Carte du Sahara occidental
Il est de notoriété publique que, après avoir été divisée en possessions coloniales par les puissances impérialistes européennes dans son intégralité – mis à part l’Éthiopie et le Libéria (quoi que l’indépendance de ce pays fût plutôt relative) –, après un siècle d’oppressions sans nombre, le continent africain fut entièrement décolonisé entre les années 1950 et 1980, même si le colonialisme direct fut trop souvent en pratique remplacé par une domination néocolonialiste moins ouverte, mais à peine moins oppressive, et négatrice dans tous les cas d’une réelle autodétermination des peuples d’Afrique. Une situation qui s’est considérablement aggravée avec la contre-révolution néolibérale et les plans d’ajustement structurels du FMI (le nouveau pouvoir colonial de fait).
C’est presque vrai. Car toute l’Afrique n’est toujours pas décolonisée. Il y a ainsi l’île de la Réunion, qui demeure une possession française. Car, objectivement, lesdits domaines ou territoires d’outre-mer sont les dernières colonies de la France. Si leurs habitants autochtones disposent de la citoyennenté française, des discriminations socio-économiques et mêmes politiques demeurent. Et quand la République ne veut pas lâcher un territoire, elle le conserve de gré ou de force, que ses habitants autochtones soient d’accord ou pas. C’est ce dont témoigne bien l’histoire récente, et tourmentée, de la Nouvelle-Calédonie, qui reste d’ailleurs toujours un territoire à décoloniser selon l’ONU.
Mais nous parlerons dans la suite de cet article d’un cas beaucoup plus flagrant de colonialisme direct, de la dernière colonie d’Afrique continentale : le Sahara occidental. Ce vaste territoire désertique de 266'000 km2 est habité par un peuple autochtone, qui possède une identité et une culture bien définie et distincte : les Sahraouis ; qui sont près de 600'000 personnes au Sahara occidental même, et près de 300'000 dans la diaspora (principalement en Algérie, en Espagne, au Maroc et en Mauritanie). Ancienne colonie espagnole jusqu’en 1976, le Sahara occidental a été depuis annexé par le Royaume du Maroc, qui le revendique comme étant son territoire souverain. Mais l’ONU n’est pas d’accord avec cette prétention, contraire au droit international, et considère le Sahara occidental comme un territoire « non-autonome », dont le peuple a le droit à l’autodétermination. Les Sahraouis sont encore moins d’accord, eux qui ont continué à résister par les armes à l’occupation marocaine comme ils avaient résisté à la colonisation espagnole, sous la direction du Front Polisario, le front de libération du Sahara occidental. Après des années de guerre, un cessez-le-feu fut conclu en 1991, aboutissant à une partition de fait entre 80% du territoire contrôlé par le Maroc, et où les droits des habitants autochtones sont violés d’une façon flagrante, et 20% de territoire libéré, sous contrôle du Polisario ; alors qu’une bonne partie de la population doit vivre dans des camps de réfugiés en Algérie, sans espoir de retour dans leur pays dans un avenir prévisible. Une mission de l’ONU, la MINURSO, était censée superviser un processus d’autodétermination du Sahara occidental. Mais elle se révéla un échec complet. Le Maroc ne renonça jamais à sa volonté d’une annexion simpliciter de tout le Sahara occidental. En 2016, il viola le cessez-le-feu, contraignant aujourd’hui le Front Polisario à reprendre les armes.
Ce conflit est peu connu en Occident, où le Sahara occidental passe presque pour un territoire marocain « normal », et où trop de personnes n’en ont jamais entendu parler. Parce que nous soutenons le principe intangible du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, parce qu’aucun peuple ne sera réellement libre tant qu’un seul subira le joug du colonialisme, parce que la lutte du peuple Sahraoui doit être connue, nous avons choisi le Front Polisario comme invité d’honneur pour notre 13ème Fête des peuples sans frontières. Et pour faire connaître cette histoire, commençons par son début.
Le Sahara occidental avant 1976
L’histoire du Sahara occidental remonte au fond des âges. Les ancêtres des Sahraouis y vivaient depuis la haute Antiquité. Ils sont progressivement islamisés à partir du VIIIème siècle. La région est successivement contrôlée par différents empires. En 1048, des Berbères sanhdjas (en actuelle Mauritanie) se coalisent sous la direction d’Abdellah ben Yassin, un prédicateur malékite, partisan d’un islam rigoriste, et fondent le mouvement Almoravide. Les Almoravides conquièrent un vaste empire, comprenant le Sahara occidental, le Maroc et l’Al-Andalus musulman. Mais, parvenu au pouvoir, le régime Almoravide perd de sa radicalité religieuse. Il est renversé à son tour par un mouvement plus rigoriste encore, les Almohades, en 1147. Le Sahara occidental échappe aux mains de la nouvelle dynastie, et perd son organisation politique.
Mais, en 1514, le Sahara occidental est annexé par la nouvelle dynastie marocaine des Saadiens. Cette dynastie conquiert un vaste empire, qui atteindra son point culminant à la fin du XVIème siècle, avant de se désagréger peu à peu. Mais le Sahara occidental restera en mains marocaines jusqu’en 1884, et ni Espagnols ni Portugais ne parvinrent à s'y implanter avant cette date. La monarchie marocaine tire argument de cette longue domination pour « prouver » la marocanité du Sahara occidental. Mais une possession dynastique passée ne peut en aucun cas justifier des revendications territoriales présentes, et n’a absolument aucune valeur eu égard au droit international. Elle ne fait surtout pas le poids face au droit d’autodétermination du peuple qui habite une terre donnée, et auquel le régime marocain refuse le droit de décider de son destin.
Le raisonnement de la monarchie marocaine ressemble d’ailleurs à s’y méprendre à celui d’un certain Vladimir Poutine, dont le fameux « Monde russe », dont le contrôle lui reviendrait de droit, a exactement la même légitimité – ou plutôt son absence – que celle de la « marocanité » du Sahara occidental. On reconnaît bien également l’approche d’un autre restaurateur d’empire autoproclamé, Recep Tayyip Erdogan. On voit aisément à quels redécoupages sanglants des cartes, au mépris total des peuples et de leurs droits, conduirait ce type de raisonnement néo-impérial. L’histoire de l’Europe n’en témoigne que trop.
En 1884, le Sahara occidental est annexé par l’Espagne, et devient une colonie espagnole. Le sultan marocain soutient la résistance, avant d’être lui-même soumis à un protectorat franco-espagnol. L’Espagne établit des comptoirs commerciaux et une présence militaire. Les Sahraouis n’ont jamais accepté cette domination coloniale. Mais toutes les tentatives de révoltes furent impitoyablement écrasées par l’occupant. C’est dans la répression sanglante des insurgés sahraouis que le général Franco et ses complices apprirent les méthodes criminelles qu’ils feront subir ensuite au peuple espagnol.
A partir de son indépendance en 1956, le Maroc soutint la lutte des Sahraouis contre l’occupation espagnole, non par sollicitude pour leurs droits, mais dans le but de reconstituer son empire passé, pensant qu’il serait facile d’annexer ce territoire, et que le peuple sahraoui ne s’opposerait pas à cette perspective (sans naturellement daigner lui demander son avis). La Mauritanie avait également des prétentions territoriales sur la Sahara occidental. Le Maroc fit inscrire – on peut rétrospectivement apprécier une certaine ironie historique – le Sahara occidental sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU, qui fit pression sur l’Espagne pour qu’elle mette fin à son occupation coloniale. Parallèlement, la résistance sahraouie grandit. Le Front Polisario (Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) fut fondé en 1973, s’inscrivant dans l’héritage des mouvements de résistance antérieurs. L’Espagne s’accrocha toutefois à sa colonie jusqu’à la mort de Franco, en 1975.
Alors que le dictateur agonisait, l’Espagne, n’avait plus la volonté de mener une guerre coloniale. Et le peuple sahraoui n’entendait pas les choses de la même oreille que le roi du Maroc ou l’élite mauritanienne, et aspirait à l’indépendance, non à changer de maître. Une mission de l’ONU reconnut en 1975 un « consensus écrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l'indépendance et en opposition à l'intégration avec tout pays voisin » ; ainsi que la légitimité du Front Polisario en tant que représentant du peuple Sahraoui (légitimité qui sera confirmée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1979). L’Espagne annonça un prochain référendum d’autodétermination. La même année, la Cour internationale de justice de la Haye statua que « Les éléments et renseignements portés à la connaissance de la Cour montrent l'existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d'allégeance entre le sultan du Maroc et certaines des tribus vivant sur le territoire du Sahara occidental. Ils montrent également l'existence de droits, y compris certains droits relatifs à la terre, qui constituaient des liens juridiques entre l'ensemble mauritanien, au sens où la Cour l'entend, et le territoire du Sahara occidental », ce qui n’empêche pas toutefois que « (...) En revanche, la Cour conclut que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n'établissent I’existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d'une part, le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part. »
Mais le roi du Maroc, Hassan II, s’opposa catégoriquement à ce que le peuple sahraoui ait son mot à dire sur son avenir, et organisa la « marche verte », une manifestation sur le territoire encore contrôlé par l’Espagne avec des dizaines de milliers de civils marocains, véritable coup de force, pour forcer la main à l’Espagne. L’Espagne, le Maroc et la Mauritanie négocièrent donc en coulisses : le Maroc récupérait deux tiers du Sahara occidental, la Mauritanie un tiers, et l’Espagne conservait des concessions pour le phosphate et la pêche. Un arrangement scandaleux entre une ancienne puissance coloniale et deux nouvelles, négocié dans le dos du peuple sahraoui, qui n’eut pas son mot à dire, et violemment condamné par le Front Polisario ; un arrangement illégal en vertu du droit international, et désapprouvé par l’Assemblée générale des Nations-Unies, qui réitéra l’exigence d'un référendum d'autodétermination.
D’une nouvelle occupation coloniale au cessez-le feu
Le peuple sahraoui n’avait fait que changer de maître dans l’affaire, et le Front Polisario fut contraint de mener la lutte armée contre deux nouvelles puissances occupantes. En 1976, il proclama la fondation d’une République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), qui ne fut pas reconnue par l’ONU, pas plus que la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. La RASD, et son combat de libération nationale légitime, bénéficia en revanche du soutien des pays socialistes, et de pays du Tiers-monde s’inscrivant dans une perspective anti-impérialiste (certains d’entre eux l’ont retiré aujourd’hui dans le sillage de la grande régression néolibérale). Parmi les principaux soutiens de la RASD figurait l’Algérie, qui était alors un pays révolutionnaire et anti-impérialiste. Ce soutien a persisté malgré tous les tournants qu’a connu l’Algérie depuis : les camps de réfugiés sous contrôle du Polisario sont aujourd’hui encore en territoire algérien ; y sont situées également les institutions de la RASD, dans le camp de Tindouf.
Le Front Polisario dut donc s’engager dans une guerre de guérilla contre les armées du Maroc et de la Mauritanie, avec succès. La Mauritanie ne fait pas le poids, conclut un cessez-le-feu avec le Front Polisario en 1979, reconnaît la RASD et sa souveraineté sur le Sahara occidental. La zone d’occupation mauritanienne est toutefois rapidement annexée par le Maroc. Car la guerre se révèle plus difficile face à l’armée marocaine. Le Polisario remporte des succès militaires, mais la guerre se révèle impitoyable, et l’aviation marocaine bombarde des camps de réfugiés, forçant des milliers de Sahraouis à l’exil. Le Maroc finit par « sécuriser » quelques 80% du territoire du Sahara occidental qu’il occupe, en construisant un mur gigantesque qui l’entoure – tel le mur de Trump, ou celui édifié par Israël, et qui provoque nettement moins l’indignation des bien-pensants en Occident que feu le mur de Berlin – doublé d’un champ de mines, et derrière lequel le peuple Sahraoui sous occupation est emprisonné. Pour le Front Polisario, la guerre était dans une impasse, et un cessez-le-feu fut conclu, sous l’égide de l’ONU, en 1991.
Le Sahara occidental sous occupation marocaine
Le Sahara occidental fut de facto divisé en une zone d’occupation marocaine (80% du territoire), et une zone libre (20%), que le Maroc appelle « zone tampon » et qui est de fait contrôlée par le Polisario (mais la plupart des Sahraouis sous administration de la RASD vivent dans les camps de réfugiés en Algérie).
L’ONU désigna une mission spéciale, la MINURSO – Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental – dont la principale attribution, comme son nom l’indique, était l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais, elle se révéla un échec total. Aucun référendum ne put être organisé, car le Maroc sabota systématiquement toute tentative de mise en place d’un vrai référendum, et que le Front Polisario ne pouvait accepter une simple autonomie de façade, laissant la domination marocaine intacte. La MINURSO ne fit rien non plus contre les massives et graves violations des droits humains dans la nouvelle colonie marocaine.
Car le joug marocain dans le Sahara occidental occupé ne se révéla pas mieux que le colonialisme européen. Faut-il le rappeler, le Royaume du Maroc n’est pas une démocratie, mais une monarchie quasiment absolue – avec un multipartisme de façade mais où aucune opposition réelle n’est tolérée – et reposant sur un appareil d’État extrêmement répressif. Comme dans toute monarchie à l’ancienne, la famille régnante, puissante et richissime, est au sommet de l’oligarchie locale, et n’hésite pas à utiliser la puissance publique au service de ses intérêts privés.
Le Sahara occidental occupé se vit imposer une domination coloniale extrêmement dure : répression brutale de toute contestation, absence de toute liberté d’expression, véritable chape de plomb coupant presque cette région du monde, violences policières et procès politiques omniprésents et arbitraires. Les ressources naturelles du Sahara occidental – phosphates et ressources halieutiques – sont soumises à un véritable pillage, sans aucun égard à la durabilité ni aux dégâts occasionnés à l’environnement. Les revenus reviennent à l’élite marocaine ; le peuple sahraoui n’en voit jamais la couleur.
La monarchie marocaine prétend justifier cette occupation coloniale par une prétendue « marocanité » du Sahara occidental, dont nous avions déjà parlé. Elle diffuse des fakes news, comme quoi la question sahraouie aurait été artificiellement créée de toutes pièces par l'Algérie, ce qui contredit les faits les plus élémentaires, comme d’ailleurs la position de l’ONU. Elle affirme enfin que la question ferait l’objet d’un consensus dans la société marocaine, si bien qu’il serait impossible de faire de quelconques concessions. Mais une majorité de la population russe soutiendrait – même si ce n’est pas certain – l’« opération militaire spéciale ». Qu’un nationalisme fasse l’objet d’un « consensus » – au sein du peuple d’un pays dominant – ne le rend pas légitime pour autant.
Succès diplomatiques de la monarchie marocaine
A défaut de se plier aux exigences les plus élémentaires du droit international, ou de négocier sérieusement avec ceux que l’ONU a reconnus comme représentants légitimes du peuple sahraoui, le régime marocain a trouvé une autre solution : légitimer son coup de force en le faisant avaliser par des puissances impérialistes.
Les soutiens du Maroc sont tout d’abord les pétromonarchies du Golfe (entre monarchies absolues on est solidaire…). Ce sont ensuite les USA de Trump, qui ont accepté la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange du rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël : avaliser l’oppression des Sahraouis en échange de l’acceptation de celle des Palestiniens…Une position que l’administration Biden n'a pas remise en cause. C’est l’UE, qui a signé un accord de libre-échange avec le Maroc, incluant le Sahara occidental dans le territoire marocain ; un accord d’abord retoqué par la CJUE, mais ensuite validé par le Parlement européen en 2019. La si vertueuse UE, si intransigeante sur les principes de « l’État de droit », cautionne donc le pillage des ressources naturelles d’un territoire illégalement occupé. Après tout, business is business. C’est enfin le gouvernement « de gauche » espagnol, qui a accepté la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, pour que la police marocaine continue à tabasser avec zèle les migrants africains qui tentent de rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Quand on a autant de puissances impérialistes de son côté, pourquoi s’embarrasser d’un détail sans importance comme le droit international ? On peut en revanche apprécier la « sincérité » de l’indignation morale des dites démocraties occidentales devant les agissements de Vladimir Poutine – qui, pour inexcusables qu’ils soient, ne sont pas pires que ceux du roi du Maroc, de celui d’Arabie Saoudite, ou du président de Turquie – et ce que vaut leur attachement aux valeurs que sont le droit international et les droits humains.
La RASD a des soutiens plus honorables. Ici Mohamed Abdelaziz, ancien président de la RASD, avec Raoul Castro, en 2014
Fin du cessez-le-feu et reprise de la lutte armée
Cet état de paix précaire et de promesses non tenues prit fin en 2020. Afin de mieux pouvoir piller les ressources du Sahara occidental occupé, le Maroc décida de bâtir une route goudronnée en direction de la Mauritanie, destinée à l’exportation. Mais cela impliquait d’ouvrir une brèche illégale dans la zone de démarcation, à Guerguerat, et de faire passer ladite route en zone libre, en violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu. Des militants non-armés du Polisario ont manifesté en 2020, en zone libre, pour bloquer cette route illégale. L’armée marocaine est alors intervenue pour réprimer brutalement cette manifestation pacifique, et « sécuriser » une zone illégalement occupée.
Le Front Polisario a estimé qu’il s’agissait de la part du Maroc d’une violation unilatérale du cessez-le-feu, que celui-ci avait donc vécu, et qu’il était de sa responsabilité de protéger les civils sahraouis, fût-ce en prenant les armes. Ce fut la reprise de la guerre. Depuis, les forces armées du Front Polisario attaquent régulièrement des positions de l’armée marocaine, pour accomplir par les armes une lutte de libération nationale que la négociation et l’ONU n’ont pu mener à bien. Du côté marocain, c’est l’escalade dans une répression brutale et arbitraire contre toute expression de mécontentement en territoire occupé. La guerre n’a fait que prendre en ampleur et continue à ce jour, sans qu’il soit possible d’en voir la fin, bien que le fait soit pratiquement inconnu par chez nous.
Parce que cette occupation coloniale est un scandale trop méconnu, parce que de cette guerre de libération nationale trop peu de gens sont au courant dans notre pays, nous avons invité le Front Polisario en tant qu’invité d’honneur à notre 13ème Fête des peuples sans frontières. Parce que la solidarité internationale est pour nous un principe inconditionnel, parce que le colonialisme sous quelque forme que ce soit est inacceptable et doit être éradiqué, parce que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un principe intangible. Pour toutes ces raisons, la lutte du peuple sahraoui doit être soutenue, de la même façon que l’est celle du peuple palestinien ou du peuple kurde, que l’est celle de tout peuple soumis à un joug colonial ou néocolonial. La revendication doit être claire et sans concession : un référendum d’autodétermination, avec la possibilité de former un État séparé, pour le peuple du Sahara occidental, sans aucune immixtion de la monarchie marocaine. Il n’est pas acceptable, au XXIème siècle, que des prétentions dynastiques, des nationalismes archaïques, ou des ambitions impérialistes puissent justifier l’oppression d’un peuple et le pillage de ses ressources naturelles. Nous luttons pour qu’enfin ces reliques putrides d’un passé révolu rejoignent les poubelles de l’histoire, pour un monde nouveau.
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