs degrés supplémentaires, face auquel nous ne pourrions plus rien. Il est difficile de dire à quoi ressemblerait un tel monde, mais il paraît clair que la surface de la Terre serait alors inhabitable pour la plupart des espèces qui y vivent actuellement, dont la nôtre.

Cette réalité était connue depuis longtemps. Mais les mesures réellement utiles qui ont été prises jusque là ont été notoirement insuffisantes. Et les pseudo-solutions libérales, le fameux marché des droits de polluer, n’ont été qu’une arnaque sans aucun effet tangible. De fait, les émissions de gaz à effet de serre ont régulièrement continué à augmenter. Les politiciens bourgeois se sont opposés à ce que des mesures réellement contraignantes soient prises, au nom de la « liberté » de quelques uns à s’enrichir au-delà de toute mesure, ou détriment de notre avenir, au nom de l’ « économie », en clair des intérêts de la toute petite oligarchie qui la contrôle.


Cela ne peut plus durer. Il importe que des mesures réelles, des mesures contraignantes soient prises, si on veut éviter la catastrophe imminente. Le bilan déplorable des trois dernières décennies a amplement prouvé qu’aucune solution ne viendra du marché. Le marché est le problème, il ne saurait être la solution. Nous considèrons qu’un changement de système est indispensable pour mettre fin au désastre, que se débarrasser du capitalisme est une question de survie. Dans tous les cas, des mesures fortes, et contraignantes, doivent être prises dans les plus brefs délais. La droite, majoritaire dans ce pays, s’y refuse, ne pouvant pas, par principe, s’engager dans une voie qui irait à l’encontre de la recherche du profit maximum à court terme par la toute petite oligarchie au service de laquelle elle travaille. Les agissements du PLR et de l’UDC n’ont que trop vite démontré à quelle point leur tentative de greenwashing était hypocrite. Ces agissements ne peuvent plus durer. Il n’est pas acceptable qu’une petite minorité privilégie sacrifie l’avenir de l’humanité à sa cécité politique et à ses intérêts égoïstes immédiats. Il n’est pas possible de laisser ces gens continuer à nous entraîner vers l’abîme. Dans l’intérêt général de l’humanité, le pouvoir, dont ils font un si mauvais usage, doit impérativement leur être arraché des mains. La mobilisation est plus indispensable que jamais. Le Parti du Travail est résolument du côté de toutes celles et ceux qui se lèvent pour mettre fin au saccage de l’environnement, pour notre avenir.

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